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Tamazight serait une langue étrangère en Algérie

jeudi 11 mai 2006, par Rédaction

L’enseignement de la langue amazighe en Algérie serait dans une situation insoutenable selon l’Association des enseignants de tamazight qui déplore le manque de volonté des autorités pour promouvoir la langue berbère dans le système éducatif.

Mouloud Mammeri, grand défenseur du tamazight.

« Enseigner tamazight dans les conditions actuelles relève du défi », constatent les membres de l’Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou dans une déclaration à la presse à l’issue d’une conférence de presse tenue hier au siège des œuvres sociales de Tizi Ouzou. Depuis l’introduction de tamazight dans le système éducatif algérien en 1995, les enseignants de cette langue n’ont cessé de subir nombre d’entraves inimaginables, relèvent-ils, ajoutant que « contrairement au discours triomphaliste de quelques-uns de nos responsables qui galvanisent la population par le fameux enseignement de notre langue dans seize wilayas du pays et les acquis arrachés durant la dernière décennie, la réalité est tout autre. Une réalité pesante dans laquelle l’enseignant est confronté tout seul à un mur infranchissable ».

Le statut de langue nationale cédé à tamazight en Algérie en mars 2002 n’a pas amélioré pour autant sa présence dans le système éducatif, selon l’association qui soulève amèrement qu’« avec la constitutionnalité de tamazight nous avons cru en toute naïveté que nos problèmes relevaient déjà de l’histoire ancienne. Or, il se trouve que ces problèmes restent, hélas, toujours d’actualité malgré toutes les promesses émises par les responsables de notre tutelle ».

L’association est revenue sur la rencontre avec M. Boubekeur Benbouzid tenue le 13 décembre 2005 « dans laquelle il était question d’intégrer tous les enseignants contractuels sur postes avant la fin de l’année 2005 et d’accélérer l’introduction de l’enseignement de notre langue au niveau des écoles primaires », rappelle-t-elle et qui voit aujourd’hui qu’hormis le second point qui s’est appliqué d’une façon timide, le premier est resté sans suite, alors que concernant le directeur de l’éducation de la wilaya, elle déclare : « Nous n’avons jamais pu le joindre malgré nos multiples déplacements à la DE. » Les enseignants de tamazight écrivent aussi que cette langue ne doit pas uniquement rester un point qu’on inscrit dans un programme de parti politique ou dans une plate-forme de revendications.

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après la Tribune