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Orascom Télécom restera en Algérie

lundi 27 octobre 2008, par Rédaction

Le groupe Orascom Télécom qui domine le marché de la téléphonie mobile en Algérie avec Djezzy tente de rassurer ses partenaires malgré ses difficultés.

Djezzy du groupe Orascom Télécom Algérie.

S’il fallait une preuve de plus que Djezzy n’a pas la grande forme, il ne faudrait pas s’en aller la chercher bien loin. Après la publication de ses propres chiffres, dans lesquels il passait aux « aveux », aussi bien à propos de la baisse drastique de ses investissements en Algérie, que de celle de son ARPU (revenu par client), voilà que c’est le « big boss » en personne qui se sent obligé de prendre son bâton de pèlerin et tenter de prêcher la bonne parole. Le limogeage déguisé de Hassan Kabbani, et la sortie médiatique ratée de son successeur, Thamer Al Mahdi, sur fonds de « reproches » de plus en plus marqués de la part des plus hautes autorités algériennes, semblent ainsi avoir « décidé » la sortie du premier responsable du groupe. La conférence de presse, animée pour le compte de journalistes et responsables de journaux algériens, invités en Egypte par Djezzy, est hélas passée à côté des questions véritables intéressant au plus haut point aussi bien le groupe que sa filiale de téléphonie mobile en Algérie. Ainsi, Naguib Sawaris n’a-t-il pas pipé mot à propos des transferts de fonds illégaux vers l’étranger opérés par Djezzy, et à propos desquels une enquête a été ordonnée par les plus hautes autorités du pays. Menée par l’IGF (inspection générale des finances), cette enquête, qui « promet de déboucher sur un scandale de la même envergure que celle du groupe Khalifa », nous déclarent des sources proches de ce dossier, « aurait consisté en un transfert total de l’ordre de pas moins de deux milliards de dollars ».

De même, le grand patron du groupe égyptien, est-il resté très discret, carrément muet, sur le nombre de puces désactivées, au moment où les deux autres opérateurs ont agi dans cette affaire avec une totale transparence. Sawaris, qui souligne seulement ne pas hésiter à désactiver des puces qui peuvent faire du mal à l’Algérie (sic), omet simplement de préciser que c’est bel et bien Djezzy qui a ouvert le bal des puces anonymes avec sa course aux millions et ses primes à la vente destinées aux revendeurs et aux distributeurs. Pis encore, au moment où une première opération de blocage avait été ordonnée par l’ARPT (Autorité de Régulation de la Poste et Télécommunication), l’on se souvient que le tout nouveau patron de Djezzy avait été convoqué par l’ARPT en vue de s’expliquer concernant des puces- échantillon achetées au hasard dans le commerce, et qui n’étaient pas désactivées. Sawaris, en revanche, défie le bon sens lui-même en démentant, par exemple, le fait que le président s’en est pris directement à lui une fois revendues les deux cimenteries acquises à prix modique auprès des autorités algériennes. Orascom, qui se trouve au pire de sa forme à cause de ses ennuis en Algérie, tente ainsi de se « racheter » et de faire oublier le passé. Lui, qui n’arrive même pas à faire face à la demande de ses clients, et encore moins à la concurrence, du fait de la chute libre de ses investissements, nous promet ainsi un « institut sur les technologies de pointe en matière de télécommunications ».

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Courrier d’Algérie