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Polémique en Algérie sur la question des disparus

vendredi 9 février 2007, par Souad

Alors que l’Algérie a signé la la convention internationale contre les disparitions forcées, les autorités ont intedit une rencontre entre les associations des familles des disparus qui devait se tenir l’hôtel Mercure à Alger.

controverse en Algérie sur le dossier des disparus.

Et pour cause : les organisateurs ont été chassés, manu militari, par les services de l’ordre qui ont investi les lieux avant l’ouverture des travaux de la Conférence pour leur signifier que leur activité était interdite. Les représentants de SOS disparus, Somoud et Djazairouna, ont été ainsi contraints de quitter les lieux avec leurs hôtes étrangers, dont des représentants de certaines ambassades accréditées à Alger, des avocats, des défenseurs des droits de l’Homme « Pour nous contraindre à sortir, ils ne se sont pas gênés pour éteindre les lumières de la salle des conférences et à débarrasser toutes les affaires qui étaient installées dès la matinée comme les bouteilles d’eau minérale mises à la disposition des intervenants ! » témoignera une mère de disparu, présente parmi les participants.

Pour dénoncer ce « grave précédent qui intervient au lendemain de la signature par l’Algérie de la convention internationale contre les disparitions forcées », les organisateurs de la rencontre ont décidé de se retrouver au niveau de la maison de la presse Tahar Djaout, place du 1er Mai, pour y organiser une conférence de presse et tenir informée l’opinion publique nationale et internationale. Saisissant, du coup, la présence des représentants de quelques médias étrangers qui s’étaient déplacés au départ pour couvrir cette conférence à laquelle devaient prendre part des experts étrangers du Chili, d’Argentine et d’Afrique du Sud, pour parler des expériences vécues par leurs pays.

« Celui du Chili avait eu son visa et, à la dernière minute, l’ambassade nous informe qu’il a été interdit d’entrée en Algérie. Nous attendions ces personnes pour qu’elles éclairent par leurs témoignages et nous apportent quelques solutions et non pour les encourager à s’ingérer dans nos affaires ! » nous déclarera Marabet, le président de Somoud, qui ajoute que cette manière de faire des autorités les oblige à organiser leur manifestation ailleurs : « Nous n’avons pas voulu lancer le débat sur la question des disparus en dehors de l’Algérie mais apparemment nous allons internationaliser la question et, à ce propos, nous avons été destinataires de plusieurs propositions ! » On avance le Maroc comme probable hôte d’une telle rencontre, une initiative qui ne serait pas sans déplaire au royaume chérifien, soutient-on aussi.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après la Tribune