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La réconciliation en Algérie : bilan mitigé

jeudi 31 août 2006, par Rédaction

La charte pour la réconciliation en Algérie, largement plébiscitée par le peuple algérien, a certes permis de réduire l’insécurité dans le pays, mais la lutte contre le terrorisme s’annonce longue et la victoire incertaine.

La réconciliation en Algérie : bilan mitigé.

Six mois après l’entrée en vigueur, le 28 février, de ce texte de loi, les groupes armés tentent à travers la multiplication des attentats de prouver qu’il garde encore une capacité de nuisance non négligeable. Le 20 août dernier, le ministre algérien de l’Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, a reconnu que seuls 250 à 300 éléments de groupes armés s’étaient rendus aux autorités, alors que près de 800 de leurs acolytes sont toujours en activité, dans les maquis à travers plusieurs wilayas d’Algérie.

Le ministre de l’Intérieur a également affirmé que quelque 40.000 dossiers ont été reçus par la Commission nationale chargée de la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation en Algérie. Outre les 2.200 détenus élargis à la faveur de la charte, les différents bénéficiaires de la réconciliation nationale sont, entre autres, les ayants droit des disparus et des personnes décédées, ainsi que les travailleurs ayant fait l’objet d’un licenciement pour des motifs liés à ce que l’on appelle pudiquement dans la charte "la tragédie nationale", en clair les dix ans de terrorisme intégriste de la décennie 90.

Cette loi prévoit notamment l’extinction de l’action publique, la grâce, la commutation ou la remise de peine, à l’égard des islamistes armés n’ayant pas commis de crimes de sang, notamment ceux "n’ayant pas participé à un massacre collectif, au dépôt d’une bombe dans un lieu public, et/ou ayant commis des viols". Pour tempérer ces résultats mitigés de la réconciliation en Algérie, certaines formations politiques appellent à la prorogation de son délai d’application au motif qu’elle s’est heurtée à des entraves administratives. Le délai de grâce accordé aux groupes armés tire à sa fin mais peut être reconduit pour une autre durée limitée si le président Abdelaziz Bouteflika juge que certaines voies de recours pourront être exploitées pour inciter les islamistes à quitter les maquis.

Synthèse de Mourad
D’après AP