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Laddh : “La presse algérienne est en prison”

mardi 3 mai 2005, par nassim

Devant le chantage pratiqué contre la presse algérienne, l’organisation de Ali Yahia Abdenour estime que ce sont toutes les libertés qui sont menacées en Algérie.

La situation de la presse algérienne

Ali Yahia Abdenour s’exprimant sur la presse algérienne.

inquiète au plus haut point la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme. Dans une déclaration rendue publique, hier, l’organisation de Ali Yahia Abdenour a indiqué : “la presse n’est plus en liberté surveillée, mais en prison.” Ne se contentant pas d’élever “une forte et solennelle protestation contre les procès faits aux journalistes”, la Laddh a exprimé sa solidarité avec “les journalistes condamnés et emprisonnés” et exigé leur libération. “Les procès contre les journalistes ont mis en relief le rôle de la justice perçue par l’opinion publique comme soumise, inféodée au pouvoir exécutif, son ombre, son bras séculier. (...) le pouvoir veut réduire la presse au silence par des procès. Il exclut qu’on lui oppose quelque droit que ce soit, même son propre droit”, a-t-elle relevé.

Forte de sa conviction que “l’Algérie n’a pas vocation à être celle de la pensée unique”, la ligue de Ali Yahia Abdenour s’est assignée une triple mission, à savoir, la défense de la liberté d’expression, de l’exercice de la profession de journaliste et des journalistes qui ont subi l’injustice et l’humiliation. Sur un plan plus global, la Laddh estime que ce sont toutes les libertés qui sont menacées en Algérie. Faisant leur bilan à l’occasion du 1er mai, journée internationale du travail, et du 3 mai, journée mondiale de la presse, elle a soutenu : “la situation en matière des droits de l’homme reste alarmante, en particulier par les violations massives, flagrantes, systématiques de la liberté d’expression et de la liberté syndicale. Les atteintes aux droits et aux libertés se sont brutalement aggravées.”

La ligue s’élève contre le fait que “le pluralisme syndical est pour le moment écarté par un terrorisme administratif qui refuse le dossier à 53 syndicats autonomes”. “Les tribunaux sont systématiquement saisis par les pouvoirs publics pour statuer en référé sur la légalité du dépôt de préavis de grève”, a-t-elle déploré. Et de dénoncer également “l’exclusivité de la représentativité syndicale” de l’UGTA qui, aux yeux de la Laddh, est devenue “une courroie de mission du pouvoir, son organisation de masse dont la mission principale est de désamorcer la crise sociale”. Ceci dit, l’organisation de Ali Yahia Abdenour ne pense pas que la société algérienne est “désossée, affaiblie et flétrie” par cette machine répressive. Aussi, elle l’invite à plus de mobilisation pour faire respecter et consolider la liberté d’expression qui “ne se donne pas, mais se gagne et se mérite”.

Par Arab Chih, liberte-algerie.com