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Le fiasco de la Banque d’Algérie

jeudi 25 janvier 2007, par Samir

Le retard dans la réaction de la Banque d’Algérie face aux infractions constatées d’El Khalifa Bank a rendu possible le plus grand scandale financier de l’histoire de l’Algérie.

La mauvaise gestion de la Banque d’Algérie mise en cause.

Ali Touati, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie est celui qui a transmis le fameux rapport relevant les anomalies et infractions sur les opérations de commerce extérieur d’El Khalifa Bank au ministère des Finances en décembre 2001, à l’époque où Mourad Medelci était le grand argentier du pays. “Moi, dans mon imaginaire, je pensais qu’il pouvait y avoir suite au niveau du ministère et que ce rapport pouvait être relayé par l’IGF pour la conduite des inspections et la rédaction des PV d’infractions. Les choses ne se sont pas passées comme je le souhaitais, je voulais une poursuite mais il n’y a pas eu de poursuite”, dira le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie.

Interpellé sur le non-recours à des officiers de la Police judiciaire faute d’inspecteurs assermentés au niveau de la Banque centrale, il reflétera sa “réalité”. “Nous sommes des banquiers. Nous sommes à des années lumière de penser à la PJ. On avait d’autres chats à fouetter”, dira-t-il estimant que le rapport en question était “suffisant” pour déclencher une “mesure conservatoire”. Quant à l’absence d’inspecteurs assermentés au niveau de la DGIG de la Banque d’Algérie, malgré la publication 4 ans plus tôt de l’ordonnance 96-22 et de ses textes d’application, il dira être dans l’incapacité d’en percer le mystère. “Au jour d’aujourd’hui même quand je bavarde avec M. Laksaci, nous sommes incapables d’apporter une réponse. Très souvent, il s’agit d’une erreur professionnelle collective et personne ne se rappelle comment on en est arrivé là. On aurait dû faire assermenter les agents dès 1997”. Il s’agit d’une “évidence maximale”.

Face aux questions incessantes de la présidente du Tribunal, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie relèvera que le rapport envoyé au secrétaire général du ministère des Finances “ne ciblait aucun individu”. “J’ai envoyé le rapport à l’institution, à l’État...”, précisera Ali Touati arguant qu’il était attendu qu’une telle démarche soit relayée par la structure. “Je pensais qu’une suite allait être donnée et que le rapport allait être relayé au niveau des structures spécialisées du ministère et lui donner la forme qui permettait, il y avait suffisamment de présomption de preuves, une mesure conservatoire”. Aucune suite n’y a été donnée. Malgré le fait qu’il ait renvoyé à l’institution un autre courrier en janvier 2000 spécifique aux opérations de transfert de Khalifa Airways.

Synthèse de Samir, algerie-dz.com
D’après Liberté