Ce qui se passe au Pakistan fait froid dans le dos. L'accord signé entre le gouvernement pakistanais de Asif Ali Zardari et les talibans, permettant à ces derniers d'imposer leur ordre social dans la vallée de Swat, région de Malakand près de la frontière afghane, n'est rien d'autre qu'un pacte signé avec le diable.
Dans cette région, considérée jadis comme un fleuron touristique, l'accord en question permet aux talibans d'appliquer leur loi islamique avec pour contrepartie de ne plus commettre d'attentats ni d'attaquer les forces de sécurité dans cette région située à 300 km de la capitale Islamabad !
Accord encouragé de surcroît par le chef du Pentagone (ministère de la Défense) de Barack Obama, Robert Gates. Et les talibans se sont aussitôt mis à la tâche. Qu'on en juge ! Première mesure de ces pseudo-musulmans, la destruction de 180 écoles de filles, contraignant 80 000 filles pakistanaises à rester à la maison, c'est-à-dire interdites d'éducation et de sortie dans la rue (ne serait-ce que pour jouer) et contraintes de porter la burqa si jamais elles sortaient avec leurs parents.
Quant aux enseignantes, interdites de pratiquer leur métier, elles doivent également rester à la maison. De manière générale, outre l'interdiction de travailler, les femmes ne peuvent plus sortir sans être accompagnées par un membre masculin de leur famille. Celles qui n'ont pas obtempéré ont été agressées à l'acide. Pire, relate la journaliste pakistanaise Qurat el Aïn Siddiqui, citée par le Courrier international, «les talibans de la vallée de Swat ont également annoncé que les familles ayant des filles en âge de se marier devraient les déclarer dans les mosquées pour qu'elles épousent un des leurs, faute de quoi elles seraient mariées de force, autrement dit violées».
La journaliste relate le sort terrible de Bakht Zeba, ancienne conseillère régionale du district de Swat, qui a été «traînée hors de chez elle et abattue d'une balle dans la tête après [avoir été] sauvagement fouettée». Avant de conclure : «La croisade des talibans de Swat contre les femmes n'est pas un mouvement issu de nulle part. Elle est liée à une certaine vision du monde, en vertu de laquelle le pouvoir doit être exercé sous une forme la plus extrême possible.» Forts de ce succès – un accord politique leur permettant d'appliquer leur ordre social –, les groupes islamistes pakistanais ne veulent pas s'en tenir là. Ils multiplient les attentats dans les autres régions escomptant faire encore reculer l'Etat pakistanais, et de fil en aiguille (c'est-à-dire région par région), mettre la main sur la totalité du pouvoir.
Moralité de cette histoire, et toutes choses égales par ailleurs, la compromission avec l'islamisme se traduit peut-être par la paix – plus d'attentats, plus d'embuscades... pour ceux qui sont à la tête de l'Etat, mais pas pour le peuple.
Car pour ces islamistes d'un autre âge, la réconciliation proposée par les pouvoirs politiques en place n'a qu'une seule signification: préparer le grand soir, en commençant par imposer graduellement leur ordre social. Que le peuple pardonne ou pas leurs méfaits et leurs crimes ne change rien à leur détermination car à terme, et à l'instar des talibans pakistanais, ils sont convaincus de remporter la partie.
Chez nous en Algérie, où les lignes rouges à ne pas franchir ont été graduellement gommées, il est permis de penser – cela se voit déjà – qu'une fois sur le terrain, le reste (la conquête du pouvoir) ne sera qu'une question de temps. D'autant que rien n'est fait pour permettre à la société civile et démocratique de s'exprimer et, partant, de se déployer sur le terrain, afin de montrer aux Algériens qu'il existe d'autres alternatives fondées sur les libertés, le droit à l’expression libre et la justice sociale.
Par H.Z. Le Soir
Dans cette région, considérée jadis comme un fleuron touristique, l'accord en question permet aux talibans d'appliquer leur loi islamique avec pour contrepartie de ne plus commettre d'attentats ni d'attaquer les forces de sécurité dans cette région située à 300 km de la capitale Islamabad !
Accord encouragé de surcroît par le chef du Pentagone (ministère de la Défense) de Barack Obama, Robert Gates. Et les talibans se sont aussitôt mis à la tâche. Qu'on en juge ! Première mesure de ces pseudo-musulmans, la destruction de 180 écoles de filles, contraignant 80 000 filles pakistanaises à rester à la maison, c'est-à-dire interdites d'éducation et de sortie dans la rue (ne serait-ce que pour jouer) et contraintes de porter la burqa si jamais elles sortaient avec leurs parents.
Quant aux enseignantes, interdites de pratiquer leur métier, elles doivent également rester à la maison. De manière générale, outre l'interdiction de travailler, les femmes ne peuvent plus sortir sans être accompagnées par un membre masculin de leur famille. Celles qui n'ont pas obtempéré ont été agressées à l'acide. Pire, relate la journaliste pakistanaise Qurat el Aïn Siddiqui, citée par le Courrier international, «les talibans de la vallée de Swat ont également annoncé que les familles ayant des filles en âge de se marier devraient les déclarer dans les mosquées pour qu'elles épousent un des leurs, faute de quoi elles seraient mariées de force, autrement dit violées».
La journaliste relate le sort terrible de Bakht Zeba, ancienne conseillère régionale du district de Swat, qui a été «traînée hors de chez elle et abattue d'une balle dans la tête après [avoir été] sauvagement fouettée». Avant de conclure : «La croisade des talibans de Swat contre les femmes n'est pas un mouvement issu de nulle part. Elle est liée à une certaine vision du monde, en vertu de laquelle le pouvoir doit être exercé sous une forme la plus extrême possible.» Forts de ce succès – un accord politique leur permettant d'appliquer leur ordre social –, les groupes islamistes pakistanais ne veulent pas s'en tenir là. Ils multiplient les attentats dans les autres régions escomptant faire encore reculer l'Etat pakistanais, et de fil en aiguille (c'est-à-dire région par région), mettre la main sur la totalité du pouvoir.
Moralité de cette histoire, et toutes choses égales par ailleurs, la compromission avec l'islamisme se traduit peut-être par la paix – plus d'attentats, plus d'embuscades... pour ceux qui sont à la tête de l'Etat, mais pas pour le peuple.
Car pour ces islamistes d'un autre âge, la réconciliation proposée par les pouvoirs politiques en place n'a qu'une seule signification: préparer le grand soir, en commençant par imposer graduellement leur ordre social. Que le peuple pardonne ou pas leurs méfaits et leurs crimes ne change rien à leur détermination car à terme, et à l'instar des talibans pakistanais, ils sont convaincus de remporter la partie.
Chez nous en Algérie, où les lignes rouges à ne pas franchir ont été graduellement gommées, il est permis de penser – cela se voit déjà – qu'une fois sur le terrain, le reste (la conquête du pouvoir) ne sera qu'une question de temps. D'autant que rien n'est fait pour permettre à la société civile et démocratique de s'exprimer et, partant, de se déployer sur le terrain, afin de montrer aux Algériens qu'il existe d'autres alternatives fondées sur les libertés, le droit à l’expression libre et la justice sociale.
Par H.Z. Le Soir
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