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Bouteflika à Ghardaïa: Les sinistrés comparent leur situation à Guantanamo

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  • Bouteflika à Ghardaïa: Les sinistrés comparent leur situation à Guantanamo

    Les sinistrés d’El-Ghaba de Boulila comparent leur situation à Guantanamo
    Ce que Bouteflika ne verra pas à Ghardaïa
    Par :Azzeddine Bensouiah
    Lu : (85 fois)

    La wilaya de Ghardaïa s’apprête à accueillir le président Bouteflika pour une visite d’une journée consacrée essentiellement à la prise en charge des sinistrés des inondations d’octobre dernier.
    Une visite au parfum de la campagne électorale, d’autant plus que les comités de soutien sont déjà présents en force à Ghardaïa pour “chauffer” les foules.
    Trois mois après, le chef de l’État se déplace pour s’enquérir de l’état d’avancement du plan d’urgence décidé en faveur des sinistrés de la wilaya. Son gouvernement, à commencer par Ahmed Ouyahia, avait fait le déplacement au lendemain des inondations et une série de promesses avait été faite pour la prise en charge des sinistrés, notamment celle de loger tout le monde dans des chalets avant la fin de l’année en cours. Une promesse qui ne sera pas tenue, malgré tous les efforts et toutes les exagérations. Donc, Bouteflika aura juste à inaugurer des chalets “témoins”, bien en vue, mais derrière cette façade, c’est une toute autre histoire.
    Pour vérifier sur le terrain la prise en charge des sinistrés, nous avons fait le déplacement à El-Ghaba (l’oasis) de Boulila, qui a connu les pires inondations de son histoire. Dans cette oasis où les habitations disputent la place aux palmiers et aux rives de l’oued, l’eau avait atteint 12 mètres de hauteur lors des inondations. Sur place, les traces du drame restent intactes.
    “Regardez, on dirait qu’on a été bombardé par une bombe atomique”, nous lance un des sinistrés, en nous montrant les maisons détruites par la furie des eaux.
    Un autre sinistré nous montre les amas de sa maison. Il nous indique les poteaux qu’il venait juste de repeindre. Sa femme attendait un bébé. Elle accouchera par la suite, dans le centre de transit. “Je ne peux même pas récupérer mes objets personnels”, se lamente-t-il. Mais pour lui, comme pour bon nombre de rescapés, “il est hors de question que je reconstruise dans cet endroit. Même si on me donnait un milliard, je ne revivrais plus ici”.
    Un sentiment que ne partagent pas tous les habitants de la vallée du M’zab pour qui les oasis constituent une partie de leur vie. Propriétaires ou locataires, ils affirment que la crise du logement, le chômage et la pauvreté sont les causes de l’urbanisation sauvage de l’oasis. Pourtant, font-ils remarquer, la colline de Boulila, surplombant l’oasis, pourrait très bien servir à la construction d’une nouvelle ville, conformément aux traditions et à l’architecture de la région. Mais cela reste un vœu pieux pour le moment.
    Au centre de transit des sinistrés, situé dans une école coranique privée, 31 familles continuent à survivre dans des conditions lamentables. Au départ, il y avait 181 familles qui y habitaient. Mais, au fil des jours, beaucoup de familles ont préféré bénéficier de l’aide à la location (12 000 DA par mois), alors que d’autres ont été prises en charge par leurs proches. C’est que la vie dans ce centre est comparée par les locataires à “Guantanamo”. Un pensionnaire jure qu’il était “mieux traité en prison qu’ici”. Les termes paraissent forts, mais les complaintes des sinistrés ne laissent pas indifférents. “Nous sommes abandonnés. Nous recevons des kits d’alimentation vraiment pauvres. Nous ne disposons pas de chauffage et supportons très mal le froid sibérien, notamment la nuit”.
    Les sinistrés ont fait une grève de la faim de trois jours et ont été hospitalisés, pour attirer l’attention des responsables locaux. Mais rien n’est venu apaiser leurs souffrances. Même pas un geste à l’occasion de l’Aïd el-Adha où ils se sont partagé un mouton, à 31 familles, offert par un mécène. Les responsables locaux avaient, pourtant, demandé les tailles et les pointures des enfants. “Nous avons reçu des chewing-gums, en guise de cadeau, dans le kit alimentaire”.
    Leur déception est d’autant plus grande qu’ils ont vu à la télévision des enfants présentés comme des sinistrés de Ghardaïa, en excursion à Alger. “Aucun des enfants sinistrés n’a bénéficié d’excursion ou d’une prise en charge psychologique. Ce sont des enfants de nantis qu’on a montrés à la télévision.”
    Les sinistrés de Boulila ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont été convoqués, la semaine dernière, pour une éventuelle opération de relogement dans les chalets. Ils ont vite déchanté. “Nous n’avons aucune idée où et quand nous serons relogés”, affirment-ils.
    En plus, les chalets édifiés à une vingtaine de kilomètres du centre-ville ne constituent pas la solution idoine pour bon nombre de sinistrés. “Je préfère louer pour une année plutôt que d’aller dans un chalet qui a coûté 300 millions et qui ne dispose d’aucune commodité”, nous affirme un père famille qui jure qu’il a tout perdu, “je n’ai plus rien. Ni mobilier, ni cuisinière, ni literie. Pire encore, j’ai perdu mon emploi. Avec quoi je vais meubler ce chalet ?”.
    Les sinistrés s’en prennent aux agents du CTC qui auraient sous-estimé les risques, notamment dans l’oasis de Boulila, alors qu’ils ont surévalué ces risques dans d’autres régions, notamment au centre-ville de Ghardaïa. Preuves à l’appui, ils nous montrent des maisons tombées en ruine, classées orange 4, d’autres inutilisables ou inaccessibles, classées vert 1. Ils nous montrent surtout des maisons qui se sont effondrées, deux mois après les inondations. Construites, pour la plupart en toub, et une fois séchées, elles se sont effondrées comme un château de sable. Notre périple dans les dédales de l’oasis nous a permis de constater que toutes les constructions s’y trouvant devraient être démolies.
    Pour le moment, c’est la désolation qui s’y est installée, et pour longtemps. Mais c’est surtout la peur de voir leurs enfants surpris par des effondrements, inévitables, des maisons étant encore gorgées d’eau.
    Pour eux, le budget dégagé pour prendre en charge cette catastrophe naturelle n’a servi qu’à ravaler les façades.
    La visite du président Bouteflika ? Ils en ont entendu parler grâce à “radio trottoir”. Ils n’auront pas la chance de dire au président “nous avons faim. Nous mourons de froid”.

    A. B.liberté

  • #2
    Visite aujourd’hui du président Bouteflika dans la wilaya de Gharadaïa

    La vallée du M’zab ne décolère pas
    Trois mois après les inondations meurtrières de Ghardaïa, le président de la République se rend aujourd’hui en visite dans la vallée du M’zab pour s’enquérir de la situation de la population. Une population qui ne décolère toujours pas. L’atmosphère dans cette région conservatrice est plutôt pesante, parfois électrique. Hier, à la veille de la venue du chef de l’Etat, la population est restée complètement indifférente.


    Ghardaïa De notre envoyée spéciale
    Mais elle s’est néanmoins dite « en colère contre un Etat qui ne tient pas ses promesses ». Aucun portrait du président Bouteflika n’a été mis en évidence et aucune banderole n’a été accrochée sur les façades des maisons ou sur les frontons des commerces pour souhaiter la bienvenue au premier magistrat du pays comme à l’accoutumée. Les autorités locales sont, quant à elles, restées sur leur garde. La peur au ventre, elles craignent des manifestations de mécontentement tant la situation est encore tendue et confuse. Devant cet état de fait, un dispositif de sécurité des plus importants à été déployé dans la ville. Des policiers en tenue et en civil dépêchés des différentes régions du pays sillonnent matin et soir les quatre coins de la ville Ghardaïa.
    Depuis une semaine, les autorités locales essayent par tous les moyens d’apaiser la colère des citoyens. Une chose est sûre, il suffirait juste d’une simple étincelle pour que les citoyens occupent la rue. Le chômage, la malvie et les rivalités inter-communautaires, qui avaient déjà, bien avant les inondations, eu raison du calme qui régnait dans la région, alimentent encore le gros de la colère. Les cinq quartiers touchés par les inondations portent encore de profonds stigmates. Le décor est désolant. En plus du triste spectacle offert par les maisons en ruine, la boue emplit les trottoirs et bouche parfois les artères et les accès menant aux habitations. A Baba Essad, quartier riche où habite la communauté mozabite, les cicatrices de la catastrophe sont multiples. Les habitants disent avoir du mal à oublier le cauchemar qu’ils ont vécu le 1er octobre, le jour de la catastrophe et les journées qui ont suivi.
    « Notre calme A des limites »
    « De nature, les Mozabites ne se plaignent pas. Ils sont fiers et discrets d’où d’ailleurs l’absence de l’Etat qui n’a malheureusement pas fait l’effort de se déplacer au cœur de ce quartier pour recenser les doléances des citoyens qui n’ont pu surmonter la crise que grâce à la solidarité et au travail des associations », a soutenu un Mozabite pour qui « la visite de Bouteflika ne signifie absolument rien ». Pis encore, notre interlocuteur trouve « scandaleux » et méprisant le fait que les autorités veuillent faire croire que tout est rentré dans l’ordre en se contentant de repeindre les trottoirs des ruelles que doit emprunter le président Bouteflika.
    « Les autorités locales ont mobilisé durant une semaine des travailleurs pour déblayer les terrains et implanter les 2000 chalets que le président inaugurera aujourd’hui. Des chalets destinés aux sinistrés », a révélé un citoyen accosté au quartier La palmeraie, une région complètement ravagée par les eaux de Oued Nechou. A ce propos, les sinistrés ne comprennent pas pourquoi il faut attendre la venue du président de la République pour qu’on les loge. « Grâce à l’aide de la population, les sinistrés ont été placés dans sept sites. A l’exception cette population, aucun responsable ne s’est déplacé ces derniers jours pour s’enquérir de notre situation et encore moins nous informer de la visite du président », ont soutenu des sinistrés qui ont observé une grève de la faim pour exiger qu’ils soient placés dans des chalets.
    « Pourquoi toute cette bureaucratie et tout ce tam-tam pour l’octroi de chalets, et ce, pendant que dans d’autres villes, les sinistrés ont été relogés dans des logements. Nous savons pertinemment que les autorités s’agitent et font actuellement dans le bricolage pour plaire au président de la République », a souligné un sinistré qui qualifie de « mascarade l’attitude des autorités locales qui veulent à tout prix cacher la misère, le calvaire de la population sinistrée et ainsi que leur mauvaise gestion de la crise ». « Nous n’avons rien demandé, mais nous refusons que l’on dise que Ghardaïa est guérie et a pansé ses blessures. Nous avons perdu nos maisons, nos enfants et l’Etat trouve le moyen de mentir au monde entier », a fulminé un commerçant.
    Pour certains, la gestion de la catastrophe dans une région comme Ghardaïa est une opération délicate en raison des frictions entre les communautés. Partant, les Mozabites ont demandé aux autorités de réserver des quartiers spécifiques pour les communautés afin que celles-ci ne soient pas « déphasées ». Jusqu’à l’heure actuelle, cette proposition n’a pas été concrétisée d’où le mécontentement des citoyens qui estiment que la visite du Président ne changera pas le quotidien des citoyens de cette ville. « Bouteflika viendra inspecter uniquement les zones dont le blason a été redoré. Cela est destiné à la consommation nationale et internationale », estiment à l’unanimité les citoyens de la vallée du M’zab.



    Par Nabila Amir

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    • #3
      elkhabar 90 jours après la catastrophe de Ghardaia:
      « Les traces des inondations sont toujours là »

      Les traces des inondations dans la ville de Ghardaïa sont toujours visibles, et les témoins de la catastrophe sont toujours sur les lieux.
      La terre occupe toujours les routes gênant ainsi la circulation, et les autorités n’ont même pas daigné l’enlever, ce qui a contraint la plupart des habitants de ces régions à fuir, par souci d’hébergement, vers leurs proches ou vers les tentes, réservées par les autorités jusqu’à ce qu’ils soient relogés et que leurs maisons soient retapées. La rue Zebiri Zebiri garde jusqu’à présent les scènes de destruction provoquée par les inondations d’octobre, et la plupart des riverains de la rue précitée n’ont pas regagné leurs maisons qui risquent de s’effondrer à tout moment.
      Pour cacher ces marques au Président Bouteflika lors de sa visite à la wilaya, les autorités font leur possible pour orner les rues principales de la ville, mais en contrepartie elles ont complètement négligé la réfection des rues et des routes dans les quartiers populaires locaux, ce qui a laissé auprès des habitants et des sinistrés un sentiment de déception et de pessimisme.
      Cette situation a provoqué un sentiment de révolte auprès des citoyens ce qui a poussé la plupart d’entre eux à penser aux moyens à travers lesquels ils pourront atteindre le Président Bouteflika pour l’informer de leurs préoccupations quant à la dilapidation des fonds publics dans les opérations de bricolage insensées.

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      • #4
        Salutations à toutes et à tous.
        J'ai quitté Ghardia vendredi soir pouréviter la cohue: ville magnifique, autoroutes, université,nouvelle ville sur les hauteurs sud, macha allah. Que dire des dires de ce journaliste?
        Adrar: splendide!
        Je continue mon voyage, pays magnifique, peuple aussi déconcertant que formidable.
        A d'autres régions.

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        • #5
          Les sinistrés d’El-Ghaba de Boulila comparent leur situation à Guantanamo

          les titres me feront toujours rire!
          Mr NOUBAT

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          • #6
            Moha

            Qu'est ce qu'il va faire à Ghardaia, alors qu'il n'a même pas exprimé sa tristesse publiquement lors des innondations, ce gars n'est pas digne d'être président, et je sais que les mozabites ne vont pas l'accueillir avec plaisir, aller qu'il se paye quelques clowns pour l'applaudir, et que sa mercedes passe vite, il ne faut pas polluer l'air.

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            • #7
              Bouteflika à Ghardaïa: Les sinistrés comparent leur situation à Guantanamo
              J'ai vu le JT de 20 h et je n'ai pas eu l'impression que le peuple de Ghardaia qui est venu en masse accueillir le président de la République , vivait la meme situation que les prisonniers de Guantanamo.
              Certains pigistes de nos quotidiens nationaux ,n'ont des journalistes que le nom ; la liberté d' écrire n'a rien à voir avec la désinformation.
              Citation:
              Les sinistrés d’El-Ghaba de Boulila comparent leur situation à Guantanamo

              les titres me feront toujours rire!
              __________________
              Certains journaleux n'ont pas peur d'etre ridicules sinon à quoi peut on comparer la situation des sinistrés blacks de Louisianne qui n'ont jamais été relogés , peut etre à celle des internés des goulags sibériens en plein hiver boréal!!!
              yakhi journalistes en papier maché!!!
              Dernière modification par DZone, 28 décembre 2008, 22h30.

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