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Prisons secrètes de la CIA en Europe ?

jeudi 3 novembre 2005, par Bilal

Un article du Washington Post affirme que la CIA aurait mis en place des prisons secrètes en Europe où elle détiendrait des présumés terroristes, révélations qui a poussé la Commission Européenne à annoncer l’ouverture d’une enquête.

La CIA refuse de commenter les informations du Washington Post sur l’existence de prisons secrètes en Europe.

Les gouvernements des 25 Etats-membres seront interrogés sur ces accusations, a précisé devant la presse le porte-parole de l’UE, Friso Roscam Abbing. "Nous devons découvrir ce qui s’est exactement passé. Nous avons tous entendu parler de cela, maintenant, nous devons vérifier si c’est confirmé."

Il a indiqué que de telles prisons contreviendraient à la législation européenne sur les droits de l’Homme. Mais il a prévenu que Bruxelles ne prendrait aucune mesure contre un de ses membres en cas de violation. "En ce qui concerne le traitement des prisonniers (...) il est clair que la totalité des Vingt-Cinq qui ont signé la Convention européenne des droits de l’Homme et la Convention internationale contre la torture sont censés respecter et appliquer les obligations de ces traités", a ajouté Roscam Abbing.

Le "Washington Post" a rapporté que la CIA interrogeait certains des responsables d’Al-Qaïda les plus importants dans une prison secrète datant de l’époque soviétique en Europe de l’Est. Ce centre de détention fait partie d’un système carcéral clandestin créé par l’Agence centrale américaine de renseignement (CIA), qui a compté à certains moments des sites dans huit pays, dont la Thaïlande, l’Afghanistan, plusieurs Etats d’Europe de l’Est et un petit centre sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba, note le quotidien.

Ce réseau de détention secret créé il y a près de quatre ans est un élément-clé de la guerre non conventionnelle des services secrets américains contre le terrorisme, souligne le "Washington Post". Le conseiller à la sécurité nationale Stephen Hadley a refusé mercredi soir de confirmer ou d’infirmer les allégations du quotidien mais a assuré que le président George W. Bush "avait été très clair sur le fait que les Etats-Unis ne tortureraient pas". "Les Etats-Unis mèneront leurs activités dans le respect de la loi et des obligations internationales", a affirmé ce haut responsable. Dix pays ont démenti l’existence de telles prisons sur leur territoire.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a contacté les Etats-Unis pour leur demander de "l’informer sur la détention de ces personnes et d’autoriser l’accès aux délégués du CICR aux personnes détenues dans des lieux tenus secrets", a expliqué à l’AP Antonella Notari, la porte-parole du Comité.

Synthèse de Billal
D’après AP