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Y a-t-il une classe moyenne en Algérie ?

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  • Y a-t-il une classe moyenne en Algérie ?

    Quand les centres de gravité vascillent


    Y a-t-il une classe moyenne en Algérie ?

    Les classes moyennes ? On en fait grand cas ou alors on les tient dans un mépris inacceptable. 2008, année d’une crise financière suivie de répliques qui précarisent travailleurs et employés sans distinction. Une crise ne fait jamais dans le détail, elle est inspirée par un scandaleux manichéisme et constitue un prétexte tout trouvé pour justifier un tas d’abus. Le sédiment en question s’amincit pour se noyer dans ce que l’on nomme société moyenne, c’est politiquement correct ! Ces derniers temps les hommes politiques puisent sans vergogne dans leur sac à euphémismes. Qu’en est-il des Algériens dans ce maelstrom qui n’épargne aucune économie ? D’abord existe-t-il une «middle class» en Algérie ? Les avis sont partagés. A l’heure qu’il est, aucune étude ne permet de définir, de façon consensuelle, une classe moyenne algérienne. C’est dans les réalités de la vie quotidienne, sous ses innombrables aspects, que l’on puiser quelques éléments de réponses.

    Les temps présents, crises obligent, sont à l’exhumation des cadavres. Ne voilà-t-il pas que l’on reparle des classes moyennes, cette strate sociale difficilement définissable et encore davantage quantifiable. Aussi est-il risqué de s’avancer avec une définition à l’emporte pièce faisant table rase des systèmes politiques qui l’appréhende chacun à sa façon. Très courtisée cette classe qui a la particularité d’une composante protéiforme selon les états. Si on la caresse dans le sens du poil sous d’autres cieux on la fustige quand on ne lui fait pas physiquement violence. Voici trois courts exemples, empruntés à une actualité internationale toute récente pour montrer combien il est bon parfois de ferrer dans cette couche du sédiment social où «ça mord».

    Le premier nous vient de Barack Obama face aux classes moyennes, autrement dit celles qui l’ont élu. Aussi, le plan de relance du nouveau président des Etats-Unis, sera de mettre en place programme, de son propre aveu, destiné en priorité aux classes moyennes.

    Le véritable tournant de l’installation de Barack Obama ne réside plus dans la politique internationale mais dans sa capacité à répondre au besoin de social sans augmenter les impôts sur les classes moyennes.
    Ces couches électorales ont passé deux messages contradictoires. Elles ne veulent pas être les victimes de la crise. Mais pour autant, elles n’entendent pas davantage voir la solidarité être financée par une augmentation de leur pression fiscale.

    Barack Obama, pour ne pas se couper de son gisement électoral, devra modifier radicalement les régimes d’imposition des classes les plus favorisées. C’est un tournant radical dans le régime fiscal Américain.

    Plus au sud, au Venezuela, en pleine tourmente contre le régime d’Hugo Chavez, les réformistes cherchent à gagner les classes moyennes. Quand à l’opposition, à l’origine de la déstabilisation de ce pays, elle ne représente pas les classes moyennes, elle est l’émanation de l’oligarchie. Une large section des classes moyennes – fonctionnaires, petits commerçants, etc. – balance entre Chavez et l’opposition. C’est donc à qui saura prendre l’autre de vitesse.

    En France, maintenant où la nouvelle présidente du parti socialiste français se donne trois ans pour retrouver une assise, notamment en puisant dans les classes moyennes meurtries et armer son parti pour la présidentielle de 2012. Sa rivale adopte la même démarche !

    Alors comment distinguer cet espace social volatile, aux frontières mouvantes, pour avoir la mesure de son importance et surtout savoir de qu’il en est de la stratification sociale de tel ou tel pays. Et, partant, du niveau des réelles avances démocratiques d’une nation. Pour décrire cette part du sédiment social d’un pays on a souvent recours à la métaphore : elle est pyramide ou montgolfière, c’est selon en régime démocratique, soit à où les parlements sont un levier fondamental de la vie politique. Ailleurs elle est en général poisson ou mammifère marin. Baleine à ses heures avec un n centre de gravité qui échappe à l’entendement, ou alors plate comme la raie évoluant entre deux eaux. Dans ce dernier cas c’est souligner son degré de compression.

  • #2
    Régulièrement présentes dans les discours médiatiques ou politiques, les classes moyennes désignent les ménages et les groupes sociaux qui n’appartiennent ni aux classes les moins favorisées, ni aux classes « supérieures ». Elles se situeraient « entre » les deux. Objet d’observations attentives, considérées implicitement comme un miroir relativement fiable des transformations économiques et sociales des sociétés occidentales, elles sont le baromètre des sociétés. Les classes moyennes se trouvent au coeur de nombreux débats contemporains, essentiellement sous l’angle de la question des inégalités sociales.

