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Le sud de l’Algérie menacé par le trafic d’armes

dimanche 17 décembre 2006, par Bilal

Les régions du sud de l’Algérie frontalières avec le Niger sont menacées par le trafic d’armes constatées dans les
vastes zones désertiques nigériennes d’Agadez (nord) et de Diffa (sud-est).

Le trafic d’armes nourrit le terrorisme au sud de l’Algérie

D’après les autorités nigériennes, les vastes zones désertiques d’Agadez (nord) et de Diffa (sud-est), limitrophes de l’Algérie, de la Libye, du Tchad et du Nigeria, sont devenues des repères de trafiquants d’armes, de drogues et de véhicules. Cette insécurité pousse les tribus nomades et les commerçants, à s’armer pour se protéger contre les voleurs de bétail et les bandes armées. En 2005, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a estimé à près de 10 millions le nombre d’armes légères et de petits calibres qui circulent à l’intérieur de 15 pays membres. Voilà pourquoi les frontières sud alimentent une bonne partie des soucis d’Alger.

Le Tchad, qui est entré dans une phase cruciale de sa crise, et bien qu’il n’offre pas de frontières directes avec l’Algérie, il n’en reste pas moins qu’il constitue une zone de transit vers le sud algérien pour les marchands d’armes, très entreprenants dans la région, surtout en période de troubles. Et voilà pourquoi les vastes bandes de la région saharo-sahélienne constituent aujourd’hui un danger constant. Zones-grises s’il en est, créées par des contrebandiers locaux, des cigarettiers de grand chemin, des commerçants d’armes, des Touareg séparatistes et des islamistes séditieux, et tensions suspectes qui coïncident avec le moment où Washington met en place des structures de surveillance de ce vaste territoire saharien dans le cadre de son plan de lutte contre le terrorisme.

L’épisode du Gspc avec la prise d’otages au Mali, au Niger, puis au Tchad, a eu le mérite de percer à jour le mystère qui enveloppait les routes et les cheminements des armes légères pour arriver jusqu’aux maquis algériens du Nord. Selon un responsable militaire de la 5e Région, « le même type d’armes légères, qui a été retrouvé à Jijel et dans les Babors, lors des ratissages militaires de 2005, a été retrouvé aussi chez les terroristes dans l’ouest algérien, à Saïda, Relizane et à Sidi Bel Abbès. Cela ne peut s’expliquer que par le fait que les groupes armés se dotent en matériel militaire et en armement chez les mêmes fournisseurs ».

L’épisode de la fourniture en armes au profit du GIA à partir de l’Europe a pris fin en 1995. Ces armes passaient des pays européens en Algérie en empruntant les frontières poreuses du Maroc. A partir de 1996, de nouvelles routes sont tracées et les maquis du nord algérien sont submergés de tous types d’armes : armes de poing, kalachnikovs, RPG7, FMPK, lance-roquettes. La bande du Sahel, qui s’étend du Sénégal et de la Mauritanie au Soudan et à l’Ethiopie devient la région qui fournit le plus d’armes aux maquis algériens. Le Niger, le Mali, le Tchad, la Somalie et le Soudan connaissent des tensions politiques et des séditions internes, marquées dans une large mesure par des actions armées.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après l’Expression