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Sadi, Benflis et Djaballah dénoncent

Listes électoralles

mercredi 17 mars 2004, par Hassiba

« Le Président-candidat Abdelaziz Bouteflika ne veut pas d’une élection libre. » L’accusation vient d’être formulée officiellement, hier, par trois principaux candidats au prochain scrutin présidentiel du 8 avril.

Il s’agit de Ali Benflis, Saïd Sadi et Abdallah Djaballah, respectivement responsables des formations politiques du Front de libération nationale, du Rassemblement pour la culture et la démocratie et du Mouvement de réforme nationale. L’Administration que continue de gérer le chef de l’Etat sortant est de nouveau accusée d’avoir préparé les mécanismes de fraude en sa faveur.

Dans un communiqué rendu public hier, les trois prétendants au poste de premier magistrat du pays révèlent, en effet, de graves manipulations des listes électorales. Après la contestation de la programmation, favorable au Président sortant, du passage des candidats à l’émission « Baramidj » par les responsables de l’ENTV, les trois acteurs politiques précités font état de graves anomalies dans les opérations de révision des listes électorales. Ils parlent à ce propos d’une violation flagrante de la loi organique portant régime électoral en ce sens, affirme-t-on, que « le modèle des listes électorales n’est pas le même pour toutes les wilayas ; les adresses personnelles des électeurs, leur date de naissance et leur filiation n’y figurent pas ; ces mêmes listes ne sont pas aussi confectionnées selon l’ordre alphabétique, et non plus selon les bureaux de vote ». Les trois candidats évoquent également « l’absence d’autres données susceptibles d’être exploitées par les représentants des candidats ».

Ces derniers citent à titre d’exemple le fait que l’Administration ne mentionne pas le nom du centre et du bureau de vote où doivent se rendre les électeurs. « Le non-respect des délais légaux par l’Administration rend aussi impossible tout recours devant la justice », indiquent les rédacteurs du communiqué avant de signaler que « les listes présentées par l’Administration n’ont aucune valeur légale et électorale puisqu’elles sont réduites à n’être que de simples documents portant des nom de citoyens ». Face à cet état de fait, les trois candidats en question ont tenu à dénoncer « ces pratiques irresponsables de l’Administration dont le seul objectif tend à consacrer la fraude avant l’heure ».

Le choix des encadreurs de l’opération de vote a renforcé la conviction des candidats quant à la volonté du pouvoir politique d’organiser un véritable hold-up électoral. En dépit de ces tentatives, les protestataires n’envisagent pas d’abandonner la course. Ils réaffirment « leur détermination à contrôler et à parer à toute entreprise tendant à détourner le choix du peuple ». Ils saisissent cette occasion pour « appeler à la mobilisation populaire et à une présence intense au niveau des bureaux de vote ».

Nadir Benseba, Le Matin