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Le gouvernement s’attaque à la consommation en Algérie

dimanche 9 août 2009, par Rédaction

Le gouvernement Ouyahia a choisi une stratégie risquée en voulant réduire la consommation en Algérie par l’interdiction des crédits à la consommation.

Le gouvernement s’en prend à la consommation en Algérie.

Pour juguler la récession à laquelle sont confrontées leurs économies, les Etats-Unis, les pays européens (pas tous) et généralement tous ceux dotés d’un tissu industriel performant ont inclus dans leurs plans de lutte, des mesures d’incitation à la consommation. Comme la prime à la casse par exemple, destinée dans cette logique à booster le secteur de l’industrie automobile. A rebours, l’Algérie, qui elle aussi est confrontée aux retombées de la crise mondiale, a édicté des mesures pour brider la consommation en Algérie. Les pouvoirs publics n’ont pas en effet d’autre choix. Car dans l’état où est l’industrie nationale, c’est-à-dire pratiquement inexistante, pousser par des mesures incitatives à la consommation les citoyens équivaudrait à accentuer de façon exponentielle le gonflement de la facture des importations, laquelle est précisément, en sa tendance ces deux dernières années, la hantise des argentiers de la République. C’est pas conséquent un mauvais procès qui est fait aux autorités que de les accuser de vouloir comprimer le flux des importations. Quitte à nous répéter, elles n’ont pas d’autre solution. Sur quel autre chapitre auraient-elles dû se rabattre pour réduire les importations ? Interdire carrément celles de produits non essentiels à la consommation courante ? Leurs censeurs impénitents crieraient là aussi au viol des règles de l’économie de marché.

Les mesures sur lesquelles elles se sont rabattues sont « un moindre mal » car, après tout, les crédits à la consommation (pour les véhicules en particulier) n’ont pas concerné la grande masse des citoyens en difficulté sociale. Cela étant, l’Etat et ses responsables portent l’entière responsabilité d’avoir fourvoyé l’Algérie dans cette situation d’impasse économique et financière qui les contraint à des prises de décisions qui ont l’allure d’une fuite en avant et d’une gestion improvisée de contraintes financières non anticipées. Le « bricolage » auquel les autorités ont recours en guise de plan de lutte contre les effets de la crise mondiale sur le pays, est la preuve la plus démonstrative de l’échec absolu de leur « stratégie de développement ». Dix années de mise en oeuvre de celle-ci n’ont pas changé d’un iota les termes de la mortifère problématique à laquelle le pays est confronté : celle du comment assurer son indépendance économique, et donc tout simplement sa survie, sans compter sur la rente pétrolière dont la fin est inéluctable. Dans l’urgence créée par l’affaissement des rentrées financières générées par les exportations d’hydrocarbures de l’Algérie, les pouvoirs publics font mine d’avoir pris conscience qu’il leur faut s’attaquer à la solution de cette problématique. Il suffirait pourtant que les prix du pétrole retrouvent de la « couleur » pour qu’ils replongent avec toute la morgue des gestionnaires imbus de leur infaillibilité dans le laisser-aller consubstantiel à leur médiocrité et à leur manque de vision dans la conduite des affaires du pays.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran