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La traduction en Algérie est une nécessité

jeudi 2 mars 2006, par Souad

La problématique de la traduction en Algérie a été abordé lors du deuxième Colloque sur la littérature algérienne d’expression française, par l’écrivain Saïd Boutadjine, enseignant à l’université de Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.

Rachid Mimouni

Saïd Boutadjine souligne, d’emblée, que cette problématique est souvent liée en Algérie à des considérations idéologiques et politiques avant qu’elle ne le soit à des considérations littéraires. De ce fait, il a expliqué, qu’aujourd’hui, il devient urgent en Algérie de faire un inventaire des créations littéraires d’expression française pour les transmettre aux lecteurs arabes. Car, on ne peut pas attendre des autres pays qu’ils trouvent des solutions à nos problèmes, comme cela est arrivé à des auteurs algériens d’expression française de réputation mondiale à l’instar de Kateb Yacine, de Boujedra, de Mohamed Dib, et qui ont été traduits à l’étranger.

A ce propos, l’intervenant confiera que « malheureusement, il m’est arrivé de lire certaines traductions, en arabe, d’œuvres algériennes faites à l’étranger qui, malgré leur grande valeur littéraire, semblent froides et sans âme ». Dès lors, Saïd Boutadjine souligne qu’il est de notre devoir de réfléchir sérieusement à créer des ateliers et des centres professionnels de traduction qui feront connaître l’œuvre à travers un véritable travail de traduction prenant en compte l’aspect théorique et thématique. Car la connaissance d’une langue ou plus ne signifie pas forcément la maîtrise de la traduction d’une œuvre. L’intervenant a, également, mis en relief la problématique de la philologie et des axes syntagmatiques qui peuvent, de manière sensible, participer à se rapprocher du texte de base.

Toutefois, il déclare que « toutes ces approches n’ont pas de valeur dans notre pays dans le contexte actuel marqué par l’absence de la pratique et la marginalisation du savoir ». Malheureusement, les pays voisins vont bientôt envahir le marché de la traduction en arabe d’œuvres algériennes et universelles et l’Algérie sera obligée d’importer ces ouvrages à des prix excessifs alors que ces traductions auraient pu être faites dans notre pays à des prix beaucoup plus raisonnables.

Synthèse de Souad
D’après la Tribune