    Du fait de son caractère hétérogène, elles ne relèvent ni de l’élite dirigeante ni des simples exécutants. Selon Karl Marx, les classes se définissent par un triple critère économique (la position occupée dans le système de production), social (la socialisation entre membres d’une même classe) et politique (la lutte pour la défense d’intérêts communs à condition qu’une conscience de classe soit partagée). Le sociologue allemand Max Weber propose une autre approche de la stratification sociale. La hiérarchie sociale est une hiérarchie de prestige ou « honneur social » qui se traduit par des styles de vie et des modes de consommation spécifiques. Ce raisonnement en termes de statut s’ajoute ainsi à la différenciation en termes de classe. Disons qu’il y a un peu de chaque.

    Elles sont vouées à assister passivement aux transformations sociales, la place importante qui leur est accordée dans le discours politique étant principalement un moyen de les instrumentaliser Les débats sur la question de savoir si ces strates moyennes constituent, ou non, une classe qui aurait une conscience de soi n’ont pas encore trouvé de réponses.
    Mais qui sait s’il appartient ou non à cette catégorie de citoyens ? Voici quelques clefs pour savoir à quel sédiment social on pourrait appartenir, mais ne gageons de rien.

    En premier il y a le critère subjectif de l’autoévaluation. Il serait intéressant de savoir la part des personnes qui en Algérie s’identifient à la classe moyenne. Au moins, nos sondeurs patentés serviraient à quelque chose ! Aujourd’hui, d’après certains sondages, entre la moitié et les trois quarts des Français se classent spontanément parmi les classes moyennes, cette tendance s’observant aussi dans d’autres pays occidentaux. L’image est valorisante

    Ensuite vient le critère sociologique, lequel renvoie, systématiquement, à deux autres éléments, étroitement liés, mais de nature distincte : le niveau de revenu et le mode de vie. Dotées de capitaux économiques, mais aussi scolaires et culturels importants, les couches intermédiaires aspireraient à une mobilité sociale ascendante et à une certaine qualité de vie. Elles développeraient un rapport particulier à l’éducation, l’école étant perçue comme le meilleur moyen d’ascension sociale efficace.

    Seulement, en Algérie, ils sont pris de vitesse par la couche des aigrefins, prompt à saisir routes les opportunités, elles ne manquent pas quant on sait s’y prendre, pour constituer une classe sociale supérieure mais artificielle. Les «Messieurs Jourdain » à la mode de chez nous sont en bien des points identique à ce cas de figure dépeint par le philosophe « Je trouve que la plupart des gens ne travaillent à faire une grande fortune que pour être au désespoir, quand ils l’ont faite, de ce qu’ils ne sont pas d’une illustre naissance» Pour reprendre un poncif tout neuf, on peut greffer à la strate sociale une classe «Blin bling».

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    • #3
      Le critère économique des revenus permet également de délimiter les contours des classes moyennes. Ce critère a deux principales perspectives. La première définit les classes moyennes comme l’ensemble des individus disposant d’un revenu proche du revenu médian Cette approche nourrit le débat concernant la disparition des classes moyennes ou la «moyennisation» de la société. Bel euphémisme quand on ne veut pas dire égalitarisme !

      La seconde perspective assimile les classes moyennes au groupe d’individus situé au coeur de la distribution des revenus. Elles rassemblent les individus moins riches que les plus favorisés et plus aisés que les moins favorisés. Dans ce cas, le bénéfice retiré par les classes moyennes des divers transferts financiers, publics ou privés, peut être estimé en calculant par exemple la part de la masse salariale, ou des transferts publics qu’elles reçoivent. Cette perspective tend à alimenter le débat sur les classes moyennes «sacrifiées». En Algérie le clivage social ne date pas d’hier. L’absence de classe moyenne identifiée n’est pas le fait d’une désagrégation sociale rampante et arrivée à terme. Elle procède des choix politiques post-indépendance.

      Dès lors il est aisé de comprendre que les classes moyennes soient au coeur des débats contemporains et l’objet d’enjeux politiques majeurs. Considérées, plus ou moins implicitement, comme majoritaires en nombre, ces strates intermédiaires sont perçues comme le pilier de la société et se voient attribuer des fonctions économiques, sociales et politiques majeures. En principe !

      Aristote voyait dans la classe moyenne la source de stabilité de la démocratie

      Tandis que les discours sur la moyennisation de la société ont conduit, à évoquer la disparition des classes sociales, une nouvelle orientation s’affirme nettement, accélérée par la crise actuelle. Depuis le début de la décennie 2000 : c’est sous l’angle des inégalités sociales en général – et de la dégradation de la situation des classes moyennes en particulier – que la question de leur éventuel sacrifice se trouve posée. La crise économique remet donc en selle le débat sur la question de la dégradation de la situation des classes moyennes.

