Droits de l'homme en Algérie: La LADDH toujours pessimiste
par Z. Mehdaoui

L'interdiction d'organiser des manifestations dans les lieux publics, le refus des autorités de délivrer des autorisations pour des associations, des partis politiques et des syndicats autonomes ainsi que le maintien de l'état de siège sont autant d'éléments, affirme Bouchachi, qui témoignent de cette régression. Mais ce qui semble inquiéter davantage le président de la LADDH, c'est le recul des droits de l'homme dans les pays occidentaux à l'image des USA ou encore certains pays européens ébranlés ces dernières années par des scandales liés aux atteintes aux droits de l'homme pratiqués dans des prisons secrètes au nom de la «lutte contre le terrorisme». «Nous avons peur que ces agissements de pays qui ont de tout temps représenté l'espoir et la liberté servent de prétexte aux dirigeants arabes pour continuer à gouverner dans la dictature », avertit Bouchachi.
Même constat de maître Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la LADDH, qui affirme pour sa part que les Algériens étaient restés des «sujets» comme ils l'étaient lors de la colonisation. Le militant des droits de l'homme n'a pas hésité par ailleurs à critiquer la révision de la Constitution par les deux chambres parlementaires. Il soulignera que l'absence de débat à ce sujet est un autre signe de la régression des droits de l'homme en Algérie où les gouvernants, dit-il, continuent de décider à la place du peuple.
Ali Yahia Abdenour est revenu par ailleurs sur l'état d'exception en vigueur en Algérie. « D'un côté on nous dit que le terrorisme est résiduel, selon la formule d'Ouyahia, et de l'autre on maintient l'état pour empêcher toute expression démocratique », dira le conférencier. Ce dernier a tenu par ailleurs à dénoncer l'attitude de certains pays européens qu'il accuse de donner carte blanche aux dictateurs pour peu, dit-il, que leurs commerces ne soient pas menacés aux frontières de ces pays. «Il faut défendre notre industrie et notre économie», a-t-il lancé en soulignant que les droits de l'homme c'est aussi le droit à l'école, à l'emploi et au logement pour tous les citoyens. Pour l'avocat et vice-président de la LADDH, maître Benisaad, ce qui intéresse aujourd'hui les Européens ce sont les richesses dont regorge notre pays. Il dira qu'après la fermeture de Guantanamo, les Occidentaux vont sous-traiter directement avec les pays du tiers monde dans la même entreprise, à savoir des prisons secrètes où les droits de l'homme seront bafoués.
«Les droits de l'homme sont devenus un enjeu stratégique», tonne l'avocat qui dira qu'il existe un plan à l'échelle mondiale pour contrer les droits de l'homme consacrés par la Déclaration universelle de 1948.
le quotidien d'oran
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