Comme au bon vieux temps du Soviet suprême
Par m.a boumendil , le 27/02/2009
On a beau faire preuve d'indulgence, tenter d'atténuer les craintes et de maîtriser les colères, on ne peut ignorer cette manière bien à lui qu'a notre pays d'avancer à reculons. La semaine dernière, une scène particulièrement navrante a été largement filmée et retransmise par la télévision nationale. C'était le début de l'inauguration d'une foire nationale par le président de la République, candidat à sa propre succession. Il a été accueilli par une chorale de jeunes filles et de jeunes hommes, en uniformes, qui ont entonné un chant de louanges à la gloire de l'illustre visiteur. Même au temps de Boumediene, jamais de telles manifestations de culte de la personnalité, même si elles ont pu avoir lieu, n'ont été retransmises par la télévision, qui plus est à une encablure d'une élection présidentielle sans enjeu et sans surprise. Il est impossible de ne pas se rappeler des mises en scène similaires qu'on pouvait voir, jadis, dans l'ex-Union soviétique ou encore en Corée du Nord.
Ce jeudi, à l'occasion d'une journée du championnat de football, aussi bien à Alger où s'affrontaient le CRB et l'USMA, qu'à Annaba où l'Entente de Sétif donnait la réplique au club local, de grands posters du président de la République occupaient des espaces traditionnellement réservés à la publicité et des slogans de soutien étaient visibles le long du déroulement des matches, respectivement retransmis par l'ENTV et la chaîne satellitaire Canal Algérie. Là aussi, il est difficile de ne pas évoquer les mœurs politiques de ces pays où le leader est réputé infaillible et idolâtré.
Au-delà de cette similitude peu élogieuse pour un peuple qui mériterait sans doute mieux, ne serait-ce qu'en égard aux sacrifices consentis et aux souffrances endurées, se posent de vraies questions. Un stade de football est-il le lieu indiqué pour un affichage électoral intempestif avant l'heure, au profit d'un seul et même candidat ? Même si l'élection a tout d'un simulacre, les autorités algériennes ont l'habitude de sauver plus ou moins les apparences. Or, cette fois, un pas supplémentaire dans le mépris des lois a été franchi. La campagne électorale n'est pas ouverte et jamais les stades de football n'ont été désignés comme espaces réglementaires d'affichage pour les périodes électorales. On baigne en pleine illégalité. Tout simplement.
En admettant même que cet affichage soit légal, quelqu'un en a-t-il réglé la note ? Car si l'on prend en considération les 16 stades qui ont abrité les 16 matches de la première et deuxième divisions de football, étant entendu l'espace considérable occupé par l'affichage, gageons que la note dépasserait le prix de deux logements et deux voitures...
Par m.a boumendil , le 27/02/2009
On a beau faire preuve d'indulgence, tenter d'atténuer les craintes et de maîtriser les colères, on ne peut ignorer cette manière bien à lui qu'a notre pays d'avancer à reculons. La semaine dernière, une scène particulièrement navrante a été largement filmée et retransmise par la télévision nationale. C'était le début de l'inauguration d'une foire nationale par le président de la République, candidat à sa propre succession. Il a été accueilli par une chorale de jeunes filles et de jeunes hommes, en uniformes, qui ont entonné un chant de louanges à la gloire de l'illustre visiteur. Même au temps de Boumediene, jamais de telles manifestations de culte de la personnalité, même si elles ont pu avoir lieu, n'ont été retransmises par la télévision, qui plus est à une encablure d'une élection présidentielle sans enjeu et sans surprise. Il est impossible de ne pas se rappeler des mises en scène similaires qu'on pouvait voir, jadis, dans l'ex-Union soviétique ou encore en Corée du Nord.
Ce jeudi, à l'occasion d'une journée du championnat de football, aussi bien à Alger où s'affrontaient le CRB et l'USMA, qu'à Annaba où l'Entente de Sétif donnait la réplique au club local, de grands posters du président de la République occupaient des espaces traditionnellement réservés à la publicité et des slogans de soutien étaient visibles le long du déroulement des matches, respectivement retransmis par l'ENTV et la chaîne satellitaire Canal Algérie. Là aussi, il est difficile de ne pas évoquer les mœurs politiques de ces pays où le leader est réputé infaillible et idolâtré.
Au-delà de cette similitude peu élogieuse pour un peuple qui mériterait sans doute mieux, ne serait-ce qu'en égard aux sacrifices consentis et aux souffrances endurées, se posent de vraies questions. Un stade de football est-il le lieu indiqué pour un affichage électoral intempestif avant l'heure, au profit d'un seul et même candidat ? Même si l'élection a tout d'un simulacre, les autorités algériennes ont l'habitude de sauver plus ou moins les apparences. Or, cette fois, un pas supplémentaire dans le mépris des lois a été franchi. La campagne électorale n'est pas ouverte et jamais les stades de football n'ont été désignés comme espaces réglementaires d'affichage pour les périodes électorales. On baigne en pleine illégalité. Tout simplement.
En admettant même que cet affichage soit légal, quelqu'un en a-t-il réglé la note ? Car si l'on prend en considération les 16 stades qui ont abrité les 16 matches de la première et deuxième divisions de football, étant entendu l'espace considérable occupé par l'affichage, gageons que la note dépasserait le prix de deux logements et deux voitures...
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