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Reccord de croissance en Algérie en 2003

dimanche 7 mars 2004, par Hassiba

Le taux de croissance économique en Algérie a enregistré une "accélération considérable" pour atteindre 6,8 % en 2003, meilleure performance des neuf pays partenaires méditerranéens de l’Europe, lit-on dans un récent rapport de la commission européenne, publié à Bruxelles.

Le taux de "près de 7 %" de croissance enregistré, cette année, en Algérie (contre 4,1 % en 2002 et 2,6 % en 2001) a été réalisé grâce à une "forte reprise" de l’agriculture, à la hausse importante des revenus des hydrocarbures et aux "larges stimulants fiscaux", souligne le document de l’exécutif européen.

Le rapport porte sur la situation économique des partenaires sud-méditerranéens de l’UE : Algérie (6,8 % de croissance), Maroc (5,5 %), Tunisie (6 %), Egypte (2,5 à 3 %), Jordanie (3 %), Syrie (2 %), Liban (2 %) Israël (1 %). Les territoires palestiniens occupés, la Cisjordanie et la bande de Ghaza ont connu, selon la même source, une détérioration "sans précédant" des conditions de vie, la pauvreté ayant atteint le taux effarant de 60 % de la population.

Dans l’ensemble de la région considérée, le taux de croissance agrégée s’est élevé à 3,5 % (contre 1,6 % en 2002) et l’inflation a reflué à 2,2 % environ (2,8 % en Algérie), selon ce rapport qui est à sa 2eme édition du genre.

Dans le cas de l’Algérie, l’étude préparée par la direction générale des affaires économiques et financières de la commission européenne, souligne la "bonne santé des finances publiques et les efforts d’investissement effectués au titre du plan de relance économique, notamment dans le domaine des infrastructures".

Ces investissements dans les infrastructures de base et le secteur de l’hydraulique, qui ont donné "une forte propulsion" à la croissance, sont évalués à 3 milliards d’euros entre 2002 et 2004.

Le secteur des hydrocarbures a enregistré une hausse de 3,7 % au lieu de 6,7 %, portant la croissance industrielle à 1,4 % en 2002 après avoir accusé une croissance négative en 2001, selon le rapport.

Le taux de chômage a baissé de 27,3 % à 26,7 % de 2000 à 2002, mais touche près de 50 % des jeunes. "Ces chiffres sont à nuancer, cependant, car l’économie informelle représente 25 à 30 % de l’économie officielle", selon la même source.

Détaillant les facteurs qui ont propulsé cette croissance en Algérie, le rapport évalue à 20 % l’augmentation de la production céréalière cette année grâce à une bonne pluviométrie, et les exportations de pétrole brut ont atteint, selon le même rapport, 1,1 million de baril/jour. Hors revenus des hydrocarbures, le Pib aurait enregistré un déficit de 31 % en 2001 et 33 % en 2002, note l’étude.

Le séisme, qui a ravagé la région de Boumerdes en mai dernier, selon le rapport, n’a eu qu’un "impact limité" sur la croissance globale. Mais le programme de reconstruction absorbe tout de même 3,5 % du Pib, poursuit le rapport.

L’inflation durant les 9 premiers mois de 2003, s’est stabilisée à 1,8 % (2,3 % prévue pour toute l’année), en baisse de 2,1 % durant la même période de 2002.

La politique fiscale, comme en 2002, continue de privilégier la tendance expansive reflétant la prédominance d’un haut niveau de dépenses publiques et le déclin relatif de la part des revenus pétroliers.

Le rapport déplore, par ailleurs, la "faiblesse du secteur bancaire, peu concurrentiel et ne répondant pas aux attentes du secteur privé".

Le rapport de la commission conclut son étude en appréciant positivement les réformes entamées depuis le programme d’ajustement structurel de 1994, et en recommandant la "poursuite des efforts de libéralisation, y compris dans le secteur des hydrocarbures, conditions nécessaires, selon l’étude, pour maintenir un taux de croissance élevé et durable, à même de résorber le chômage et la pauvreté".

D’une manière générale, le rapport considère qu’il convient d’intensifier les efforts visant à "transformer les pays méditerranéens en économie de marché fonctionnant de manière adéquate, s’appuyant sur un secteur privé dynamique et une administration publique efficace".

Il est également "nécessaire, poursuit le rapport, d’enregistrer des progrès au niveau de l’application de la législation, de l’amélioration de l’environnement institutionnel et la promotion de la bonne gouvernance et de la réforme du rôle de l’Etat".

A.P.S.