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Quand l’Algérie était française

jeudi 18 mai 2006, par Souad

Quand l’Algérie était française, film-documentaire diffusé sur M6, a tenté avec audace de donner une approche réaliste de la vraie nature et des objectifs de l’occupation française de l’Algérie.

Jacques Chirac avait fait abroger la loi du 23 février sur le rôle positif de la présence française en Algérie.

D’une durée de deux heures, « Quand l’Algérie était française » qui nous rappelle l’inoubliable Algérie mon amour du regretté Azzedine Meddour, est fait exclusivement d’images d’archives brillamment réactualisées par l’effet de la Technicolor, retrace les moments forts de cette occupation (évènements du 8 mai 1945, déclenchement de la Guerre de libération, la bataille d’Alger, l’OAS...) en tâchant à chaque de rapporter les faits sous les deux angles différents.

D’un côté, les actualités officielles, de l’autre les images filmées par des cinéastes engagés contre le colonialisme, comme René Gautier... c’est sans doute pour l’auteur du film la meilleure façon d’en faire la meilleure synthèse et, du coup, de concilier entre deux versions, deux visions qui semblent être irrémédiablement opposées, sur la vérité des faits, sur les exactions, sur l’usage de la torture. En parlant de lieux de détention secrète, le narrateur finira par lâcher le morceau : « Sans doute, l’armée française a commis là des crimes de guerre. »

On peut reprocher au film certaines omissions (les manifestations du 11 décembre 1961, tranchant avec celles, mises en valeur, des Algériens manifestant en 1958 aux côtés des partisans de « l’Algérie française »...) et aussi certaines idées reçues en balançant par exemple des chiffres minimisant à souhait le nombre de victimes de la guerre, ici réduit à seulement 270 000 morts, dont 50 000 de substituts de la France.

Quand l’Algérie était française tente de refléter ce bonheur dans lequel vivaient ces Européens d’Algérie qui d’ailleurs en parlent toujours avec nostalgie, mais malheureusement, conclut le narrateur, cela n’aura été qu’une chimère. Un bonheur auquel les « indigènes » n’ont cependant jamais pu goûter, mais sans jamais leur inspirer rancune ou un quelconque sentiment de vengeance, comme en témoigne nombre de cas de mariages mixtes, et ces amitiés affichées.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après la nouvelle république