Excelent article à lire et à méditer
CRISIS GROUP
Distinguer entre les mouvements islamistes
En l’absence de mouvements laïques disposant d’une base sociale, l’International Crisis Group (ICG) recommande aux pays occidentaux, dans une récente étude menée sur l’Algérie, le Maroc et l’Egypte, soit de faire le distinguo entre les différents mouvements islamistes, soit d’abandonner la promotion des réformes démocratiques dans les pays de l’Afrique du Nord. Le rapport, daté du 20 avril 2004, recommande à ceux qui déterminent les politiques extérieures des pays de l’Ouest de «repenser leurs catégories conceptuelles concernant l’activisme islamique contemporain en Afrique du Nord». Cependant, ajoute le document, les politiques occidentales peuvent se passer «de distinguer entre les différents courants (islamistes), ce qui ne mettrait pas sérieusement en danger la promotion des réformes démocratiques conjointement, tout en continuant la guerre contre le terrorisme en Afrique du Nord si la poursuite de ces objectifs s’accompagne du soutien des mouvements laïques forts».
Mais, «étant donné la faiblesse de tels mouvements (laïques), les décideurs politiques des pays occidentaux doivent, soit commencer à apprécier les différences entre les activismes islamiques, ou alors abandonner dans l’immédiat l’objectif du démocratisation».
A titre d’exemple, l’ICG considère que le mouvement salafiste «désapprouve généralement les partis islamistes». Argumentant sa proposition, le rapport de l’ICG va plus loin, en considérant que ce sont les mouvements islamistes «apolitiques» qui sont la source du problème derrière les attentats du 11 septembre 2001 et non pas les autres tendances politiques de l’islamisme. Et préconise ainsi de faire la dichotomie entre les partisans d’un «Islam inoffensif» et ceux d’un Islam politique «odieux» et potentiellement violent, et d’appliquer un schéma où «les formes non violentes de l’activisme islamique» puissent être admises dans la sphère publique d’une manière ordonnée».
L’ICG constate que l’existence de mouvements islamiques violents a fourni aux régimes des pays de l’Afrique du Nord «des raisons, ou du moins des prétextes, pour restreindre ou remettre indéfiniment en cause les réformes politiques substantielles que les gouvernements de l’Ouest leur ont vivement conseillé d’adopter». Ainsi, estime le rapport, «les politiques occidentales (pour cette région) ont contribué à l’impasse». En outre, l’ICG estime que l’avènement d’une démocratie pluraliste et de la tolérance religieuse en Afrique du Nord «a été compromise par l’affaiblissement de la tradition nationaliste» et recommande à ce titre aux Occidentaux de «reconsidérer leur attitude».
Ce rapport est le premier d’une série de documents qui vont être publiés par l’ICG. Rappelons que cette institution, dont le siège se trouve à Bruxelles, est présidée par Martti Ahtisaari, ancien président de la Finlande.
Elle compte parmi les membres de son conseil d’administration: Richard Allen et Zbigniew Brzezinski (anciens conseillers à la Sécurité nationale des USA), Louise Arbour (ancienne procureur principal au TPI pour la Yougoslavie), Wesley Clark (ancien commandant de l’OTAN), Christine Ockrent (journaliste de France), l’Algérien Mohamed Sahnoun (conseiller spécial pour l’Afrique du SG de l’ONU), George Soros (milliardaire, USA) et Simone Veil (ancienne président du Parlement européen).
Le Quotidien d'Oran 25-04-2004
CRISIS GROUP
Distinguer entre les mouvements islamistes
En l’absence de mouvements laïques disposant d’une base sociale, l’International Crisis Group (ICG) recommande aux pays occidentaux, dans une récente étude menée sur l’Algérie, le Maroc et l’Egypte, soit de faire le distinguo entre les différents mouvements islamistes, soit d’abandonner la promotion des réformes démocratiques dans les pays de l’Afrique du Nord. Le rapport, daté du 20 avril 2004, recommande à ceux qui déterminent les politiques extérieures des pays de l’Ouest de «repenser leurs catégories conceptuelles concernant l’activisme islamique contemporain en Afrique du Nord». Cependant, ajoute le document, les politiques occidentales peuvent se passer «de distinguer entre les différents courants (islamistes), ce qui ne mettrait pas sérieusement en danger la promotion des réformes démocratiques conjointement, tout en continuant la guerre contre le terrorisme en Afrique du Nord si la poursuite de ces objectifs s’accompagne du soutien des mouvements laïques forts».
Mais, «étant donné la faiblesse de tels mouvements (laïques), les décideurs politiques des pays occidentaux doivent, soit commencer à apprécier les différences entre les activismes islamiques, ou alors abandonner dans l’immédiat l’objectif du démocratisation».
A titre d’exemple, l’ICG considère que le mouvement salafiste «désapprouve généralement les partis islamistes». Argumentant sa proposition, le rapport de l’ICG va plus loin, en considérant que ce sont les mouvements islamistes «apolitiques» qui sont la source du problème derrière les attentats du 11 septembre 2001 et non pas les autres tendances politiques de l’islamisme. Et préconise ainsi de faire la dichotomie entre les partisans d’un «Islam inoffensif» et ceux d’un Islam politique «odieux» et potentiellement violent, et d’appliquer un schéma où «les formes non violentes de l’activisme islamique» puissent être admises dans la sphère publique d’une manière ordonnée».
L’ICG constate que l’existence de mouvements islamiques violents a fourni aux régimes des pays de l’Afrique du Nord «des raisons, ou du moins des prétextes, pour restreindre ou remettre indéfiniment en cause les réformes politiques substantielles que les gouvernements de l’Ouest leur ont vivement conseillé d’adopter». Ainsi, estime le rapport, «les politiques occidentales (pour cette région) ont contribué à l’impasse». En outre, l’ICG estime que l’avènement d’une démocratie pluraliste et de la tolérance religieuse en Afrique du Nord «a été compromise par l’affaiblissement de la tradition nationaliste» et recommande à ce titre aux Occidentaux de «reconsidérer leur attitude».
Ce rapport est le premier d’une série de documents qui vont être publiés par l’ICG. Rappelons que cette institution, dont le siège se trouve à Bruxelles, est présidée par Martti Ahtisaari, ancien président de la Finlande.
Elle compte parmi les membres de son conseil d’administration: Richard Allen et Zbigniew Brzezinski (anciens conseillers à la Sécurité nationale des USA), Louise Arbour (ancienne procureur principal au TPI pour la Yougoslavie), Wesley Clark (ancien commandant de l’OTAN), Christine Ockrent (journaliste de France), l’Algérien Mohamed Sahnoun (conseiller spécial pour l’Afrique du SG de l’ONU), George Soros (milliardaire, USA) et Simone Veil (ancienne président du Parlement européen).
Le Quotidien d'Oran 25-04-2004