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Le secteur de la sidérurgie en Algérie résiste

lundi 17 novembre 2008, par Samir

Le secteur de la sidérurgie en Algérie est épargné par la crise pour le moment selon les professionnels algériens du secteur.

Le secteur de la sidérurgie en Algérie.

Dans un contexte de crise financière mondiale, l’industrie de la sidérurgie, de la métallurgie et de la transformation des métaux est-elle menacée en Algérie ? Telle est la question que se sont posés les présents à la journée d’étude organisée hier, en marge du Salon international consacré à ce domaine, dont tout reste à faire dans notre pays. Les conférenciers qui ont animé cette rencontre sont unanimes. « Si la crise financière venait à perdurer, l’industrie métallurgique sera sévèrement touchée », laissent-ils entendre. Autrement dit, El Hadjar, seul complexe sidérurgique que possède l’Algérie, sera contraint de compresser une partie de son personnel en plus de la baisse de production effective depuis le début de la crise financière. Arcelor Mittal, qui dirige ce grand complexe, a déjà opéré des restrictions de ses dépenses, reporté plus d’un million de dollars d’investissement et décidé de réduire le recours à la sous-traitance. Pour Lachgar Mohamed Laïd, secrétaire général de l’Union arabe du fer et de l’acier, l’Algérie ne sera pas affectée à court terme par cette crise, vu l’importance de la demande en acier et particulièrement en rond à béton. Jusqu’à la fin de 2009, l’industrie métallurgique ne connaîtra pas de récession, a assuré M. Lachgar. Le problème risque, par contre, d’affecter les autres pays arabes membres de cette organisation en raison du manque de liquidités. « Ce n’est pas le cas pour notre pays, concernant surtout les grands projets d’équipements publics déjà lancés. L’importance des réserves de change va amortir le choc de cette crise », a expliqué M. Lachgar.

Pour parer aux effets de l’effondrement de l’économie mondiale, l’Union arabe du fer et de l’acier a engagé une réflexion consistant à proposer aux grands industriels de la métallurgie et de la sidérurgie de se constituer en groupements, et ce pour minimiser les pertes causées par la baisse des cours de l’acier sur le marché et prévoir de réaliser des achats groupés de matière première. L’UAFA tente également de trouver un consensus entre ses membres autour des prix à appliquer, de telle manière à arranger aussi bien les entreprises que les consommateurs. Concernant l’Algérie, M. Lachgar estime qu’Arcelor Mittal peut supporter les pertes, puisqu’il s’agit d’une multinationale qui fournit 10% de la production mondiale en acier. Pour l’ex- P-dg de Sider, Chetih Messaoud, l’Algérie a d’énormes possibilités de développer cette industrie qu’il considère stratégique pour le développement économique de notre pays. « L’Algérie est le pays où le coût de l’énergie est des plus bas au monde. C’est ce qui attire les investisseurs dans le domaine de la sidérurgie et de la métallurgie. Le fait que l’Etat essaye de favoriser le privé national pour investir dans le domaine est réconfortant. Mais il doit veiller à assurer une bonne gouvernance dans la gestion des projets lancés ou qui seront lancés à l’avenir », a indiqué M. Chetih. L’intervenant a estimé que la perte d’une grande partie de l’encadrement d’El Hadjar, durant les différentes crises qu’il a vécues, et la vétusté de ses équipements sont autant de raisons qui ont contribué à la baisse de sa production. M. Chetih a évalué le coût de réhabilitation d’El Hadjar à plus d’un demi-milliard de dollars. En évoquant la problématique de la privatisation des entreprises publiques en Algérie, M. Kemal Gesous, dirigeant de Fondal Group, estime que le processus de privatisation des entreprises publiques en Algérie n’a pas encore apporté un saut qualitatif en matière de productivité à notre industrie, puisqu’il n’y a pas eu un véritable transfert de technologie et de savoir-faire dont nous avons besoin et que les pouvoirs publics avaient espéré.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Soir d’Algérie