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Le Brésil ne renouvellera pas ses accords avec le FMI

lundi 28 mars 2005, par Hassiba

Le Brésil annonce qu’il ne renouvellera pas, au 31 mars, un accord de prêt de 40 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international, en raison d’une amélioration de sa situation financière.

Cette décision mettra fin à huit années de soutien ininterrompu du FMI, qui a accordé sur l’ensemble de la période 70 milliards de prêts à la première économie d’Amérique du Sud.

Elle s’explique principalement par l’évolution de la dette publique brésilienne, qui a enregistré l’an dernier sa première diminution en dix ans, tombant à 51,3% du produit intérieur brut contre 57,2% en 2003.

L’inflation ralentit, l’économie connaît une forte croissance et la balance des paiements courants affiche un excédent depuis 2003 après onze années de déficit.

Le président Luiz Inacio Lula da Silva, qui n’a jamais ménagé ses critiques à l’égard des politiques réclamées par le FMI en échange de l’octroi de prêts, s’est réjoui d’une décision témoignant selon lui de la capacité de son gouvernement à voler de ses propres ailes.

Le directeur général du FMI Rodrigo Rato s’est également félicité de la décision des autorités brésiliennes, reflet selon lui "des résultats impressionnants, en général au-delà des attentes, du Brésil en termes de stabilisation macro-économique et des politiques de réformes qui ont été soutenues par l’accord en vigueur".

Le secrétaire américain au Trésor, John Snow, a applaudi la décision de Brasilia en notant que la croissance brésilienne avait atteint 5,2% l’an dernier, soit la plus forte en dix ans.

La dernière ligne de crédit accordée par le FMI au Brésil remonte à septembre 2002, pour un montant total de 41,75 milliards de dollars sur lesquels Brasilia a emprunté 26,23 milliards.

En août 2002, alors que les marchés financiers plongeaient dans la crainte que Lula, alors président-élu, n’applique une politique budgétaire largement déficitaire et ne mette le pays dans l’incapacité de rembourser ses emprunts, le FMI avait accordé au Brésil une ligne de crédit record de 30 milliards de dollars.

A son arrivée au pouvoir en janvier 2003, Lula avait relevé les objectifs d’excédent budgétaire au-delà de ceux stipulés par le FMI. En novembre de la même année, il avait prolongé l’accord de crédit de quinze mois supplémentaires.

Source : Reuters