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Las accords d'Evian ont été signé un 18 Mars

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  • Las accords d'Evian ont été signé un 18 Mars





    Un reportage plus documenté se trouve à ce lien

    http://ina.fr/archivespourtous/index...ce=CAF89032613
    Dernière modification par samirlechequier, 18 mars 2009, 12h17.
    « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

  • #2
    Il Y A 47 Ans, Les Accords D’evian étaient Signés

    Le silence des armes



    La génération post-indépendance a peu d’information sur une date qui, pourtant, a ouvert la voie à l’indépendance de l’Algérie.

    Le 19 mars, est le jour où les «Accords d’Evian» ont été rendus publics, même si l’opinion publique n’en retient aujourd’hui encore que son préambule qui proclame le cessez-le-feu en Algérie après près de huit années de guerre. Pour tous, il est aussi, sans doute surtout, la fin de la guerre et consacre les aspirations du peuple algérien à l’indépendance après la nuit coloniale qui dura 132 longues années.

    Le 19 Mars est également, plus prosaïquement, la fête de la Victoire, induite par l’accord conclu le 18 mars 1962 à Evian entre les délégations du FLN-Gpra, conduite par Krim Belkacem, et celle de la France sous la direction de Louis Joxe (voir en encadré les noms des 10 Algériens et des 11 Français qui négocièrent la paix entre l’Algérie et la France). Mais que de palabres et de tentatives avortées avant que la France n’admette enfin ce fait irréfragable: la perte de sa perle coloniale qu’a été l’Algérie, pour laquelle Paris a abandonné ses colonies africaines!

    Le «19 Mars», est donc, en fait, un qualificatif impropre, produit par le lexique journalistique, et n’a pas de signifiant au point de vue juridique, d’autant plus que l’accord proprement dit entre la France et le FLN a été signé le 18 mars 1962 par les deux chefs des deux délégations MM.Krim et Joxe. Ceci pour les faits. Mais le 19 Mars reste néanmoins une date mineure dans les événements historiques qui ont marqué les deux pays.

    Un non-événement

    En France, pour une raison évidente, on ne fête pas une date qui célèbre une défaite, les autorités françaises l’ont passée par profits et pertes. En Algérie cela semble un peu plus compliqué. Aussi, curieusement, le «19 Mars» n’a fait la joie ni des Français, qui tentèrent surtout d’oublier qu’il y eut un 19 Mars dans leur calendrier historique, ni retenu l’attention des Algériens qui passèrent immédiatement à autre chose.

    Des deux côtés des rives de la Grande Bleue, cette date, pourtant combien symbolique, qui imposa le silence aux armes, n’a pas fait l’unanimité et a été cachée comme un enfant bâtard duquel on a honte.
    Les Français, notamment, durant de longues années butèrent sur la qualification à donner à cette guerre sans nom qui, pourtant, fit des centaines de milliers de morts en Algérie, en majorité des civils. Nous n’allons pas rouvrir ici la «guerre» des chiffres mais les pertes parmi les Algériens ont été énormes, disproportionnées.

    Aussi, il appartient aux historiens de débroussailler ce chantier en jachère, rétablir les faits et redonner à la guerre d’Algérie toute sa dimension libératrice et historique. C’est seulement dans les années 90 que l’on commença, timidement, à célébrer la «Fête de la Victoire» en Algérie et il fallut attendre l’arrivée de Jacques Chirac à la tête de l’Etat français pour que la France reconnaisse le terme de «Guerre d’Algérie» sans laquelle il n’y aurait pas eu de 19 Mars.

    Ainsi, le président français prononça pour la première fois en juin 1999 le mot «guerre» en parlant de ce que l’on qualifiait jusqu’ici «d’événements d’Algérie» ouvrant du coup la voie à l’histoire mémorielle, avec, en filigrane, le nécessaire devoir de mémoire attendu de la part des historiens, tant chez nous en Algérie, où l’Histoire a été la chose la moins bien partagée, qu’en France où certains mots écorchent toujours une sensibilité encore à vif. Tout cela fait que le «19 Mars» - ou officiellement les «Accords d’Evian» - fut presque malvenu, mal perçu par les autorités des deux pays qui le négligèrent ne lui attachant que peu d’importance alors que ces «Accords» dits du 19 Mars mirent fin à une guerre de huit années, donnèrent naissance à un nouvel Etat, changèrent la géopolitique régionale maghrébine et méditerranéenne.

