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Visite de Sharon à Washington

dimanche 11 avril 2004, par Hassiba

Les difficultés des Américains en Irak inquiètent les responsables israéliens qui comptent sur le voyage d’Ariel Sharon, cette semaine à Washington, pour obtenir le soutien du président George Bush à son plan de séparation d’avec les Palestiniens.

Le Premier ministre israélien table, en effet, sur un soutien du président Bush à son plan pour remporter le référendum à haut risque qu’il a décidé de tenir fin avril sur ce plan au sein du Likoud, son parti, face à ses opposants.

La rencontre Bush-Sharon à la Maison-Blanche est fixée pour mercredi. Dov Weisglass, son chef de cabinet, Shalom Torjman, son conseiller politique et le général de réserve Giora Eiland, directeur du Conseil national de sécurité, chargé de mettre en œuvre son plan de séparation, sont déjà sur place pour mettre la dernière main aux préparatifs de la rencontre, a indiqué hier la radio publique. Bien que le contexte de la rencontre s’avère difficile en raison de l’aggravation de la situation en Irak, Israël s’emploie à convaincre son puissant allié américain que son plan de séparation unilatérale, loin de sonner le glas de la “feuille de route”, le dernier plan de paix international parrainé par le États-Unis, est au contraire l’occasion d’un “changement historique” pour la région “Face à ce qui se passe en Irak, les américains gagneraient à faire valoir quelque chose de positif qui se passe au Proche-Orient”, a déclaré à la radio publique le général de réserve Oren Shahor, ancien coordinateur des activités israéliennes dans les territoires palestiniens, en faisant allusion au plan de séparation.

Le général Shahor s’est également inquiété des conséquences pour Israël d’un revers américain en Irak. “Ce qui se passe en Irak est tout simplement stupéfiant [...] et le président Bush risque de le payer cher”, a affirmé, de son côté, à la radio, l’orientaliste israélien Yossi Olmert.

“Comment peut-on comprendre que, sous le nez de 150 000 soldats américains [...], soit apparue une milice de plusieurs milliers d’hommes dont on ignorait l’existence ?”, a-t-il déclaré. M. Sharon, selon la radio, souhaite arracher à Washington, un engagement américain à soutenir son plan de séparation. Ce plan prévoit une évacuation de la bande de Gaza, l’évacuation de quelques colonies isolées du nord de la Cisjordanie et un redéploiement des troupes israéliennes grosso modo sur le tracé controversé de la barrière de séparation construite en Cisjordanie et qui englobe les principaux blocs de colonies juives. Cet engagement obtenu, M. Sharon doit soumettre son plan à référendum dès fin avril auprès des 200 000 membres du Likoud.

La consultation était envisagée pour le mois de mai, mais M. Sharon, décidé à prendre de vitesse ses opposants, a choisi d’en avancer la date.
En cas de victoire, M. Sharon, selon la radio, poursuivrait son “blitz” en soumettant son plan, le 2 mai, à son cabinet, et, dès le lendemain à la Knesset (parlement), à l’ouverture de sa session d’été.

Source : Liberté