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Le secrétaire général de l’OTAN aujourd’hui à Alger

jeudi 25 novembre 2004, par Hassiba

D’aucuns verront dans la visite du secrétaire général de l’OTAN en Algérie un préambule à l’adhésion de notre pays à l’organisation transatlantique.

Il est utile de rappeler que le dialogue politique initié par l’Otan avec les pays du Sud méditerranéen depuis 1994 n’est pas un programme de coopération militaire au sens classique du terme, mais un cadre de discussion- dialogue- politique, destiné à promouvoir la paix et la stabilité dans la région euro-méditerranéenne.

C’est un complément aux différents autres cadres de coopération euro-méditerranéens tels le processus de Barcelone, le groupe de contact de l’Organisation pour la sécurité et la coopération européenne (OSCE), ou encore l’Union de l’Europe occidentale (UEO) ainsi que le processus de paix au Moyen-Orient.

L’Algérie n’a rejoint le dialogue politique avec l’OTAN, officiellement, qu’en juin 2002. Un mois plus tard, en juillet 2002, notre pays participe au niveau des ambassadeurs à la rencontre des 19 membres de l’organisation plus les 7 pays Sud-Méditerranée que sont la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, l’Egypte, Israël, la Jordanie et l’Algérie. Ces échanges politiques et diplomatiques sont couronnés par la rencontre en décembre 2002, du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, avec le secrétaire général de l’OTAN, Lord Robertson, à Bruxelles. Depuis, la coopération de l’Algérie avec l’organisation s’est intensifiée. L’accord portant sur la sécurité et la protection des informations classifiées ou les stages de formation dans la médecine militaire, l’environnement, la prévention des crises et la mission de maintien de la paix... illustrent ce souci de promouvoir la paix et la sécurité dans la région euro-med.

L’autre élément, qui a accéléré la nécessité d’intensifier les contenus du dialogue Otan-Sud-Méditerranée, est lié directement aux évènements tragiques qui ont touché les USA en septembre 2001. Les attaques terroristes contre l’Amérique ont mis en évidence l’urgence d’une coopération et d’une solidarité internationales de lutte antiterroriste. Avec des objectifs clairs, la promotion de la paix et de la stabilité dans la région, mais avec des mécanismes complexes et variés, le dialogue politique Otan-Sud-Méditerranée est d’abord un dialogue bilatéral. C’est-à-dire tenant compte des spécificités et du niveau de développement de chaque partenaire. Dans ce sens, l’Algérie a beaucoup avancé dans sa coopération avec l’organisation.

Mais de là, affirmer que notre pays est sur la voie de l’adhésion, il y a une différence, et de taille. La charte de l’OTAN stipule clairement le primat du politique sur le militaire. Ce sont ,en effet, les ministres des Affaires étrangères qui inaugurent le cycle des réunions, en juin et décembre de chaque année, pour tracer les orientations ou décisions de l’Organisation. Suivent, une semaine après les réunions des ministres de la Défense, des civils, pour mettre en application les décisions des politiques. Par ailleurs, adhérer à l’OTAN suppose une participation financière assez importante aux budgets de l’organisation. Enfin, il y a la nécessité de l’interopérabilité des forces armées, c’est-a-dire une haute maîtrise des technologies modernes de l’armement ainsi qu’une restructuration des forces armées. Ces conditions pour être membre de l’OTAN - ce ne sont pas les seules - pèsent beaucoup dans les finances d’un pays.

Est-il alors besoin de rappeler que, pour l’instant, l’Algérie a d’autres priorités économiques et sociales ? Le dialogue politique demeure un moyen privilégié de stabilité et de paix. Il est plus utile, aujourd’hui, de mener un travail pédagogique qui mettrait en lumière la nouvelle nature de l’OTAN depuis la fin de la guerre froide et sa totale mutation, que de continuer à voir en elle les seuls aspects militaires pour ne pas dire guerriers.

Par Bouzina M’Hammedi, El Watan