    Beaucoup de non-dits et d’ombres subsistent cependant, car si la France reconnut le caractère de «guerre» à la lutte de Libération nationale algérienne, et même les actes criminels commis individuellement par les militaires français en Algérie, elle n’avoua jamais en revanche, les crimes (la répression organisée, les tortures, les déplacements de populations, ou encore les retombées néfastes des essais nucléaires dans le Sud algérien) commis par les militaires au nom de l’Etat français.

    Donc le contentieux est loin d’être fermé et les plaies toujours ouvertes. Ainsi, il y a beaucoup à dire sur une date dont les autorités des deux rives doivent se dire ce qu’elles peuvent bien en faire.

    Les «Marsiens»

    Si en France, sous la pression des rapatriés d’Algérie, les autorités de Paris observent un profil bas, rien n’explique qu’à Alger cette date ne soit pas officialisée parmi celles qui marquèrent le long combat des Algériens pour leur indépendance. Mais, il n’y a pas que cela.

    En Algérie, le 19 Mars, dont le sens est quasiment incompris par la génération post-indépendance, (un rapide sondage fait par des journalistes de L’Expression a montré que de nombreux jeunes ne savaient pas à quoi se rapportait cette date du calendrier révolutionnaire algérien) a aussi induit certaines dérives qui allaient imprégner l’avenir immédiat de l’Algérie et dont le pays souffre encore aujourd’hui.

    Ce fut d’abord l’avènement des «Marsiens», cette génération spontanée surgie ex-nihilo de nulle part. Ça a été des jeunes entre 18 et 25 ans et même moins jeunes qui, au lendemain du cessez-le-feu, «montèrent» aux djebels pour en redescendre, quelques semaines plus tard, dans le sillage des moudjahidine labellisés «anciens moudjahidine», gonflant outre mesure le nombre réel des vrais moudjahidine qui sacrifièrent leur vie pour l’Algérie.
    De fait, le juge Mellouk de Blida, rendu célèbre par sa lutte contre les «faux moudjahidine», consacra une partie de sa carrière à tenter de faire assainir les rangs des moudjahidine.

    Il y eut ensuite, les évènements sanglants de l’après-juillet 1962 que l’ancien responsable de la Fédération de France du FLN, Mohamed Ali Haroun, a qualifiés dans un livre retentissant d’Eté de la discorde, quand la question de pouvoir fut réglée par les armes entre l’EMG (Etat-major général) et le Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne, qui négocia avec la France le cessez-le-feu) avec le triomphe du premier nommé. Sans doute que cela est une autre histoire, mais reste néanmoins une des retombées immédiates du 19 Mars.

    En fait, toute une oeuvre de réhabilitation de l’histoire - dont le 19 Mars est une partie importante - reste à faire pour rendre aux Algériens leurs repères historiques qui leur ont tant manqués au moment où ils avaient le plus besoin de s’en référer pour venir à bout de leur malaise identitaire.

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    • #3
      Les Algériens et les Français qui négocièrent les accords d’évian


      Délégation du FLN-GPRA

      Krim Belkacem (chef de délégation)
      Saâd Dahlab
      Ahmed Boumendjel
      Ahmed Francis
      Taïeb Boulahrouf
      Mohamed Seddik Benyahia
      Seghir Mostefaï
      Rédha Malek
      Kaïd Ahmed (Commandant Slimane)
      Ali Mendjli (Commandant)

      Délégation française

      Louis Joxe (chef de délégation)
      Bernard Tricot
      Roland Cadet
      Yves Roland-Billecart
      Claude Chayet
      Bruno de Leusse
      Vincent Labouret
      Jean Simon (général)
      Hubert de Seguins Pazzis (lieutenant-colonel)
      Robert Buron
      Jean de Broglie

      L'Expression

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      • #4
        Krim Belkacem revisité



        A l’occasion du 19 Mars, Fête de la victoire, l’association culturelle Tharwa n’Krim Belkacem rend un hommage à l’homme qui lui a donné son nom. A cette occasion, un riche programme est prévu durant les deux journées d’hier et d’aujourd’hui. Pour accueillir ces festivités commémoratives, les organisateurs ont élu la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, l’école d’Iallalen à Aït Yahia Moussa ainsi que sa maison natale qui fait office actuellement de musée et porte le nom de l’homme-clé des accords d’Evian.

        Hier, les halls de la Maison de la culture ont abrité une riche exposition retraçant le parcours de cet homme que l’armée coloniale surnommait, le Lion des djebels. Des archives de la guerre de Libération et le combat de Krim Belkacem sont retracés dans des coupures de la presse de cette époque. Un peu plus tard dans la soirée, les invités ont eu droit à une projection-vidéo sous le même thème. La vie et le combat de l’homme d’Aït Yahia Moussa sont racontés accompagnés de séquences vidéo. D’autres thèmes toujours relatifs à la guerre de Libération ont également été programmés lors de cette même soirée. Hier toujours et parallèlement au programme, de la Maison de la culture, la commune d’Aït Yahia Moussa rendait un vibrant hommage à ce grand homme né en son sein un certain 14 septembre 1922.

        A cet effet, les organisateurs ont choisi, pour accueillir ces festivités, le CEM d’Iallalen à Draâ El Mizan. Durant la journée d’hier, les visiteurs profitèrent de la même exposition affichée dans la ville de Tizi Ouzou. Elle retrace la vie et le parcours de Krim Belkacem ainsi que la guerre de Libération.

        Dans le même établissement et en parallèle, les visiteurs ont fort apprécié les talents artistiques des jeunes de la région. Des pièces théâtrales, présentées par des jeunes férus d’arts dramatiques faisaient aussi partie du programme. La projection vidéo visionnée par le public de la Maison de la culture de Tizi Ouzou a été présenté aux jeunes de Draâ El Mizan. Et, comme cette journée coïncide avec le premier jour des vacances scolaires, les meilleurs élèves devaient recevoir des cadeaux en cette circonstance d’une haute symbolique historique.

        La journée d’aujourd’hui sera entamée par une visite du musée Krim Belkacem, sis dans la maison qui l’a vu naître. Ce sera le lieu et l’occasion pour le recueillement à la mémoire de cet artisan de la guerre de Libération et négociateur en chef lors des négociations d’Evian qui ont débouché sur les accords qui portent le nom de la célèbre ville des eaux française.

        Les sportifs qui lui ont dédié un tournoi de handball disputeront, par la même occasion, la finale après un tour de chant de la chorale Tigejdit de l’école d’Iallalen. Pour le repas de midi, les organisateurs ont fouiné dans le tiroir local pour offrir aux visiteurs des mets des plus traditionnels. En fin d’après-midi, des prix seront remis aux vainqueurs du tournoi de handball qui précèdera la cérémonie de clôture de cet événement doublement historique. Doublement historique car la Fête de la victoire est le fruit de sacrifices de ces hommes qui ont dédié leur vie à l’indépendance de la patrie. Par cette occasion, la vie d’un de ces hommes a été revisitée en l’espace de deux journées. Krim Belkacem. Le Lion des djebels a été mobilisé dans le 1er régiment de tirailleurs algériens en 1943 rappelle-t-on. Démobilisé, il rejoindra le Parti du peuple algérien, (PPA).

        Et depuis, son influence sur le cours des événements ne faisait que s’accentuer. Il joua les premiers rôles dans toutes les péripéties de la guerre de Libération. Après avoir occupé des postes-clés dans le Gpra, il conduira les négociations à Evian qui déboucheront sur les accords qui donneront droit au peuple algérien de s’exprimer par référendum sur son autodétermination.

        Après l’Indépendance, Krim opte pour l’opposition. Il quitta l’Algérie pour un exil à Francfort (RFA) où il a été assassiné, le 18 octobre 1970. Sa dépouille a été rapatriée en 1984 et repose depuis au Carré des Martyrs à El Alia.

        L'Expression

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        • #5
          Le 19 Mars et la guerre franco-française

          La guerre d’Algérie s’est déroulée sur trois fronts. D’un côté les Algériens ont affronté deux fronts qui ont fini eux-mêmes par s’affronter.

          Aujourd’hui c’est le 19 Mars. Il y a 47 ans, le 19 Mars 1962, le cessez-le-feu signé la veille à Evian est entré en vigueur à midi. Les armes se sont tues. La paix enfin et la certitude, pour les Algériens, que c’est aussi la porte ouverte vers l’indépendance après une longue, très longue nuit coloniale où aucune misère ne nous fut épargnée.

