Accueil > ECONOMIE > Les attentes des investisseurs étrangers en Algérie

Les attentes des investisseurs étrangers en Algérie

jeudi 19 juin 2008, par Rédaction

L’Algérie doit moderniser son système bancaire et lutter contre la corruption pour attirer les investisseurs étrangers.

Nombre de responsables économiques et politiques étrangers, présents à la 41e foire internationale d’Alger, ont réaffirmé leur volonté de promouvoir le partenariat avec l’Algérie. Pourtant, le souhait maintes fois exprimé par l’Algérie de drainer des investissements directs étrangers et d’en inscrire la matérialisation dans un cadre structurel clair et durable ne trouve toujours pas d’écho auprès des décideurs européens qui proposent des formes de coopération plus en phase, selon eux, avec les réalités. Et, au lieu d’un partenariat fondé sur un engagement industriel, financier et économique, la plupart des opérateurs des pays de l’Union européenne préfèrent mettre en avant des alternatives de type commercial qui ne correspondent évidemment pas, loin s’en faut, aux attentes de l’Algérie. Ainsi, l’assistance aux exportations hors hydrocarbures, l’accompagnement de la modernisation du secteur financier et la formation apparaissent comme les axes cardinaux de la « nouvelle » vision européenne du partenariat. Comme on s’en doute, cette modalité s’explique largement par l’engouement que nos moyens de paiement extérieurs suscitent de plus en plus à l’étranger, et, plus globalement, par une solvabilité qui incite nos partenaires à agir tous azimuts en direction du marché algérien pour conforter d’abord leurs propres intérêts. Mais, devrait-on se contenter de reconduire le même constat comme on le fait depuis quelques années pour des situations analogues ?

La question suggère que l’on réfléchisse aux voies et moyens à même de lever les contraintes qui obstruent le processus de réformes, précisément dans les secteurs ciblés par les étrangers à travers leur politique de captation d’une partie de nos réserves de change.
La promotion des exportations hors hydrocarbures de l’Algérie a fait l’objet, comme chacun sait, de multiples mesures gouvernementales pour des résultats malheureusement extrêmement décevants. On peut se demander, par conséquent, en quoi une assistance étrangère, payable de surcroît en devises, constituerait une démarche susceptible de réussir là où des dispositifs de soutien étatiques financièrement significatifs ont échoué. Le doute est donc d’autant plus permis que le contenu, les délais et les objectifs de l’aide extérieure préconisée ne sont pas rigoureusement arrêtés. Négocier une assistance étrangère dans ce domaine sans la faire précéder d’un état des lieux exhaustif et d’une définition précise de l’obligation de résultat à la charge du partenaire ferait courir le risque d’un échec de l’option retenue et équivaudrait à un gaspillage dommageable de ressources en devises. Pourquoi au surplus se positionner dans une dialectique d’adhésion à des modes opératoires extérieurs alors que des contre-propositions sérieuses pourraient être avancées par l’Algérie ? Un partenariat gagnant-gagnant dans cette optique pourrait parfaitement se traduire par la mise en place d’un système qui permettrait d’obtenir une assistance à l’exportation au moins en contrepartie de contrats d’importations.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant