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Pollution du barrage de Keddara

L’Algérienne des Eaux rassure

jeudi 11 mars 2004, par Hassiba

Les services techniques de l’Algérienne des eaux (ADE) sont catégoriques. La consommation de l’eau du barrage de Keddara n’affecte en aucune manière la santé des consommateurs.

L’eau qui arrive dans les foyers de la capitale et ses environs est traitée, entre autres, par le charbon actif au niveau de la station de traitement de Boudouaou. Un produit utilisé contre l’infiltration des hydrocarbures dans les eaux potables qui coûte quotidiennement à l’ADE un million de dinars. L’ADE effectue depuis le 5 mars six prélèvements quotidiens. D’autres analyses sont effectuées au niveau des prises supérieure et intermédiaire du barrage pour s’assurer de la potabilité des eaux.

Sur les six, un seul prélèvement s’est avéré légèrement au-dessus de la normale. Il date de la journée du 5 mars. Les prélèvements qui ont suivi étaient dans leur totalité soft. L’ADE maintient, cependant, le traitement de l’eau au charbon actif par mesure de sécurité et jusqu’à disparition totale de toute trace de pétrole des canalisations qui acheminent l’eau. A l’origine de cette pollution, une fuite de pétrole provenant du pipeline Béni Mansour-Sidi R’zine, situé sur la crête et qui dessert la raffinerie d’Alger. En dépit des réparations effectuées par la Sonatrach, une grande quantité de pétrole s’est déjà déversée dans le barrage et coulait le long du versant.

Les exploitants du barrage ont dressé des barrages flottants. Sonatrach poursuit le pompage des quantités de pétrole infiltrées. Les techniciens affirment, toutefois, que s’il avait existé un risque de toxicité des eaux distribuées, la capitale aurait été desservie à partir du barrage de Béni Amrane. Le passage de l’eau par Keddara n’est pas indispensable. Pour les techniciens, l’affaire du barrage de Keddara n’aurait pas été plus qu’un simple incident technique si on l’avait réglé par un
travail d’information envers la population. Ce qui aurait rassuré les consommateurs.

En somme, le savoir-faire des techniciens est gâché par la gaucherie des politiques. En voulant étouffer l’affaire, ces derniers l’ont sur-dimensionnée et, du même coup, provoqué une panique qui n’avait pas lieu d’être.

Ghada Hamrouche, Le Matin