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Quelle place pour la culture en Algérie ?

dimanche 14 janvier 2007, par Ahlem

Alors que l’Algérie accueille l’événement "Alger, capitale de la culture arabe", la question de la place de culture dans notre pays s’impose devant le vide culturel qui l’a caractérisé pendant plusieurs années.

Plusieurs délégations de pays arabes sont présentes en Algérie pour la manifestation Alger, capitale de la culture arabe.

Le Président a inauguré hier à partir du Palais des Nations de Club des pins, la manifestation culturelle qu’accueille l’Algérie « Alger, capitale de la culture arabe » en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, de celui de l’ALECSO, des membres du gouvernement, des corps diplomatiques accrédités à Alger ainsi que des représentants du monde de la culture. Premier constat établi par Bouteflika : « La culture de chacune de nos nations a été fragilisée par une insuffisante capacité d’adaptation aux changements brutaux qui ont frappé nos sociétés et à un environnement extérieur protéiforme. »

Autre fait, autre cause, « le doublement, voire le triplement de la population en quelques décennies dans nos pays a fait que la culture populaire a reculé devant le populisme ». Et, dit-il, « la disparition de l’Etat-providence a appauvri des segments entiers de la population tandis que l’effacement de l’idéologie et de la culture officielle impulsées par l’Etat-Nation les a provisoirement privés de repères ». Conséquence, « le vide laissé par le déficit culturel a vite été comblé par une vision réductrice et vindicative de la religion qui n’a pas tardé à être exploitée dans le cadre des stratégies violentes visant à l’accaparement du pouvoir et qui allèrent en Algérie jusqu’à plus extrême manifestation durant la décennie noire ».

Le terrorisme en Algérie tout autant que l’aggravation des violations des droits de l’Homme dans les territoire occupés et les multiples agressions perpétrées au Moyen-Orient ont, dit-il, « intensifié dans le monde arabe une radicalisation des mentalités peu propice à l’épanouissement culturel ». Il dénoncera ainsi « la dégradation des expressions nationales de la culture arabe ». Le Président estime par conséquent « ou bien nous saurons réagir et réinventer s’il le faut, le contenu d’une culture arabe retrouvant sa vitalité et qui participe par son humanisme et ses lumières à l’avènement d’une société sûre d’elle et à la création d’un monde plus harmonieux, ou bien nous serons condamnés par notre errance culturelle à devenir la proie des cultures dominantes imposées par les puissances hégémoniques ».

Bouteflika suggère la contribution de l’Organisation arabe pour la culture et la science (ALECSO) dans l’esquisse d’un cheminement « le plus judicieux de la culture arabe de demain vers la modernité ». Ceci non sans avoir au préalable et en présupposant un système éducatif de qualité notamment en Algérie, pour une meilleure créativité, initier « des démarches innovantes à même de mettre un terme à la dégradation des patrimoines culturels classiques ». Son souhait : « Nous sommes dans l’attente du jour où nous verrons la multiplication de productions communes dans le domaine de l’écrit, du sonore ou du visuel et où des équipes multinationales avec un financement commun dans le cadre de la Ligue arabe et de l’ALECSO ou de l’OCI et des institutions spécialisées. »

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran