La fraude électorale inclut tous les processus ayant pour objet d'influencer le résultat d'élections, de façon à garantir ou favoriser (augmenter la probabilité) un résultat voulu. Toutes les sociétés utilisant le système des votes sont confrontées au problème, et cherchent à s'en prémunir (au moins officiellement). Le succès en la matière est une condition pour se prévaloir du label démocratique.
La fraude électorale peut trouver un point d'application à chaque élément du scrutin :
* la campagne électorale dont la propagande qu'il faut distinguer de l'information, incluant l'affichage et les professions de foi des candidats,
* l'organisation des bureaux de votes et du scrutin, dont les bulletins de vote
* les listes électorales
* le décompte des voix ou dépouillement, voir bourrage d'urne ci-dessous,
* la publication des résultats.
Pour chacun de ces éléments, on donnera les techniques de fraude et les parades.
Fraude portant sur la composition du corps électoral
Elle vise à l'élimination indue des électeurs a priori défavorables, et à l'inscription indue des électeurs a priori favorables à un camp. Ces deux techniques, souvent utilisées conjointement, emploient des moyens similaires. Des complicités dans les services administratifs sont nécessaires :
1. Dans le cadre d'un vote par circonscription : le déplacement d'électeurs (mais sans inclure le Découpage électoral, voire parfois le Charcutage électoral, en effet ces manipulations ont lieu avant le scrutin, ne visent par les votes et ne constituent donc pas une fraude électorale stricto sensu). Dans le déplacement d'électeurs, des personnes enregistrées dans deux circonscriptions, se déplacent pour voter dans la circonscription où ils ont une résidence secondaire, plutot que dans celle qu'ils habitent la plupart du temps.
2. Dans le cadre d'un vote sur plusieurs lieux : le vote multiple (par inscription sur les différentes listes)
3. le secret sur la composition du corps électoral (cas de la Coupole, organe exécutif de la mafia calabraise). Ce type de disposition empêche de connaître le pourcentage des suffrages exprimés sur le nombre d'électeurs potentiels.
4. la fixation de délais courts pour l'inscription sur les listes électorales avec un lieu d'inscription centralisé ou distant, ou une procédure compliquée. Ce type de disposition limite naturellement le nombre d'électeurs inscrits au nombre de citoyens informés, que l'on peut sélectionner.
5. la modification des règles de citoyenneté (exemple : ivoirisation) qui consiste en une élimination d'un corps d'électeurs supposés opposants
6. le vote des absents : Il s'agit de faire voter des gens qui ne votent pas, qui donc n'iront pas vérifier l'erreur. Cela inclut évidemment des « personnes âgées », voire, si on en croit certaines rumeurs, des morts. Pour cela, il suffit de présenter des procurations ou autres artifices similaires. En outre, contrairement au bourrage d'urne dont on peut considérer qu'il s'agit d'une variante, cette fraude ne risque pas de multiplier au-delà du raisonnable le nombre de bulletins puisque le vote est associé à un électeur réel.
Fraude portant sur l'organisation du bureau de vote
Le bourrage d'urnes
Principe
Le bourrage de l’urne consiste à introduire des bulletins de vote supplémentaire dans l’urne. Ces bulletins de vote supplémentaires sont favorables à une liste ou à une candidature.
Les pratiques
Première méthode :
Un membre truqueur du bureau de vote profite de l’absence des membres trompés – qui, en général, sont du camp politique adverse – pour glisser un ou plusieurs bulletins de vote supplémentaires dans l’urne.
Seconde méthode :
Un électeur complice du membre truqueur glisse deux enveloppes au lieu d’une au moment du vote.
Troisième méthode :
Lors de l’ouverture de l’urne après la clôture du scrutin, les membres du bureau de vote regroupe les bulletins de vote par centaines. Chacun étant soucieux de son comptage, personne ne fait attention à ce qui se passe autour.
Un membre truqueur, qui généralement ne dit rien ou prétexte un manque de place sur la table, prend un petit paquet d’enveloppes pour le mettre de côté mais sans s’éloigner pour ne pas éveiller de soupçons. Profitant de l’inattention générale, le membre truqueur ajoute en toute discrétion un ou plusieurs bulletins de vote, préparés à l’avance.
La régularisation
Le bourrage de l’urne a pour conséquence première que les émargements des électeurs sont inexacts. La mission première du membre truqueur est donc que le nombre de bulletins de vote soit égal aux nombre de signatures.
