Ce qui se passe en Grèce nous interpelle. Ces émeutes, dont ce pays est le théâtre, peuvent se produire dans n’importe quel pays se croyant à l’abri de la crise financière internationale.
Même en Algérie, où un certain discours économiste s’évertue à persuader les Algériens que leur pays est à l’abri des chocs financiers parce qu’il dispose de 142 milliards de dollars de réserves de change. Sauf que — on n’en parle pas assez — plus de la moitié de ce montant est placée sur le marché financier américain, plus précisément investi en bons du Trésor, et nos experts s’abstiennent bien de répondre à la question de savoir si l’Etat algérien peut en disposer en cas d’urgence. Dans une conjoncture socio-économique difficile, un banal incident peut être le détonateur d’une explosion sociale. Dans le cas de la Grèce, c’est la mort d’un jeune, Alexis Grigoropoulos, 15 ans, fils d’un banquier d’Athènes, scolarisé dans un établissement privé, tué par un policier, qui a mis le feu aux poudres à Athènes, la capitale, avant de se propager à toutes les villes du pays. Certes, ces émeutes d’un caractère exceptionnel ont été exploitées par des milieux anarchistes. Mais contrairement à ce que rapportent une bonne partie des médias occidentaux, la mort de l’adolescent s’est produite dans un contexte de manifestations étudiantes exigeant la reconnaissance de leurs diplômes dans un pays connaissant un fort taux de chômage des jeunes. Mais aussi dans un contexte de crise socio-économique d’une extrême gravité. Et de fait, si ces émeutes semblent a priori dirigées contre la police, elles le sont en fait contre un Etat mené par une classe politique incapable de faire face à la gravité de la crise économico- financière qui secoue le pays. Maillon faible de l’Europe néo-libérale, la Grèce, dirigée par un gouvernement de centre-droit, éclaboussé par des scandales financiers et immobiliers, la corruption, sur fond de grèves à répétition, connaît sa plus grave crise depuis la restauration de la démocratie en 1974. Les politiques d’inspiration néo-libérale menées par le gouvernement du Premier ministre Costas Caramanlis avec l’aval de la Commission européenne et les marchés financiers internationaux — privatisations, réforme des retraites — se sont traduites par plus de chômage, notamment pour les jeunes, d’inégalités sociales, un système de protection sociale dégradé, et ont fini par provoquer un mécontentement social sans précédent. Ce à quoi s’ajoute le risque d’affaiblissement de l’économie d’un pays dont la dette publique représente déjà 94,8% de son PIB, soit l’un des plus importants de l’UE et qui, de surcroît, est dépendante du tourisme et de la marine marchande. Ainsi, en novembre dernier, dans l‘urgence, le gouvernement grec a dû débloquer 28 milliards d’euros pour soutenir le système bancaire et financier au détriment d’une relance par les investissements, la consommation (augmenter le pouvoir d’achat), l’arrêt des privatisations, comme le demande l’opposition de gauche. Dans ce pays démocratique où la majorité de centre-droit au pouvoir ne dispose que d’une voix d’avance au Parlement, des élections anticipées peuvent constituer une issue à la crise. Mais dans un pays comme l’Algérie, dont l’économie dépend du seul pétrole, où le pouvoir politique fait comme si de rien n’était et continue d’ignorer la réalité d’une situation socialement dramatique pour le plus grand nombre, l’exemple grec, qui risque de se propager au reste de l’Europe, est à méditer. Ce pays, la Grèce, n’est pourtant pas très loin !
Hassane. Zerrouky
le soir d'algerie 11/12/08
ca m'inspire tout ca ....!!!!!!
Même en Algérie, où un certain discours économiste s’évertue à persuader les Algériens que leur pays est à l’abri des chocs financiers parce qu’il dispose de 142 milliards de dollars de réserves de change. Sauf que — on n’en parle pas assez — plus de la moitié de ce montant est placée sur le marché financier américain, plus précisément investi en bons du Trésor, et nos experts s’abstiennent bien de répondre à la question de savoir si l’Etat algérien peut en disposer en cas d’urgence. Dans une conjoncture socio-économique difficile, un banal incident peut être le détonateur d’une explosion sociale. Dans le cas de la Grèce, c’est la mort d’un jeune, Alexis Grigoropoulos, 15 ans, fils d’un banquier d’Athènes, scolarisé dans un établissement privé, tué par un policier, qui a mis le feu aux poudres à Athènes, la capitale, avant de se propager à toutes les villes du pays. Certes, ces émeutes d’un caractère exceptionnel ont été exploitées par des milieux anarchistes. Mais contrairement à ce que rapportent une bonne partie des médias occidentaux, la mort de l’adolescent s’est produite dans un contexte de manifestations étudiantes exigeant la reconnaissance de leurs diplômes dans un pays connaissant un fort taux de chômage des jeunes. Mais aussi dans un contexte de crise socio-économique d’une extrême gravité. Et de fait, si ces émeutes semblent a priori dirigées contre la police, elles le sont en fait contre un Etat mené par une classe politique incapable de faire face à la gravité de la crise économico- financière qui secoue le pays. Maillon faible de l’Europe néo-libérale, la Grèce, dirigée par un gouvernement de centre-droit, éclaboussé par des scandales financiers et immobiliers, la corruption, sur fond de grèves à répétition, connaît sa plus grave crise depuis la restauration de la démocratie en 1974. Les politiques d’inspiration néo-libérale menées par le gouvernement du Premier ministre Costas Caramanlis avec l’aval de la Commission européenne et les marchés financiers internationaux — privatisations, réforme des retraites — se sont traduites par plus de chômage, notamment pour les jeunes, d’inégalités sociales, un système de protection sociale dégradé, et ont fini par provoquer un mécontentement social sans précédent. Ce à quoi s’ajoute le risque d’affaiblissement de l’économie d’un pays dont la dette publique représente déjà 94,8% de son PIB, soit l’un des plus importants de l’UE et qui, de surcroît, est dépendante du tourisme et de la marine marchande. Ainsi, en novembre dernier, dans l‘urgence, le gouvernement grec a dû débloquer 28 milliards d’euros pour soutenir le système bancaire et financier au détriment d’une relance par les investissements, la consommation (augmenter le pouvoir d’achat), l’arrêt des privatisations, comme le demande l’opposition de gauche. Dans ce pays démocratique où la majorité de centre-droit au pouvoir ne dispose que d’une voix d’avance au Parlement, des élections anticipées peuvent constituer une issue à la crise. Mais dans un pays comme l’Algérie, dont l’économie dépend du seul pétrole, où le pouvoir politique fait comme si de rien n’était et continue d’ignorer la réalité d’une situation socialement dramatique pour le plus grand nombre, l’exemple grec, qui risque de se propager au reste de l’Europe, est à méditer. Ce pays, la Grèce, n’est pourtant pas très loin !
Hassane. Zerrouky
le soir d'algerie 11/12/08
ca m'inspire tout ca ....!!!!!!
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