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Les dattiers d’Algérie menacés par le bayoud

dimanche 18 juin 2006, par Rédaction

Les palmiers-dattiers du sud de l’Algérie sont menacés par le bayoud (une fusariose vasculaire causée par Fusarium oxysporum), qui en aurait déjà détruit des millions d’arbres dans les palmeraies algériennes et maghrébines.

Le bayoud menace les dattiers en Algérie.

Sur le plan économique, la filière perdrait une production annuelle de dattes de 500 000 tonnes (dont 320 000 de la variété Deglet Nour), ce qui représente, en valeur, environ 40 milliards de dinars. Ceci, sans oublier la partie exportable qui, quoique marginale par rapport à la production globale, reste pourvoyeuse de recettes en devises. En effet, l’Algérie écoule 23 000 tonnes/an, soit 4,5% de la production totale. Et la menace n’est pas écartée. Depuis l’apparition du champignon au Maroc et en Algérie au début des années 60, estime l’Institut national de recherche agronomique (INRAA), plus de 15 millions de palmiers dattiers ont été détruits avec autant de palmeraies, sans oublier les équilibres socioéconomiques ruinés. La crainte est de voir le bayoud détruire les oasis du sud-est algérien après qu’il eut semé la panique dans le sud-ouest au lendemain de l’indépendance du pays.

M. Abderrahmane Benkhelifa, dirigeant un laboratoire d’éducation biologique à l’Ecole normale supérieure, n’a pas caché son inquiétude à l’occasion d’une conférence régionale sur les biotechnologies pour la protection des palmiers contre cette maladie, et qu’abrite Alger depuis hier. « La fusariose qui a fini d’affecter plusieurs oasis dans au moins 32 communes, notamment dans les régions de Béchar, Adrar, In Salah ou encore le M’zab, continue sa progression puisque, dit-il, des découvertes récentes ont eu lieu dans les oasis de Zelfana (Ouargla), Biskra et El-Oued ». Une menace d’autant plus sérieuse que les palmeraies nouvellement touchées sont connues pour la culture de variétés supérieures (Deglet Nour). Dans l’urgence, un traitement chimique s’est imposé, ajoute le même communiquant, qui ne manquera de relever par contre les effets néfastes de ce type de solutions, notamment sur le plan environnemental. A long terme, s’accordent à dire les chercheurs, il faut parvenir à une variété génétiquement capable de résister au bayoud. En croisant les différents gènes de palmiers dattiers, il est possible de parvenir à une variété alliant les qualités gustatives qu’attendent les consommateurs de dattes à la résistance nécessaire au champignon.

Le développement de nouvelles espèces à partir des croisements bénéficie, depuis 1997, d’actions de recherche coordonnées entre les instituts des pays du Maghreb et l’Agence internationale à l’Energie atomique (AIEA).
Il s’agit, d’après M.Mokdad Maksodi, représentant de l’AIEA à la conférence régionale, de « développer des marques moléculaires associées à la résistance du bayoud chez le palmier dattier en Algérie, au Maroc et en Tunisie. » L’étape actuelle est celle de l’évaluation de la résistance en milieu naturel. L’étude est entrée en phase d’expérimentation depuis une année puisque les variétés sélectionnées ont été réimplantées dans des champs contaminés dans les oasis de Ghardaïa. En attendant de récolter les résultats de ces essais, le traitement chimique reste de rigueur devant l’urgence d’intervenir sans délais.

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après la nouvelle république