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Répliques du séisme du 21 mai 2003 à Alger

lundi 6 décembre 2004, par Hassiba

48 heures à peine après la réplique de 5,7 degrés sur l’échelle de Richter ressentie dans la région de Boumerdès, d’Alger et de ses environs, une autre secousse tellurique a été enregistrée hier à 9h31 dans la même région, provoquant plus de peur que de mal.

De moindre intensité certes, la secousse, d’une magnitude de 4,7 degrés, a toutefois déclenché un mouvement de panique suite auquel 46 personnes ont été légèrement blessées. Nouveau séisme ou simple réplique du tremblement de terre du 21 mai 2003 ? M. Hamadache du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) ne laisse apparaître aucun doute : « Les caractéristiques de cette secousse, comme celles de mercredi dernier d’ailleurs, nous laissent affirmer qu’il ne s’agit pas d’un nouveau tremblement de terre mais plutôt d’une réplique qui entre dans le cadre de l’activité normale de la terre observée dans cette région », précise-t-il. Il en veut pour preuve l’épicentre de cette réplique localisé à 2 km au nord-ouest de Boumerdès dans la zone épicentrique où toutes les anciennes répliques ont été enregistrées.

Les résultats scientifiques, obtenus au lendemain du séisme du 21 mai 2003 et présentés lors des différents colloques internationaux, confortent en outre les certitudes du chercheur pour lequel « la complexité de la fracturation et de la faille rend possible la survenue de telles répliques violentes ». Elles ne sont pas les seules, d’ailleurs, puisque, selon M. Hamadache, une quarantaine de répliques de 0,9 à 2,8 degrés
ont été enregistrées le 1er décembre et 17 autres inférieures à 2,5 degrés ont suivi jusqu’à celle de 9h31. Est-ce normal qu’une année et demie après le choc initial de 2003 la terre dans cette région continue de trembler ? Sans aucun doute, affirme le chercheur du CRAAG. Selon lui, plus de 7 000 répliques ont été recensées dans la région épicentrique qui s’étend sur une longueur de 30 km et une largeur de 10 km. Cette activité sismique est décrite par le CRAAG comme étant un phénomène normal observé dans tous les tremblements de terre de la planète. Se voulant plus rassurant, le CRAAG, par la voix de son directeur, souligne que « chaque séisme a ses caractéristiques avec des répliques linéaires » et, partant, aucun rapport n’existe entre ces dernières secousses et celles enregistrées récemment à Oran, Médéa ou encore celles survenues hier en France, en Allemagne et en Tunisie. Selon M. Hamdache, l’affrontement entre les plaques eurasiatiques et africaines qui caractérise le nord de l’Algérie peut générer une activité sismique mais « chaque région a sa propre sismicité qui est le résultat de son propre contexte tectonique ».

Peu de changements sont intervenus donc sur l’activité sismique de la région, ajoute le même chercheur, qui la qualifie de « faible à modérée mais de façon continue ». En revanche, ce qui a changé ces dernières années, c’est l’intérêt que portent les populations à ce phénomène naturel grâce au développement extraordinaire des moyens de communication. S’y sont-elles adaptées ? En Algérie en tout cas, soutient M. Hamdache, « une certaine culture en rapport avec ce phénomène commence à être observée, notamment sur le plan comportemental ». Il n’y a qu’à comparer le nombre de personnes blessées lors de la réplique de 5,8 de 2003 (400 personnes) avec celui d’hier ou de mercredi dernier (une quarantaine de personnes seulement) pour dire que les Algériens s’adaptent de mieux en mieux aux séismes que, de toutes les manières, « aucune méthode n’est à même de prévoir. Autant s’investir dans la prévention et la pédagogie », conclut M. Hamdache.

Par Lyes Malki, La Tribune