Accueil > VOYAGES > Le tourisme international en Algérie

Le tourisme international en Algérie

lundi 9 mars 2009, par Samir

L’Algérie ambitionne de devenir une grande destination touristique à l’instar du Maroc et de la Tunisie à l’horizon 2025.

L’Algérie veut se développer dans le tourisme.

Les échanges touristiques internationaux privilégiaient déjà dans les années 1960 des relations Nord/Nord pays industrialisés, dont les pays moins développés du Sud méditerranéen, MEDA et du Maghreb notamment, continuent encore en 2007 de rester les parents pauvres. Ces derniers - et l’Algérie aussi - hier séduits par le discours « advocacy platform » dédouanent à nouveau le marché touristique international des influences qu’il peut exercer dans la conduite de politiques internes dont la maîtrise leur échappe car elles sont bien souvent inscrites dans des politiques et discours supranationaux. La confusion croissance et développement n’a jamais été autant entretenue que dans ces politiques touristiques préconisées, traduites en Algérie par la Charte du tourisme international de 1966 et un poste voyages avéré au contraire d’année en année déficitaire. L’Algérie, malgré un bilan négatif, continue d’inscrire en 2007 et au-delà jusqu’en 2025 la politique touristique nationale dans ce schéma problématique d’un gigantisme démesuré par rapport à une logistique managériale interne criante d’insuffisances où tout reste à faire. Le tourisme international demeure une activité stable et en forte croissance au niveau mondial mais par pays, il s’avère au contraire vulnérable aux « chocs » économiques, socioculturels, sanitaires, politiques, environnementaux et peu maîtrisable à l’heure du système mondial de distribution du voyage, des alliances et fusions des opérateurs mondiaux engagés dans le tourisme, du système informatisé de sa réservation ou simplement de son appareillage de mesure statistique actuellement biaisé et non opérant. Or, la demande touristique internationale continuera aux horizons 2025 de privilégier des relations Nord/Nord pays développés et restera hypothétique en direction de l’Algérie : les scénarios prospectifs des experts internationaux ne lui réservent que 0.4 % de parts du marché touristique mondial.

Par ailleurs, le « nouveau » positionnement du tourisme algérien perpétue à notre sens un discours de la « durabilité d’une promotion touristique » recadré dans une politique marketing bien plus que le choix d’un « tourisme durable » : un scénario vieux de 40 ans est ainsi réitéré. Les référents à un tourisme dépendant des Tours Opérators étrangers, gigantisme des structures d’hébergement (hier européens, aujourd’hui IDE de rentes des pays du Golfe) sont toujours là et importent des expériences touristiques méditerranéennes dont peu d’enseignements ont été tirés et qui s’avèrent lourdes de conséquences financières et environnementales. Le modèle touristique algérien aux horizons 2025 aura à conjuguer une demande internationale infime dans un Bassin méditerranéen fortement concurrentiel (Maroc, Tunisie, Libye, France, Espagne, Italie notamment pour ne citer que ces pays) continuant d’investir un littoral balnéaire saturé pour une durabilité du tourisme incompatible avec les méga projets touristiques privilégiés alors que la préservation de l’environnement est devenue depuis 1987 le pivot récurrent des politiques touristiques sans qu’aucune mesure dans ce sens n’ait été, depuis, véritablement privilégiée. Mais la question qui se pose est de savoir si la recherche d’un « tourisme durable », « responsable », « solidaire », « éthique » contenu dans un cahier des charges n’engageant pas juridiquement prescripteurs et souscripteurs, peut ou non cohabiter avec les règles d’un tourisme s’appuyant sur celles de la commercialité, des économies d’échelle, des taux de remplissage, de la génération maximale de bénéfices pour les actionnaires, de la domination des Tours Opérators, des alliances, fusions et acquisitions opérées à l’échelon international. Est-il possible en d’autres termes d’ignorer le « marchand » au profit des patrimoines naturels et culturels ? Le modèle touristique dans lequel s’inscrit l’Algérie aux horizons 2025 augure-t-il d’une possible conciliation de ces doubles enjeux ? Peut-il se détacher de la sphère marchande où il s’est toujours inscrit ?

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran