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Les investissements émiratis en Algérie prennent du retard

mardi 9 septembre 2008, par Rédaction

L’Algérie a accueilli des investissements émiratis.

La réalisation de certains investissements émiratis prévus en Algérie pourrait connaître d’importants retards.

Après une expérience peu convaincante en 1999 et 2000, les hommes d’affaires émiratis décident de revenir en Algérie dans le sillage de la réélection de M. Abdelaziz Bouteflika. C’est justement Bouteflika en personne qui se porte garant auprès des grands groupes financiers de cet Etat fédéral du Golfe. Aussi est-il utile de rappeler que Bouteflika a, des années durant, bénéficié de la protection du cheikh Zayid bin Sultan Al Nahyan. Industrie, agroalimentaire, tourisme, immobilier, finance... les intentions d’investissements atteignent des sommes astronomiques. Les Emiratis s’engagent à mettre 50 milliards de dollars d’investissements en Algérie pour la période 2006-2010. Sauf que l’effet d’annonce passé, quasiment aucun projet ne se concrétise sur le terrain. « En fait, les Emiratis ont fini par se rendre compte que la situation leur était défavorable. Ils avaient fait leur entrée par la grande porte en obtenant le soutien du président Bouteflika. Mais une fois sortis du palais d’El Mouradia, leurs dossiers étaient irrémédiablement bloqués par l’administration », précise une source proche des milieux d’affaires algérois. Pour illustrer ses propos, notre interlocuteur cite le cas du secteur bancaire en Algérie « Il faut savoir que la stratégie d’implantation de ces investisseurs est basée essentiellement sur le secteur bancaire. Mais voilà, à l’heure actuelle, aucune banque émiratie n’a réussi à obtenir d’agrément.

Pourtant, ces institutions (First Gulf Bank, Salam Bank, Dubaï Bank et Abu Dhabi Bank) sont très performantes. » Certains n’hésitent pas à accuser des cercles - voire mêmes des lobbies occidentaux - d’être derrière ces blocages. Abdelhamid Temmar, ministre de l’Industrie, de la Participation et de la Promotion des investissements, est considéré comme étant le principal opposant à la déferlante émiratie. « La problématique du foncier industriel en Algérie est l’argument le plus souvent avancé pour bloquer les projets. Il existe d’autres formes d’obstruction au niveau du Conseil national de l’investissement ou encore du Conseil de la monnaie et du crédit pour le cas des banques. » Pourtant à y voir de plus près, tous les représentants de ces institutions sont nommés par le président de la République. Alors comment expliquer que ces investisseurs, qui sont censés être les amis du président, cumulent les échecs en Algérie ? Etrangement, cette question reste sans réponse. Depuis le retour d’Ahmed Ouyahia à la tête de l’exécutif, la situation semble s’inverser. Pour certains, le successeur de Belkhadem aurait pris conscience des importantes potentialités de ces investissements sur le plan socioéconomique. Pour d’autres, ce changement de tendance serait plutôt à mettre sur le compte d’une « perte d’influence » de Temmar. D’ailleurs, Temmar a rencontré, samedi dernier, le nouveau président exécutif du groupe Al Qudra. Le lendemain, c’est Chérif Rahmani qui présentait le projet du Parc Dounia en compagnie du président de EIIC, autre géant émirati.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après Le Soir d’Algérie