Les stades seront bientôt équipés de caméras de surveillance. Cette mesure est envisagée par le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), dans le cadre du dispositif de lutte contre le phénomène de la violence dans les enceintes sportives.

Une commission nationale interministérielle mise en place par le MJS réfléchit sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour limiter ce fléau, comme l’a qualifié le ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar, et à terme et venir à bout, en s’inspirant des expériences étrangères en la matière et en s’appuyant sur les réalités algériennes. M. Djiar qui a donné ces informations au cours d’un entretien accordé à la chaîne 3 de la radio nationale dont il était l’invité de la rédaction, a tenu, toutefois, à relativiser le phénomène de la violence dans les stades qui n’est pas, dit-il, propre à l’Algérie.

Le phénomène n’est pas nouveau, souligne-t-il, il est universel. Le ministre remonte jusqu’en 1902 pour citer l’exemple de la Glascow où la violence s’est soldée par un bilan de plusieurs morts. Il a cité également d’autres cas où le bilan a été encore plus lourd. Heureusement, poursuit-il, la violence dans les stades en Algérie n’a pas atteint ce degré de gravité, mais il ne faut pas banaliser le phénomène, ajoute le ministre.

Pour M. Djiar, la violence dans les stades est le fait de jeunes (15-20 ans) qui trouvent là une sorte de défouloir où ils peuvent déverser leur stress quotidien. Nés dans une période de violence, ils ne sont pas portés vers la violence, fait remarquer M. Djiar qui rappelle que la tragédie nationale a laissé des séquelles y compris dans le domaine du sport.

Le pays, fait-il observer, se redresse dans tous les domaines, il faut accompagner ce redressement dans le domaine du sport. Un processus de création de regroupements d’associations de supporters est en cours pour aller vers la création d’une association nationale de supporters, annonce le ministre. En même temps, un travail d’explication est fait envers les jeunes qui sont conscients de ce problème et sont disposés, selon M. Djiar, à se mobiliser contre la violence dans les stades. Avant d’arriver à la répression, il faut dialoguer, insiste le ministre.

Pour M. Djiar, la lutte contre le fléau de la violence dans les stades est un travail qui concerne tout le monde. Il faudra, souligne-t-il, définir le rôle de chaque intervenant : les responsables du stade, les clubs, la police, les comités de supporters… On travaille avec les artistes pour faire de l’animation dans les enceintes sportives, fait savoir M. Djiar qui estime, cependant, que les stades doivent être dotés de bonnes conditions d’hygiène, de sécurité et de confort pour les spectateurs. Le ministre a livré son impression sur le monde du sport algérien sur lequel il porte un regard à la fois serein, du fait de son potentiel (humain et matériel) extraordinaire mais il est inquiet, parce qu’en dépit de ce potentiel, le sport national est en crise, dit-il. A propos de l’équipe nationale de football, il considère comme une chance d’avoir les enfants de la communauté émigrée, sinon, reconnaît-il, ça serait plus difficile. Il constate que les équipes importent des joueurs de l’étranger. Il n’y a pas de formation de jeunes talents, ajoute-t-il.

Concernant le renouvellement des instances sportives, M. Djiar considère qu’un processus est engagé. Les élections se feront dans la transparence, promet-il. Pour le ministre, la priorité est de résorber la crise du sport national.

- La nouvelle republique