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Les candidats dénoncent les dépassements de l’Administration

dimanche 28 mars 2004, par Hassiba

La Commission politique nationale de surveillance de l’élection présidentielle du 8 avril prochain est submergée de recours formulés ces derniers jours par la majorité des acteurs de ce scrutin. Après plus d’une semaine du lancement officielle de la campagne électorale, de multiples dépassements ont été, en effet, enregistrés dans différentes régions du pays.

Il ne se passe pas un jour sans que les responsables des permanences des candidats du Front de libération nationale, du Rassemblement pour la culture et la démocratie et du Mouvement de la réforme nationale « fournissent des preuves de la volonté du clan présidentiel d’opérer un véritable coup de force électoral », selon leurs dires. Les quartiers généraux de ces formations politiques sont sur le pied de guerre. Des militants, comme des citoyens sont mobilisés pour empêcher la mise en route de la machine de fraude que veulent engager des agents de l’Administration favorable à la réélection d’Abdelaziz Bouteflika.

Les dénonciations arrivent de partout. Hier, c’est le vice-président de l’APN et représentant du candidat Ali Benflis à Aïn Defla, 120 km à l’ouest d’Alger, qui a fait part de graves dérapages de deux proviseurs de lycée. Ces derniers ont agi contre la loi interdisant d’instrumentaliser l’école à des fins politiques en allant demander aux élèves de la troisième année secondaire de signer des formulaires de promesse de vote.

Ce n’est pas un fait inédit : d’autres lycéens de la troisième année secondaire du lycée Chaabani de Laghouat ont été conviés déjà à répondre à une épreuve de composition du deuxième trimestre de langue française dont le sujet tourne autour de la réélection du Président- candidat. Ni le ministère de l’Education n’a pris des mesures de sanction et encore moins la Commission politique de surveillance des élections n’a osé à ce jour faire un rappel à l’ordre.

A Annaba, ce sont douze APC répondant aux injonctions de l’administration locale qui viennent d’opposer un refus catégorique aux représentants des trois candidats précités de leur octroyer les listes du fichier électoral. Les plaignants ont, à l’issue d’une réunion tenue hier au siège du bureau régional du RCD, interpellé officiellement la Commission politique de surveillance des élections. Les contestataires ont signalé à ce propos que plusieurs citoyens décédés sont portés sur les différentes listes électorales des douze circonscriptions. Les mêmes dérapages sont signalés dans la wilaya d’El Taref.

Les directeurs de campagne de Saïd Sadi, Ali Benflis et Abdallah Djaballah font état de plusieurs transgressions à la loi électorale par les partisans de Bouteflika : « Affichage anarchique, retard dans l’établissement des listes finales concernant l’encadrement des bureaux de vote, affichage du portrait du Président-candidat sur les frontons des établissements étatiques et refus d’assainir les listes électorales dont la majorité portent des noms de citoyens décédés ».

A Tizi ouzou, cette fois-ci, ce sont les militants qui dénoncent le parti pris de l’Administration en pourvoyant les supporters de
M. Bouteflika de dotations matérielles et financières. Le président de l’APC, apprend-on, est allé jusqu’à détourner la Maison de jeunes de la ville de sa mission initiale pour la transformer en permanence des comités de soutien à M. Bouteflika.

Nadir Benseba , Le Matin