      Ces couches intermédiaires auraient par ailleurs un rapport à l’espace public et urbain particulier : des stratégies résidentielles conduiraient, par exemple, à des processus de gentrification – soit à l’occupation par les classes moyennes d’espaces urbains jusque-là populaires. En Algérie, un populisme et un égalitarisme ravageurs ont tué dans l’œuf toute notion de classe moyenne. La «rurbanisation» déclenchée par la collectivisation agraire, faillite de notre agriculture ancestrale, a été telle un processus de colonisation de peuplement à l’envers. On se gaussait des tomates dans les baignoires et des moutons bêlant aux balcons des grands établissements humains algériens et des cocoricos réveillaient les quartiers aux aurores. Sans doute, gagnés à la cause d’un socialisme bureaucratique introverti hyper administré, ne mesurions nous pas l’étendue du désastre qui se préparait. En 2008, on n’en rit plus ! Strates intermédiaires, elles sont méprisées des deux hémisphères de la société algérienne, petits bourgeois aux yeux des plus démunis, avec leurs autos, leurs minables F3 et leurs cravates à l’occasion. Les Anglo-Saxons ont une expression plus appropriée et qui ne mange pas de pain, la «middle class». La classe «buvard» serions-nous tentés de dire, soit celle qui éponge toutes les difficultés d’une nation et essuie toutes les colères. Insuffisamment rémunérés pour les postes qu’ils occupent, lesquels nécessitent généralement diplômes et compétence. On l’a écrit assez de fois, en Algérie souvent mais de moins en moins, l’extrait de naissance est le meilleur des passe-partout pour ne pas dire des passes droits. Ceux qui entrent dans la composante, ou croient composer la classe moyenne, sont peu considérés car quelque part craints, on ne leur accorde que peu de confiance. Ils sont porteurs de la contestation raisonnable et réfléchie. Cette catégorie de citoyens peut se reconnaître dans sa capacité à réagir face à l’adversité. Avec la crise économique mondiale, les rouleaux compresseurs ont été réactivés, ils ne faisaient que sommeiller jusque dans les démocraties prises en modèle. La compression du sédiment est en ordre de marche, en Europe, aux Etats-Unis.
      La stratification sociale est en partie resté figée depuis les temps du socialisme sourcilleux. Ils paient leurs impôts, ce qui n’est pas le cas de tous les Algériens et sont des légalistes, sans doute les meilleurs du pays. De l’aigri à l’électron libre sauvé par la sagesse transcendantale, notre middle class se tient loin des propos de café de commerce. Les lectures au premier degré, elle les laisse aux autres. Ceux là même avec qui la cohabitation n’est jamais simple.

      Aussi ne commettons par l’erreur de déceler dans l’hostilité à la gentrification, ce mélange des genres appliqué à l’habitat, décrit plus haut, un quelconque mépris d’une classe sociale envers une autre ? Le scandale, s’il existe, est dans l’infécondité d’un égalitarisme souhaité aux lendemains de l’indépendance et amplifié par l’option de socialisme spécifique. Que dire de nos immeubles, de nos quartiers, de nos établissements humains, illustratifs de ce gâchis où il n’y a que des perdants ?

      La plus terrible des frustrations est sans conteste de ne pas pouvoir quand on en a les moyens. Si l’on ne dispose d’aucun moyen, alors, on verse dans la fatalité ou la révolte canalisée par ses agents récupérateurs.

      Quelle que soit son importance numérique ou sa spécificité, la classe moyenne dans les sociétés et particulièrement la notre, par son degré d’exposition est le centre de gravité de la collectivité nationale. Son absence, le peu de crédit qu’on lui accorde, donne lieu à des ruptures d’équilibres fondamentaux. Une digue s’affaisse avec toutes les conséquences fâcheuses ou tragiques que l’on connaît : déliquescence sociale et marasme culturel. On sait ce qu’il en advient pour l’avoir vécu en Algérie !

      La classe supposée moyenne dans notre pays est en voie de précarisation avancée. Il ne s’agit pas d’une simple question de pouvoir d’achat mais d’accession à la propriété immobilière, à un véhicule, etc. Les établissements bancaires, notamment étrangers, y voient un filon et les publicités sur les prêts à la consommation ont fait leur apparition dans nos médias. Pour les initiateurs de l’endettement et du surendettement une classe moyenne ça existe toujours et partout !

      Kamal Zemouri
      ladepeche-dz.com

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      • #4
        moha

        Il y avait une classe moyenne, elle a disparu avec ce pti poucet, et c'est l'une des plus grandes catastrophes qu'il a commise.

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