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Les abus d’Air Algérie

mardi 26 avril 2005, par nassim

Air Algérie, qui ne peut survivre que dans le monopole, soumet ses passagers à un dicktat qui frise la perversion. Non satisfaite de la médiocrité de ses services et des retards dans les départs, la compagnie « nationale » jette les voyageurs à la rue en pleine nuit.

Avant-hier, dimanche,

Un appareil d’Air Algérie.

les passagers qui devaient rejoindre Béchar à partir d’Alger auront du mal à oublier leurs déboires. Il était 17h15, le Boeing quitte Alger pour Béchar. Après plus d’1heure de vol, les voyageurs apprennent que l’avion ne peut atterrir à l’aéroport de Béchar pour des raisons météorologiques (vents de sable), et qu’il doit regagner Alger. Un passager, apparemment habitué aux péripéties d’Air Algérie, demande des explications au commandant de bord concernant le sort de plus d’une centaine de voyageurs lorsqu’ils arrivent à l’aéroport Houri Boumediene. Souriant et élégant, le commandant de bord rassure : « Ne vous inquiétez pas, monsieur. Tant que vous n’arriverez pas à votre destination, Air Algérie vous prendra en charge même s’il le faut pour trois jours.

C’est votre droit le plus absolu. » Il est 22h 25, le Boeing rejoint le sol d’Alger. Les passagers sont priés de sortir. A l’aérogare, un agent a déjà préparé la liste des voyageurs pour leur permettre de renouveler leur billet le lendemain, lundi. Des interrogations commencent à se lire sur les visages. Mais où aller maintenant ? L’atmosphère est tendue. Il est 22h45. Les passagers s’approchent du chef d’escale lui demandant une prise en charge comme il leur a été promis par le commandant de bord. « Comment va-t-on faire ? On demande, au moins du transport pour rentrer chez nous. Les billets d’Air Algérie sont dans nos poches. Trouvez-nous une solution », criaient les voyageurs dans un tumulte indescriptible. Le temps passe. La colère monte. Le chef d’escale tente d’esquiver. « Nous voulons une réponse », insiste un groupe de passagers. Le chef d’escale lance : « Je vous confirme qu’il n’ y a pas de prise en charge. On n’est pas responsable des problèmes de météo ». La déception gagne les esprits des passagers. Le vacarme s’installe.

Un avocat, parmi les voyageurs, demande au chef d’escale de lui donner un argument ou une référence à un article de loi qui corrobore son refus. Le chef d’escale est resté coi. Incapable de convaincre la foule, il quitte le hall de l’aérogare. Minuit approche. Aucun responsable d’Air Algérie n’est sur les lieux. Parmi les passagers, des médecins qui voulaient partir à Beni Abbès (Béchar) pour prodiguer des soins gratuitement au profit de la population locale découvrent, sidérés, que des médicaments ont été volés par les bagagistes d’Air Algérie. Il leur a fallu deux heures pour pouvoir récupérer leur bagage et rentrer chez eux. Aucun agent d’Air Algérie n’a daigné faire un geste pour aider ces médecins algérois dans le transport des bagages. Les autres passagers, eux, décident de passer la nuit à l’intérieur de l’aérogare, mais un policier leur demande de quitter l’espace pour fermer les portes. Les malheureux sortent pour guetter les taxis ou les clandestins.

Un petit flash-back pour vous faire connaître le repas servi au cours du vol. Au menu : une portion de fromage, un bout de pain, une bouteille d’eau et une boîte de jus pour une heure et demie de vol. La facture : 13 000 DA le billet. Cela se passe au moment où Air France annonce des réductions sur ses vols allant jusqu’à 30%.

Par Rachidiou Mustapha, elwatan.com