Y aura-t-il un front anti-Bouteflika ?
La candidature de Bouteflika pour un troisième mandat rendue possible avec la révision constitutionnelle opérée à la hussarde, la classe politique a désormais intériorisé son inéluctabilité qu'elle à longtemps refusé d'admettre en se réfugiant derrière des arguments et des analyses dont elle a fini par admettre l'inanité. D'où la montée au créneau médiatique de certains de ces acteurs réputés pour l'aversion définitive qu'ils vouent à l'égard du personnage, mais qui s'étaient murés dans le silence depuis sa réélection en 2004.
Leurs «sorties» ont eu lieu d'un façon si synchrone qu'elles donnent l'impression de procéder d'un plan concerté visant à accréditer la possibilité de création d'un front d'opposition à la candidature annoncée.
Premier à rompre le silence, le général à la retraite Rachid Benyellès a lancé un brûlot vindicatif contre le bilan des deux mandats de Bouteflika et invité les Algériens à ne pas sombrer devant la prétendue fatalité de la reconduction de celui-ci. Etrangement, la charge anti-Bouteflika de Benyellès a servi de prétexte à développement en faveur de la candidature de Liamine Zeroual, présentée par un certain Ali Mabroukine comme l'option susceptible de barrer la route au président sortant.
Ce n'est pas la première fois que le recours à Zeroual est évoqué. Des rumeurs et des supputations accréditant cette possibilité se sont déjà données libre cours. Sauf que cette fois, il est question qu'une pétition nationale va être lancée pour tenter de lui donner corps. Selon certaines sources, elle serait même déjà en circulation.
Il n'y a aucun doute que l'éventuelle participation de l'ex-président Liamine Zeroual au scrutin présidentiel de 2009 constituerait un évènement sans précédent, qui pourrait effectivement et sérieusement mettre en balance la réélection annoncée inévitable de Bouteflika. Zeroual conserve dans l'opinion publique un crédit qui peut lui rallier le suffrage de tous les opposants et déçus de Bouteflika. Rien ne s'oppose, si ce n'est son propre refus, à ce que l'ex-chef d'Etat se porte candidat.
Mais là où il y a problème, c'est que Zeroual n'est rien d'autre que l'enfant et le produit du système. Ceux qui voudraient par conséquent l'opposer à Bouteflika ne se situent nullement dans une logique de rupture avec le système, mais uniquement dans celle du «tout sauf Bouteflika». Pire, l'on nous fait comprendre que sa candidature deviendrait possible si l'engagement est prix avec lui qu'il sera libre de procéder «aux changements» qui lui permettront d'appliquer «sa politique de redressement national». Ce qui est nous fait admettre qu'il y a toujours «un cabinet noir» qui régente les destinées de la nation. Or, si Bouteflika bénéficie encore d'un capital de popularité, c'est parce que, à tort ou raison, il est crédité d'en avoir fini avec la thèse de ce «cabinet noir» omnipotent.
Que Zeroual devienne un dénominateur commun pour les opposants de Bouteflika nous semble une perspective illusoire, à laquelle l'ancien président refusera de se prêter, car certainement mieux informé qu'eux des nouveaux rapports de force que son successeur a su mettre en place au sein du pouvoir.
Quotidien d'Oran
La candidature de Bouteflika pour un troisième mandat rendue possible avec la révision constitutionnelle opérée à la hussarde, la classe politique a désormais intériorisé son inéluctabilité qu'elle à longtemps refusé d'admettre en se réfugiant derrière des arguments et des analyses dont elle a fini par admettre l'inanité. D'où la montée au créneau médiatique de certains de ces acteurs réputés pour l'aversion définitive qu'ils vouent à l'égard du personnage, mais qui s'étaient murés dans le silence depuis sa réélection en 2004.
Leurs «sorties» ont eu lieu d'un façon si synchrone qu'elles donnent l'impression de procéder d'un plan concerté visant à accréditer la possibilité de création d'un front d'opposition à la candidature annoncée.
Premier à rompre le silence, le général à la retraite Rachid Benyellès a lancé un brûlot vindicatif contre le bilan des deux mandats de Bouteflika et invité les Algériens à ne pas sombrer devant la prétendue fatalité de la reconduction de celui-ci. Etrangement, la charge anti-Bouteflika de Benyellès a servi de prétexte à développement en faveur de la candidature de Liamine Zeroual, présentée par un certain Ali Mabroukine comme l'option susceptible de barrer la route au président sortant.
Ce n'est pas la première fois que le recours à Zeroual est évoqué. Des rumeurs et des supputations accréditant cette possibilité se sont déjà données libre cours. Sauf que cette fois, il est question qu'une pétition nationale va être lancée pour tenter de lui donner corps. Selon certaines sources, elle serait même déjà en circulation.
Il n'y a aucun doute que l'éventuelle participation de l'ex-président Liamine Zeroual au scrutin présidentiel de 2009 constituerait un évènement sans précédent, qui pourrait effectivement et sérieusement mettre en balance la réélection annoncée inévitable de Bouteflika. Zeroual conserve dans l'opinion publique un crédit qui peut lui rallier le suffrage de tous les opposants et déçus de Bouteflika. Rien ne s'oppose, si ce n'est son propre refus, à ce que l'ex-chef d'Etat se porte candidat.
Mais là où il y a problème, c'est que Zeroual n'est rien d'autre que l'enfant et le produit du système. Ceux qui voudraient par conséquent l'opposer à Bouteflika ne se situent nullement dans une logique de rupture avec le système, mais uniquement dans celle du «tout sauf Bouteflika». Pire, l'on nous fait comprendre que sa candidature deviendrait possible si l'engagement est prix avec lui qu'il sera libre de procéder «aux changements» qui lui permettront d'appliquer «sa politique de redressement national». Ce qui est nous fait admettre qu'il y a toujours «un cabinet noir» qui régente les destinées de la nation. Or, si Bouteflika bénéficie encore d'un capital de popularité, c'est parce que, à tort ou raison, il est crédité d'en avoir fini avec la thèse de ce «cabinet noir» omnipotent.
Que Zeroual devienne un dénominateur commun pour les opposants de Bouteflika nous semble une perspective illusoire, à laquelle l'ancien président refusera de se prêter, car certainement mieux informé qu'eux des nouveaux rapports de force que son successeur a su mettre en place au sein du pouvoir.
Quotidien d'Oran
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