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Les pharmaciens exigent une meilleure marge bénéficiaire en Algérie

lundi 16 juin 2008, par Rédaction

La marge bénéficiaire sur les médicaments produits en Algérie doit être relevée selon les pharmaciens Algériens.

Les médicaments en Algérie.

Les représentants de l’ordre des pharmaciens Algériens ont exigé la révision du décret exécutif définissant les marges maximales de bénéfice des médicaments en Algérie, adopté le 27 mai dernier par le Conseil du gouvernement. « Ces nouvelles marges entraîneront, à coup sûr, un problème de disponibilité sur le marché du médicament », a averti hier le président de l’ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed. Les deux invités du forum d’El Moudjahid, en l’occurrence le président Lotfi Benbahmed et le vice-président de l’industrie pharmaceutique Amir Touafek, de l’ordre des pharmaciens, ont dressé un sévère constat du secteur pharmaceutique. Les intervenants ont commencé par la nouvelle politique des marges bénéficiaires sur la commercialistion des médicaments en Algérie. « La marge a été revue à la baisse dans ce nouveau système, pourtant le ministère de la Santé avait promis aux acteurs du secteur pharmaceutique une augmentation de cette marge. Les experts ont mal calculé cette marge et ont complètement marginalisé le pharmacien », a affirmé Benbahmed. Et d’ajouter « l’application de ce nouveau système induira automatiquement des ruptures et des problèmes de disponibilité du médicament et des interruption des soins », a-t-il mis en garde.

Selon lui, « les pharmaciens et les acteurs du secteur de la pharmacie en Algérie ne peuvent pas continuer à vendre à perte ». Dans le détail, le conférencier a indiqué que la marge moyenne du pharmacien d’officine était de 22% sur le prix d’achat et de 18% sur le prix de vente, avec des charges minimisées à 10%. Ce qui donne un résultat net de l’ordre de 8% avant impôt. « Il faut savoir que dans ce nouveau dispositif la marge a été abaissée à 19% sur le prix d’achat et 15.9% sur le prix de vente, avec des charges minimisées à 10%. Le résultat net est donc de 5,9% avant impôt, soit une baisse de revenu de 26,25%. Et ce sans compter la baisse prévisible du chiffre d’affaires, conséquence de l’élargissement du tarif de référence », a-t-il ajouté. Les représentants des pharmaciens craignent, à vrai dire, une situation de paupérisation, voire de faillite de nombreuses pharmacies d’officine. Le conférencier a expliqué que l’Algérie est un des rares pays au monde ayant réglementé la marge à la production pharmaceutique locale. « Il faut savoir qu’il y a eu augmentation de la marge de la production locale de l’ordre de 20 à 25%, alors que la marge moyenne du grossiste importateur a été revue à la baisse », a signalé M. Benbahmed, en précisant que ces mesures ne sont pas du tout en faveur d’une logique d’encouragement de l’investissement national dans le secteur pharmacetutique.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran