La course à la rente
Des organisations fantoches poussent ces jours-ci comme des champignons. « La cause » du troisième mandat en faveur du chef de l’Etat mérite bien qu’on lui trouve des souteneurs ! Ainsi, à la hâte, le ministre de la Solidarité s’est dépêché récemment à Paris pour lancer, sans doute pour les besoins de la campagne présidentielle, un conseil de l’émigration. Dans le pays, c’est le branle-bas de combat pour mettre sur orbite des associations rarement visibles en temps normal. L’on s’ingénue même à les fédérer dans de nouveaux cadres pour faire new look. Comme ce comité national des associations non partisanes, mis en place par une ancienne pasionaria des rendez-vous présidentiels, Saïda Benhabylles en l’occurrence. Il y a une sorte de course effrénée contre la montre.
Le vide créé par l’absence de vrais compétiteurs contre le président Bouteflika, laissé seul devant quelques lièvres sans envergure politique, fait affreusement peur et laisse planer de sérieuses craintes sur la crédibilité d’un scrutin déjà joué le 12 novembre 2008. Bien pris au dépourvu par la très pauvre animation politique induite par le retrait des grands challengers et donc un scrutin sans enjeu d’avril prochain, les promoteurs de ces initiatives font dans le remplissage tous azimuts. Ce n’est plus la qualité des soutiens qui importe mais leur nombre. Les partisans du troisième mandat sont en train de faire feu de tout bois. L’attrait de la rente et des positions confortables dans la nomenklatura met en mouvement des entités inertes, qui ne se manifestent que cycliquement, comme lors de pareils rendez-vous, pour défendre des privilèges bien établis ou pour en acquérir d’autres.
On fait appel aux zaouias qu’on a intégrées définitivement dans le jeu politique, aux invisibles associations de quartiers, aux syndicats maison et à des organisations fantomatiques qu’on découvre subitement à la veille de chaque élection du premier magistrat du pays. Ce qui est appelé pompeusement « société civile » est mis en branle, depuis quelque temps, en vue de mobiliser les électeurs qui avaient lancé un grave avertissement en désertant massivement les urnes lors des dernières élections législatives. De la manière dont est effectué le forcing pour rassembler tout ce que compte le système comme réseaux, il y a bien une intention claire de substituer outrageusement à une vraie société civile qui, elle, est désabusée voire étouffée par la fermeture et le verrouillage des espaces d’expression, une société sans âme, montée de toute pièce. Seulement, la manœuvre pourrait s’avérer peu efficace et même contreproductive en cela qu’elle met aux prises des Algériens ayant bien compris comment fonctionne le système et ses habituels courtisans qui, à force de jouer au même jeu, ont fini par perdre toute crédibilité.
El Watan
Des organisations fantoches poussent ces jours-ci comme des champignons. « La cause » du troisième mandat en faveur du chef de l’Etat mérite bien qu’on lui trouve des souteneurs ! Ainsi, à la hâte, le ministre de la Solidarité s’est dépêché récemment à Paris pour lancer, sans doute pour les besoins de la campagne présidentielle, un conseil de l’émigration. Dans le pays, c’est le branle-bas de combat pour mettre sur orbite des associations rarement visibles en temps normal. L’on s’ingénue même à les fédérer dans de nouveaux cadres pour faire new look. Comme ce comité national des associations non partisanes, mis en place par une ancienne pasionaria des rendez-vous présidentiels, Saïda Benhabylles en l’occurrence. Il y a une sorte de course effrénée contre la montre.
Le vide créé par l’absence de vrais compétiteurs contre le président Bouteflika, laissé seul devant quelques lièvres sans envergure politique, fait affreusement peur et laisse planer de sérieuses craintes sur la crédibilité d’un scrutin déjà joué le 12 novembre 2008. Bien pris au dépourvu par la très pauvre animation politique induite par le retrait des grands challengers et donc un scrutin sans enjeu d’avril prochain, les promoteurs de ces initiatives font dans le remplissage tous azimuts. Ce n’est plus la qualité des soutiens qui importe mais leur nombre. Les partisans du troisième mandat sont en train de faire feu de tout bois. L’attrait de la rente et des positions confortables dans la nomenklatura met en mouvement des entités inertes, qui ne se manifestent que cycliquement, comme lors de pareils rendez-vous, pour défendre des privilèges bien établis ou pour en acquérir d’autres.
On fait appel aux zaouias qu’on a intégrées définitivement dans le jeu politique, aux invisibles associations de quartiers, aux syndicats maison et à des organisations fantomatiques qu’on découvre subitement à la veille de chaque élection du premier magistrat du pays. Ce qui est appelé pompeusement « société civile » est mis en branle, depuis quelque temps, en vue de mobiliser les électeurs qui avaient lancé un grave avertissement en désertant massivement les urnes lors des dernières élections législatives. De la manière dont est effectué le forcing pour rassembler tout ce que compte le système comme réseaux, il y a bien une intention claire de substituer outrageusement à une vraie société civile qui, elle, est désabusée voire étouffée par la fermeture et le verrouillage des espaces d’expression, une société sans âme, montée de toute pièce. Seulement, la manœuvre pourrait s’avérer peu efficace et même contreproductive en cela qu’elle met aux prises des Algériens ayant bien compris comment fonctionne le système et ses habituels courtisans qui, à force de jouer au même jeu, ont fini par perdre toute crédibilité.
El Watan