La relance économique aiguise la crise en Kabylie: En plus des revendications politiques et sociales
La Tribune (Algiers)
ACTUALITÉS
25 Avril 2004
Publié sur le web le 26 Avril 2004
By Moussa Ouyougoute
Avant d'arriver au large plébiscite du 8 avril dernier, le candidat Bouteflika et les membres de son directoire de campagne n'ont cessé de rappeler avec insistance tout au long de la campagne électorale que «sans stabilité, sans continuité et sans confiance», il n'y aura pas de relance économique. Le message a été entendu, c'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'il a déterminé le choix des Algériens à travers le pays et même à l'étranger.
En Kabylie, bien que la population soit restée circonspecte à l'égard du scrutin et des mises en garde, une bonne partie y a été néanmoins sensible. Façon de dire que nous voulons bien assumer notre côté rebelle, mais la Kabylie doit retrouver l'une de ses vertus, son rapport avec le travail. Et il faut bien que la région surmonte immédiatement sa crise et que son économie soit relancée dans les plus brefs délais. La relance de l'économie est effectivement le premier grand chantier sur lequel est attendu le président Bouteflika en Kabylie.
La région qui a commencé à connaître un boom économique à partir du milieu des années 1990 et dont le summum a été atteint en 2000 avec notamment l'implantation de grandes entreprises privées de production ou en partenariat, a été stoppée nette dans son élan.
La violence qui a explosé en Kabylie a miné toute la région. La tournure que prendront les événements avec l'avènement des arouch finira par paralyser toute la Kabylie. L'organisation née dans le sillage du printemps noir et du mouvement citoyen occupera de manière abusive le terrain au point de régenter la vie politique et sociale de la région. Cette mainmise sur la région n'a pas tardé à toucher, directement ou indirectement, la sphère économique qui, à son tour, sera paralysée. Conséquence, investisseurs et opérateurs économiques ont dû revoir leurs stratégies concernant l'investissement ou l'activité dans la région.
Des patrons ont dû se résoudre la mort dans l'âme à délocaliser une partie des activités tandis que d'autres décideront de surseoir leurs projets d'extension prévue initialement sur le site de l'entreprise. D'autres investisseurs, et non des moindres, ont dû suspendre momentanément leurs projets, le temps que ça se tasse. Certains s'empresseront de déménager tout simplement pour aller s'installer sous des cieux plus cléments.
Quant à ceux qui ont fait preuve de patience, leur résolution n'est pas liée à l'issue des présidentielles mais parce qu'ils sont convaincus que la paralysie induite par la stratégie de combat des arouch ne peut objectivement aller au-delà de l'échéance du 8 avril. Ce n'est évidemment pas l'avis des délégués des arouch qui, par la voix de Fares Oudjdi, estiment que le redémarrage de l'économie en Kabylie passe d'abord et avant tout par la stabilité politique qui consiste principalement en le règlement définitif de la crise. Et dans un second temps, la Kabylie doit se doter d'élus réellement représentatifs car appelés à mettre en oeuvre une politique de développement claire intégrant l'homme comme facteur essentiel de réussite avant l'argent. Les arouch ne peuvent pas être plus clairs. Aussi, pour atteindre cet objectif de relance économique, notre interlocuteur recommande la levée de toutes les entraves administratives et bancaires.
Pour le volet social, ils exigent l'application du point 15 de la plate-forme d'El Kseur qui préconise l'institution d'une allocation chômage pour tout demandeur d'emploi à hauteur de 50% du SNMG. Ce sera, selon eux, un facteur important de mise en confiance de la jeunesse. Mieux, a affirmé le délégué d'Akfadou, «la mesure aura à coup sûr des retombées positives pour l'Etat en ce sens qu'elle atténuera les tensions sociales et fera renaître l'espoir chez les jeunes».
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Copyright © 2004 La Tribune. Droits de reproduction et de diffusion réservés
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By Moussa Ouyougoute
Avant d'arriver au large plébiscite du 8 avril dernier, le candidat Bouteflika et les membres de son directoire de campagne n'ont cessé de rappeler avec insistance tout au long de la campagne électorale que «sans stabilité, sans continuité et sans confiance», il n'y aura pas de relance économique. Le message a été entendu, c'est le moins qu'on puisse dire, puisqu'il a déterminé le choix des Algériens à travers le pays et même à l'étranger.
En Kabylie, bien que la population soit restée circonspecte à l'égard du scrutin et des mises en garde, une bonne partie y a été néanmoins sensible. Façon de dire que nous voulons bien assumer notre côté rebelle, mais la Kabylie doit retrouver l'une de ses vertus, son rapport avec le travail. Et il faut bien que la région surmonte immédiatement sa crise et que son économie soit relancée dans les plus brefs délais. La relance de l'économie est effectivement le premier grand chantier sur lequel est attendu le président Bouteflika en Kabylie.
La région qui a commencé à connaître un boom économique à partir du milieu des années 1990 et dont le summum a été atteint en 2000 avec notamment l'implantation de grandes entreprises privées de production ou en partenariat, a été stoppée nette dans son élan.
La violence qui a explosé en Kabylie a miné toute la région. La tournure que prendront les événements avec l'avènement des arouch finira par paralyser toute la Kabylie. L'organisation née dans le sillage du printemps noir et du mouvement citoyen occupera de manière abusive le terrain au point de régenter la vie politique et sociale de la région. Cette mainmise sur la région n'a pas tardé à toucher, directement ou indirectement, la sphère économique qui, à son tour, sera paralysée. Conséquence, investisseurs et opérateurs économiques ont dû revoir leurs stratégies concernant l'investissement ou l'activité dans la région.
Des patrons ont dû se résoudre la mort dans l'âme à délocaliser une partie des activités tandis que d'autres décideront de surseoir leurs projets d'extension prévue initialement sur le site de l'entreprise. D'autres investisseurs, et non des moindres, ont dû suspendre momentanément leurs projets, le temps que ça se tasse. Certains s'empresseront de déménager tout simplement pour aller s'installer sous des cieux plus cléments.
Quant à ceux qui ont fait preuve de patience, leur résolution n'est pas liée à l'issue des présidentielles mais parce qu'ils sont convaincus que la paralysie induite par la stratégie de combat des arouch ne peut objectivement aller au-delà de l'échéance du 8 avril. Ce n'est évidemment pas l'avis des délégués des arouch qui, par la voix de Fares Oudjdi, estiment que le redémarrage de l'économie en Kabylie passe d'abord et avant tout par la stabilité politique qui consiste principalement en le règlement définitif de la crise. Et dans un second temps, la Kabylie doit se doter d'élus réellement représentatifs car appelés à mettre en oeuvre une politique de développement claire intégrant l'homme comme facteur essentiel de réussite avant l'argent. Les arouch ne peuvent pas être plus clairs. Aussi, pour atteindre cet objectif de relance économique, notre interlocuteur recommande la levée de toutes les entraves administratives et bancaires.
Pour le volet social, ils exigent l'application du point 15 de la plate-forme d'El Kseur qui préconise l'institution d'une allocation chômage pour tout demandeur d'emploi à hauteur de 50% du SNMG. Ce sera, selon eux, un facteur important de mise en confiance de la jeunesse. Mieux, a affirmé le délégué d'Akfadou, «la mesure aura à coup sûr des retombées positives pour l'Etat en ce sens qu'elle atténuera les tensions sociales et fera renaître l'espoir chez les jeunes».
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