Mezrag propose une stratégie pour résoudre le dossier sécuritaire
02.04.2009 Par Naila B., Mohammed Meslem/Zineb A.
Madani Mezrag
Madani Mezrag a indiqué qu’il faudrait une politique sociale efficace pour résoudre la crise sécuritaire et arrêter les tueries en Algérie. Cette politique implique la mobilisation étudiée de toutes les parties concernées par le dossier afin de convaincre les éléments armés de quitter le maquis et de se rendre.
02.04.2009 Par Naila B., Mohammed Meslem/Zineb A.
Madani Mezrag
Madani Mezrag a indiqué qu’il faudrait une politique sociale efficace pour résoudre la crise sécuritaire et arrêter les tueries en Algérie. Cette politique implique la mobilisation étudiée de toutes les parties concernées par le dossier afin de convaincre les éléments armés de quitter le maquis et de se rendre.
- Mezrag prédit que la stratégie qu’il propose réalisera des résultats positifs en une année et demie et que l’écrasante majorité des terroristes reviendront vers la société. Il n’en subsistera que10% au maquis, des sanguinaires, dit-il, que "nous nous chargerons de combattre". Madani Mezrag a par ailleurs réitéré son attachement au choix de la réconciliation nationale comme solution à la crise sécuritaire.
- Le Groupe Salafiste et Al Qaida, deux facettes du GIA…
- Madani Mezrag a affirmé que l’organisation terroriste dite Groupe Salafiste ainsi que la dénommée Al Qaida au pays du Maghreb Islamique sont en fait deux visages du GIA qui adopte la doctrine de l’anathème (Takfir). Il souligne que ce sont les faits qui importent et non pas la dénomination, en faisant allusion à l’organisation salafiste qui a changé de nom après avoir annoncé son allégeance à Al Qaida.
- Mezrag s’est d’autre part emporté en évoquant la récente déclaration d’Aymen al Zaouahri qui a appelé "Al Qaida d’Algérie" à libérer le pays…au moment où l’Algérie a recouvré sa stabilité.
- Nous refusons la chute de l’Etat quelles que soient les divergences
- Madani Mezrag a affirmé qu’il ne croyait pas que l’action armée soit le meilleur moyen pour atteindre les objectifs politiques. Nous avons notre vision de l’Etat, du système et du pouvoir, ajoute-t-il, et "nous sommes avec, pour et par l’Etat". "Nous n’accepterons jamais que l’Etat soit brisé et nous n’œuvrons pas à ce dessein".
- Pour le cas de l’Algérie, Mezrag explique que ce qui est qualifié de régime républicain, est en fait un ensemble de clans et de ligues, et nous œuvrerons pour une vraie république, a déclaré l’intervenant.
- Quant au pouvoir, il gouverne et s’en va, dit Mezrag. "Nous sommes avec s’il réussit, nous critiquons s’il fait des erreurs et nous y faisons face qu’il persiste dans ses erreurs".
- Le chef de la formation dissoute a réfuté la responsabilité des partis dans la participation ou l’abstention du peuple aux dernières élections et juge que cela est du à l’échec des politiques de l’actuel pouvoir. Il appelle cependant les algériens à participer en force au rendez-vous d’avril et à exprimer leur position politique même si c’est au travers d’une enveloppe vide.
- Les dernières déclarations de Bouteflika, invitent au retour au maquis
- Madani Mezrag s’est dit surpris par les déclarations successives du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika visant les bénéficiaires de la réconciliation, des termes qu’il qualifie de "durs". Pour l’intervenant, ces déclarations dévient du concept de réconciliation que prône le président depuis son arrivée au pouvoir.
- Cette "sortie" de Bouteflika se rapproche de la conception d’Ahmed Ouyahia qui a adopté des propos extensibles en disant par exemple que la réconciliation était celle du peuple avec lui-même !
- Les déclarations de Bouteflika ressemblent plus, selon Mezrag à un communiqué militaire qui invite indirectement au retour au maquis. Il ajoutera que "dans le monde, tous les mouvements armés sont invités, en négociant avec leur gouvernement, à déposer les armes et à opter pour la voie politique, excepté chez nous en Algérie… Je pense que certains ont des intérêts à empoisonner le climat".
- Sur ce point, des milieux proches du candidat Bouteflika ont expliqué que le président-sortant visait par ses propos les chefs du FIS dissout, Ali Ben Hadj et Abassi Madani ainsi que les détracteurs de la réconciliation nationale, lors discours de campagnes qui contiennent beaucoup de critiques. Les mêmes sources ont catégoriquement écarté que Bouteflika ait visé les disciples de Mezrag comme certains voudraient faire croire. C’est ainsi que l’ex émir national de l’AIS (Armée Islamique de Salut) a reconnu que son commentaire était dur, et réitéra que lui et ses disciples ne reprendront pas les armes.
- Nos rapports maintenus avec les services de sécurité
- Tout au long de son intervention au Forum d’Echorouk, Mezrag a loué les efforts et le rôle des services de sécurité dans l’équation de la réconciliation et la réalisation de la stabilité. Il dira qu’il a connu les généraux disparus, Smail Lamari et Fodhil Cherif qui ont mené les négociations avec son groupe, ainsi que le Général Toufik. Il affirme qu’il reste en contact permanent avec les responsables de la sécurité dans le pays.
- Madani Mezrag indique que ces responsables ont toujours été là à l’écoute de leurs préoccupations. "Pour nous, ils sont toujours là et nous avons avec eux des consultations régulières, contrairement aux politiques qui nous font des promesses en face et nous critiquent dans le dos".
- Notre invité évoquera la prise en charge par les services de sécurité des bénéficiaires de la grâce "même si c’est de mauvaise foi", dit-il, en sous entendant le respect des services de sécurité de leur engagement à parvenir à la sécurité et à la stabilité. Il dira que certains problèmes ont été réglés grâce à ces services et non pas à l’administration.
- Nous avons sacrifié nos droits au profit de la réconciliation
- Mezrag souligne que le pouvoir n’a pas respecté les clauses de l’accord signé entre les deux parties à la fin des années 90, conformément auquel l’AIS avait déposé les armes. Il s’agit des clauses relatives au volet social comme celle qui a trait au retour à leurs postes d’emploi. Une poignée de cas seulement ont été pris en charge et réintégrés.
- Mezrag estime que la situation que vivent les éléments de son organisation est difficile. La responsabilité en incombe à l’administration qui ralentit et met en échec toutes les affaires des algériens et les projets de l’état depuis l’indépendance.
- Les auteurs des carnages ont bénéficié de leurs droits politiques, pas nous !!!
- Madani Mezrag a réclamé le respect de la loi sur la concorde civile plébiscitée par le peuple en 1999, y compris la partie amendée relative aux droits politiques et civils pour les bénéficiaires de la grâce.
- L’article 38 bis accorde les droits civils et politiques aux bénéficiaires de la grâce après 10 années de la promulgation de la loi. L’invité du forum constate avec surprise que des éléments criminels du GIA ont bénéficié de cette loi alors que ceux qui ne sont pas concernés par les dispositions de l’article (la catégorie à laquelle il appartient) sont toujours privés de leurs droits politiques et civils.
- Ces difficultés, souligne Mezrag ne nous empêcheront pas de lutter pour nos droits garantis par la loi, tout en assurant que l’accord passé avec les services de sécurité à la fin des années 90 reste valable car les hommes partent et les institutions de l’état restent immuables. Si leurs droits ne sont pas obtenus durant le règne de Bouteflika, ils le seront dans l’avenir avec son successeur, suggère Madani Mezrag.