Ségolène Royal offensive

Devant plus de 5.000 personnes réunies dans le XIIIe arrondissement de Paris, la candidate socialiste Ségolène Royal s’est présentée comme la future présidente "de la juste autorité" et de la "République de la parole tenue". Dans un discours de plus de cinquante minutes, elle a attaqué à l’envi - sans jamais le citer nommément - Nicolas Sarkozy, le qualifiant tour à tour de candidat de la "nouvelle oligarchie", d’un "petit groupe" soucieux de protéger "ses intérêts et ses réseaux", d’une droite qui "retrouve cette vieille manie de croire que (le pouvoir) lui a été donné en héritage plutôt que par suffrage".

La candidate de gauche a accusé son adversaire de l’UMP de brouiller à dessein les repères historiques entre la droite et la gauche et de s’inspirer de l’extrême-droite pour "préparer le second tour" de la présidentielle. Après les turbulences de janvier - mauvais sondages, pilonnage de la droite et tiraillements internes - Ségolène Royal a assuré qu’elle ne se "laisserait pas faire". "Ceux d’en face, à droite et dans leurs relais dociles dans les médias, m’avaient déjà congédiée", s’est-elle amusée. "Je suis toujours là et bien là. Avec vous, de plus en plus nombreux, je sens une vague, je sens un souffle et ce soir par votre seule présence vous leur avez répondu".

"Avec votre voix, j’élèverai la France en construisant une République nouvelle (...) une République qui rééquilibrera les droits et les devoirs, une République de la solidarité et de la responsabilité, une République du progrès pour tous et du respect pour chacun, une République de la parole tenue", a-telle assuré. Pour ce premier temps fort d’une semaine cruciale qui doit s’achever dimanche sur la présentation des grandes lignes de son programme présidentiel, Ségolène Royal s’est exprimée devant un parterre de gauche recomposée, où se distinguaient notamment son ancien adversaire pour l’investiture Dominique Strauss-Kahn, le président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen Jean-Pierre Chevènement et l’ancienne candidate du PRG à la présidentielle, Christiane Taubira.

Synthèse de Samir
D’après Reuters