Révélations des ex-otages français

Selon Christian Chesnot, un proche de Saddam Hussein figurait parmi ses ravisseurs : « A un moment de notre captivité, nous étions gardés par cinq personnes, dont le garde du corps d’Abd al-Hmoud, le secrétaire particulier » du président irakien déchu. Dans un entretien publié hier par le quotidien en langue arabe Asharq al-Awsat, l’ex-otage confirme l’existence de deux composantes au sein de l’Armée islamique en Irak. « Aux côtés des anciens baasistes se trouve un courant fondamentaliste extrémiste proche d’Oussama ben Laden », le chef d’Al-Qaeda. Un rapprochement effectué à la faveur de la guerre. « Ils nous ont expliqué qu’en attaquant l’Irak le président américain George W. Bush avait réussi à créer une alliance entre d’anciens du régime et les jihadistes. » Toujours d’après ses geôliers, le groupe compterait « entre 15 000 et 17 000 membres ».

Dans une autre interview, à Paris-Match, Christian Chesnot revient longuement sur ces « admirateurs de Ben Laden ». « Moi, j’ai appris tous les maniements des armes et des explosifs en Afghanistan », lui aurait ainsi confié un « jeune de 30 ans ». « Nous sommes moins forts militairement, mais il faut que la peur change de camp. Notre objectif est de diviser l’Occident, notamment les Etats-Unis et l’Europe, et de porter des coups non pas quantitatifs, mais qualitatifs contre l’économie de l’Occident. » Dans le Figaro, son compagnon Georges Malbrunot avait expliqué que certains gardiens « étaient des experts militaires sous Saddam avec de vagues idées islamistes récupérées par les groupes islamistes ».

Les deux journalistes français, enlevés le 20 août sur une route au sud de Bagdad et qui ont passé 124 jours entre les mains de l’Armée islamique, connaissent parfaitement l’Irak et avaient notamment signé un livre avec l’interprète personnel de Saddam Hussein, Saman Abdul Majid, les Années Saddam (1).

Avec AFP, www.liberation.fr