Accueil > ALGERIE > Les Britanniques ferment leur ambassade à Alger
Les Britanniques ferment leur ambassade à Alger
lundi 22 mars 2004, par
Les derniers attentats de Madrid ont poussé le Royaume-Uni a déménager sa représentation dans un hôtel de la capitale, Alger.
Les attentats meurtriers survenus en Espagne le 11 mars dernier et qui ont fait près de 200 victimes n’ont pas manqué de provoquer des dégâts collatéraux en Algérie.
L’ambassade du Royaume-Uni a décidé de transférer ses locaux à l’hôtel Hilton pour des raisons sécuritaires, en attendant la construction d’un nouveau siège dont le lieu et la date n’ont pas été divulgués. “Il n’y a aucune menace particulière, mais nous avons une grande responsabilité envers les employées de l’ambassade, d’autant plus que notre siège se trouve sur une grande artère”, a expliqué M. Jim Curie, le chargé d’affaires de l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, lors de la conférence de presse tenue, hier, au siège de la résidence de l’ambassadeur à Alger. Toutefois, cette décision, a-t-il expliqué, n’influera en rien sur la qualité des relations entre les deux pays. “Nous avons pris cette décision par précaution sécuritaire, sachant que les attentats terroristes ont baissé dans les grandes villes comparé aux années précédents.”
À la question de savoir si cette mesure n’est applicable qu’en Algérie, notre interlocuteur a répondu : “Cette décision s’applique aussi à d’autres pays et certaines villes, tels que le Maroc, l’Irak et Istanbul.”
Conséquence immédiate de ce transfert : les citoyens algériens désireux d’introduire une demande de visa, le feront désormais par courrier à partir du 22 mars à l’agence Worldwide Trading Group (WTG) cité Saïd-Hamdine 348 logt, bt 33, n° 30. Cette procédure s’appliquera pour les demandeurs de visas âgés de moins de 16 ans et plus de 60 ans et les autres citoyens qui ont séjourné, les cinq dernières années, au Royaume-Uni ou bien aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande.
La formule est valable aussi pour les demandeurs de visa de transit au Royaume-Uni, leurs dossiers devant être accompagnés d’une réservation d’un billet d’avion ainsi que du visa de la destination.
Pour les autres demandeurs qui ne répondent pas aux critères mentionnés, ils seront dans l’obligation de se présenter à l’ambassade de Grande-Bretagne à Tunis.
Interrogé par ailleurs sur le nombre de visas délivrés par jour aux ressortissants algériens désirant se rendre en Grande-Bretagne, notre interlocuteur n’a pas fourni de chiffres. Il s’est contenté de déclarer : “Nous pourrons vous transmettre les chiffres ultérieurement.”
Notons que, jusqu’à hier l’ambassade du Royaume-Uni est située sur la grande artère de l’avenue Souidani-Boudjemaâ menant vers El-Mouradia.
Pour rappel, les attentats survenus le 11 Mars dernier à Madrid ont été revendiqués par la nébuleuse islamiste Al-Qaïda. Plusieurs membres dont des Marocains ont été arrêtés suite à ces attentats. Ce coup spectaculaire a suscité une grande peur en Europe qui s’apprête à préparer une vaste opération contre Al-Qaïda. Selon certaines sources, même le GIA et le GSPC de Hassan Hattab seraient dans le collimateur de l’Union européenne. Mais il faut dire que le Royaume-Uni n’est pas à sa première mesure, en réponse aux menaces terroristes en 1990, dès les débuts des agitations islamistes, les autorités britanniques avaient décidé de fermer leur ambassade à Alger.
Sur un autre registre, les relations entre les deux pays se sont quelque peu détériorées. L’Algérie, qui faisait face à un terrorisme barbare, a accusé l’Angleterre d’être la base arrière, de l’islamisme.
Ce n’est qu’après l’amélioration de la situation sécuritaire que les Anglais se sont remis à s’intéresser à notre pays. Ainsi, de nombreux investisseurs, notamment dans le domaine des hydrocarbures, à l’image de BP, ont pris des parts du marché algérien. Cette amélioration des relations entre les deux pays s’est vue confortée par l’ouverture de dessertes de British Airways, à raison de trois vols par semaine. Mais les derniers attentats ont manifestement conduit les responsables britanniques à rester vigilants.
source : Liberté