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Polémique sur l’abolition de la mort en Algérie

mercredi 17 décembre 2008, par Samir

La question de l’abolition de la mort en Algérie ne fait pas l’unanimité comme en témoigne la réaction virulente de Abderrahmane Chibane.

Abderrahmane Chibane s’oppose à l’abolition de la peine de mort en Algérie.

Le président de la CNCPPDH, une institution rattachée à la présidence de la République, a déclaré, hier au forum d’El Moudjahid, que la peine de mort est un « supplice et une torture ». « La peine capitale est un châtiment corporel, un supplice et, moi, je suis contre la torture et le châtiment corporel », a déclaré Me Ksentini tout en s’abstenant d’appeler clairement à son abolition. Présent lui aussi au forum, Me Miloud Brahimi, ex-président de la Ligue des droits de l’homme, a abondé dans le même sens. « Si l’Algérie veut être de son temps, elle doit abolir la peine capitale et introduire dans sa législation le crime contre l’humanité et son prolongement naturel qui est l’adhésion à la Cour pénale internationale », a-t-il dit. Le professeur Abderrahmane Chibane considère ces déclarations comme étant contraires aux valeurs du peuple algérien musulman. « Farouk Ksentini ignore-t-il que la Constitution consacre l’islam, dans son article 2, comme religion de la République algérienne ? Ignore-t-il que la déclaration du 1er Novembre 1954 a prévu que l’Etat algérien sera démocratique et social selon les principes islamiques ? », s’est interrogé le cheikh qui est reconnu unanimement comme une autorité morale incontestable en Algérie.

Joint par téléphone, le cheikh paraissait un peu fatigué, sa voix était presque inaudible. « Je suis malade par rapport à ces agressions contre notre religion, l’islam. Si ce n’est pas un parti politique qui crie haut et fort sa détermination à supprimer un verset du Coran, ce sont des personnalités, qui sont pourtant des Algériens et des musulmans comme nous, d’appeler à l’abolition de la peine de mort », a-t-martelé en allusion au RCD dont le groupe parlementaire a organisé, lundi à l’APN, une journée sur l’abolition de la peine de mort. Cheikh Abderrahmane Chibane n’omet pas de mettre en garde contre toute « velléité de toucher à notre saint Coran ». « On veut supprimer le verset 179 de la sourate Al-Baqara. Dans ce verset Dieu dit : ô croyants, vous avez dans les quissas une organisation saine de votre quotidien et cela si vous craignez Dieu ». Le président de l’Association des oulémas rappelle le fait que supprimer le verset 179 équivaudrait à supprimer aussi le verset 183 de la sourate Al-Baqara concernant le jeûne obligatoire. « Développer une idée pareille c’est rejeter le Coran. C’est un fait sans précédent. C’est une attaque en règle contre notre cher pays, notre religion et notre révolution al moubaraka. Je me dois de le dénoncer devant Dieu et devant l’histoire. Que ceux qui ont peur des Etats-Unis qu’ils le disent », a-t-il conclu.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant