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Téléphonie mobile : La fulgurante ascension du marché algérien

jeudi 8 avril 2004, par Hassiba

Les marchés de téléphonie mobile algérien et marocain sont à l’aube d’une expansion fulgurante. Le potentiel de 60 millions de consommateurs au Maghreb est susceptible d’attirer des investisseurs étrangers qui sont en quête de nouveaux débouchés.

Cependant, la tendance en Algérie se caractérise par une hausse substantielle du nombre d’abonnés alors que le marché marocain s’achemine vers une stabilisation de ces ventes.

Le Maroc est le premier pays au Maghreb à avoir ouvert son marché des télécommunications en 1999 avec l’attribution de la deuxième licence GSM à Medi Télécom, une compagnie détenue principalement par Téléfonica et Portugal Télécom pour un montant de 1,1 milliard de dollars. Cet opérateur totalise, selon des spécialistes, près de 1,6 million d’abonnés en 2003. Le nombre d’abonnés au Maroc est estimé, dit-on, à 7 millions à la fin de l’année 2003, dont 90% ont opté pour la formule prépayée.
Comparativement au marché algérien, ces spécialistes ont estimé que “le marché marocain est arrivé, aujourd’hui, à la saturation et ne devrait pas connaître une expansion considérable à moyen terme”. Un état de fait confirmé par les conclusions d’une étude récente sur le marché des télécommunications en Afrique réalisée par un cabinet d’expertise et d’études américain en janvier dernier. Cette étude laisse apparaître que “le marché marocain se stabilisera davantage avec plus de 7 millions d’abonnés au réseau GSM, tandis que le marché algérien connaîtra une expansion importante au courant des trois prochaines années pour atteindre 8 millions d’abonnés en 2010”.

Une donne qui tient compte, soutient-on, du potentiel dont dispose ces deux marchés en terme de développement de la téléphonie mobile. L’Algérie compte, aujourd’hui, plus de 1,7 million d’abonnés pour les deux opérateurs Algérie Télécom et Orascom Télécom Algérie. Néanmoins, elle devrait tripler, note-t-on, ce chiffre après l’entrée en service du troisième opérateur Watania Télécom en juillet prochain.
Cet opérateur a décroché la troisième licence GSM pour un montant de 421 millions de dollars alors que la deuxième licence a cédé à Orascom Télécom Algérie pour un montant de 747 millions de dollars en 2001. Cet écart important entre le prix de la deuxième licence marocaine et celle de l’Algérie s’explique, selon ces spécialistes, par le timing ou la période de vente de ces deux licences. La licence marocaine a été vendue avant l’éclatement de la bulle internet alors que la licence algérienne a été cédée dans une conjoncture marquée par le déclin des investissements étrangers dans les télécommunications.

Néanmoins, la majorité des abonnés de la téléphonie mobile au Maroc ou en Algérie sont constitués à 90% de lignes prépayées.
Ces spécialistes ont souligné, par ailleurs, que “la libéralisation du marché des télécoms a permis au Maroc de faire entrer des devises, d’instaurer une vraie concurrence dans la téléphonie mobile et l’accès à internet ainsi que l’amélioration des infrastructures en termes de télécommunications”. De même, ils ont relevé que “l’ouverture du marché algérien s’opère d’une façon graduelle et progressive notamment pour la téléphonie mobile, internet et le téléphone satellitaire”, tout en précisant dans la foulée que “l’Algérie a de grands atouts dans le domaine de l’économie numérique, notamment une infrastructure de bonne qualité qu’il suffit de valoriser avec montages ad hoc, une demande pressante de millions de consommateurs et des techniciens qualifiés”.
Les équipements et installations de téléphonie mobile doivent être renforcés, affirme-t-on, par des investissements importants en vue d’améliorer la qualité de service.

Rappelons que le deuxième opérateur Orascom Télécom Algérie a d’ores et déjà investi 1,3 milliard de dollars en Algérie et le troisième opérateur Watania Télécom compte investir près de 1,5 milliard de dollars.

F. M.,Liberté