          Pour l’occasion, nous avons décidé de sortir des sentiers battus et aborder un aspect très peu connu. En Algérie comme en France d’ailleurs. En Algérie la faute revient à cette écriture de l’Histoire qui tarde à commencer. En France où des milliers de livres ont été écrits sur la guerre d’Algérie l’aspect en question a subi le sort de «la poussière sous le tapis». De quoi s’agit-il? Le cessez-le-feu du 19 Mars 1962 n’était une surprise pour personne. Tout le monde savait depuis plus d’une année qu’il allait intervenir. En effet, le 8 janvier 1961, De Gaulle avait organisé un référendum à l’issue duquel 75% des Français se sont prononcés pour l’autodétermination en Algérie et donc sa préparation. Ce qui n’est pas rien quand, à dessein, la propagande a tout fait pour mélanger «torchons et serviettes». Ainsi donc, le peuple français dans sa majorité était favorable à notre indépendance. Il l’a dit deux fois plutôt qu’une puisqu’un autre référendum a eu lieu au lendemain des accords d’Évian, soit le 8 avril 1962 avec une question encore plus claire. Après l’autodétermination, 95% des Français ont dit «oui», ce jour-là, à l’indépendance de l’Algérie.
          Quant à l’issue du référendum du 1er juillet 1962 que tout le monde savait n’être que pure formalité, les Algériens ont dit «oui» à 99,72%. Mais alors, direz-vous, si les Français et les Algériens ont été unanimement pour l’indépendance de l’Algérie, qui était contre? La réponse est simple et compliquée à la fois. Simple pour dire que ceux qui étaient et sont toujours contre, ce sont les Français d’Algérie. Les pieds-noirs comme ils se distinguent. Ils étaient un million en 1962, composé essentiellement d’Espagnols, d’Italiens, de Maltais et des juifs d’Algérie à qui fut accordée la nationalité française en 1871 par l’un des décrets Crémieux. Compliquée car cela veut dire aussi que la guerre d’Algérie s’est déroulée sur trois fronts. D’un côté les Algériens ont affronté deux fronts qui ont fini eux-mêmes par s’affronter. C’est ce que l’historien français Benjamin Stora appelle dans son livre «Algérie-histoire contemporaine-1830-1988» à la page 191 «la guerre franco-française».

          Bizarrement aussi, cet historien «glisse» sur les deux référendums cités plus haut en ne les mentionnant qu’à la fin du livre dans la «chronologie» et de manière subjective. Pour lui, le 8 janvier 1961, le référendum, concernait «la politique algérienne du général de Gaulle», pas l’autodétermination. Et celui du 8 avril 1962 «la politique algérienne du gouvernement», pas l’indépendance. Le tout sans donner aucun chiffre des résultats de ces deux consultations. Visiblement, Stora écrit l’histoire de la guerre d’Algérie comme il la ressent. Avec partis pris. D’ailleurs, ce même livre s’ouvre sur un chapitre intitulé «L’Algérie, temps colonial, formation d’une nation». Ce qui est très lourd de sens. Un sens que l’on retrouve à la page 39 lorsqu’il écrit lorsque les premiers Français débarquent dans la baie de Sidi Ferruch, les juifs d’Algérie sont organisés en «nation». La mise entre guillemets signifie simplement qu’il ne manquait aux juifs que le pays. Ainsi donc, pour Stora, les Algériens ne formaient pas une nation contrairement aux juifs d’Algérie. Doit-on en vouloir à cet écrivain d’écrire l’histoire en faveur de sa communauté? Pas du tout! Le contraire aurait été condamnable même. Il ne fait que combler un vide que nous avons laissé dans l’écriture de notre histoire. Stora en profite tant qu’il peut et il a raison. Jusqu’à trouver que Krim Belkacem, le chef de la délégation algérienne à Evian, avait une «signature compliquée» (c’est en page 194 du livre) qu’il a apposée face à celle qui n’avait rien «d’anormal» du négociateur français Louis Joxe. Les Algériens sont en droit de savoir en quoi peut être «compliquée» la signature de Krim Belkacem. Nous avons l’explication que nous vous livrerons dans une prochaine édition. Le temps de laisser à Stora la politesse, s’il le veut, d’y répondre lui-même.

          Le livre est en vente dans nos librairies. Le 19 Mars les armes se sont tues mais la propagande dure toujours.

          (zoume6@hotmail.com)
          Zouhir MEBARKI

          L'Expression

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