Le membre truqueur doit être au fait de deux choses :
* Au premier tour, il ne pourra signer qu’à la place de personnes dont il connait l’absence certaine pour les deux tours. Le Code électoral permet à un électeur de signer par ses simples initiales,
* Au second tour, peu importe qu’il connaisse l’électeur ou pas, il pourra signer à la place de l’électeur qui a voté au premier tour et s’est abstenu au second tour. Pour cela, il lui suffit simplement d’imiter la signature de l’électeur qui à voté au premier tour.
Première méthode :
Le membre truqueur profite de l’absence – pause toilettes, heures de repas, pause cigarettes, etc… - ou de l’inattention des membres trompés pour ajouter des signatures sur le cahier d’émargements. Cette opération se fait généralement quelques heures avant la fin du scrutin et pendant une période d’affluence. La période d’affluence permet d’être plus tranquille pour le membre truqueur.
En effet, un bureau de vote qui ferme à 20 heures verra peu de monde de 19 heures à 20 heures par exemple. Le fait d’effectuer cette opération vers la fin du scrutin permet de voir les abstentionnistes et de signer à leur place.
Le membre truqueur ne peut pas se retrouver dans la situation ou il ajoute une signature et que l’électeur qu’il a « fait voter » vienne ensuite.
Seconde méthode :
Cette méthode est employée pour le second tour d’une élection. Elle consiste à apposer des signatures à l’avance sur le cahier d’émargement de gens dont on connait l’absence. Les cahiers d’émargements ne sont jamais vérifiés par les membres du bureau de vote avant le scrutin.
Pour garder l’équilibre BULLETIN DE VOTE = EMARGEMENTS, lorsqu’un électeur se présente pour voter, le membre truqueur repère rapidement si cet électeur s’est présenté lors du premier tour. Si ce n’est pas le cas, le membre truqueur le fait signer sur la case du premier tour.
Aucun électeur lambda ne vérifie ou il signe.
Troisième méthode :
Le membre truqueur se charge, à la clôture du scrutin, de compter lui-même les émargements et d’ajouter discrètement les signature qui lui manquent.
Parallèlement, les membres trompés comptent les bulletins de vote. A la fin du comptage, les membres qui comptent les enveloppes demandent si cela correspond au nombre d’émargements. Le membre truqueur répond que OUI et personne ne pense à vérifier.
Si le membre truqueur n’a pas fini d’ajouter les signatures dont il a besoin, il répond que cela ne correspond pas au nombre d’enveloppes et les membres du bureau s’empressent de recompter les bulletins de vote. Laissant ainsi un temps supplémentaire au membre truqueur pour ajouter des signatures.
Le membre truqueur peut tranquillement ajouter ensuite les signatures manquantes.
La fraude électorale peut trouver un point d'application à chaque élément du scrutin :
* la campagne électorale dont la propagande qu'il faut distinguer de l'information, incluant l'affichage et les professions de foi des candidats,
* l'organisation des bureaux de votes et du scrutin, dont les bulletins de vote
* les listes électorales
* le décompte des voix ou dépouillement, voir bourrage d'urne ci-dessous,
* la publication des résultats.
Pour chacun de ces éléments, on donnera les techniques de fraude et les parades.
Fraude portant sur la composition du corps électoral
Elle vise à l'élimination indue des électeurs a priori défavorables, et à l'inscription indue des électeurs a priori favorables à un camp. Ces deux techniques, souvent utilisées conjointement, emploient des moyens similaires. Des complicités dans les services administratifs sont nécessaires :
1. Dans le cadre d'un vote par circonscription : le déplacement d'électeurs (mais sans inclure le Découpage électoral, voire parfois le Charcutage électoral, en effet ces manipulations ont lieu avant le scrutin, ne visent par les votes et ne constituent donc pas une fraude électorale stricto sensu). Dans le déplacement d'électeurs, des personnes enregistrées dans deux circonscriptions, se déplacent pour voter dans la circonscription où ils ont une résidence secondaire, plutot que dans celle qu'ils habitent la plupart du temps.
2. Dans le cadre d'un vote sur plusieurs lieux : le vote multiple (par inscription sur les différentes listes)
3. le secret sur la composition du corps électoral (cas de la Coupole, organe exécutif de la mafia calabraise). Ce type de disposition empêche de connaître le pourcentage des suffrages exprimés sur le nombre d'électeurs potentiels.
4. la fixation de délais courts pour l'inscription sur les listes électorales avec un lieu d'inscription centralisé ou distant, ou une procédure compliquée. Ce type de disposition limite naturellement le nombre d'électeurs inscrits au nombre de citoyens informés, que l'on peut sélectionner.
5. la modification des règles de citoyenneté (exemple : ivoirisation) qui consiste en une élimination d'un corps d'électeurs supposés opposants
6. le vote des absents : Il s'agit de faire voter des gens qui ne votent pas, qui donc n'iront pas vérifier l'erreur. Cela inclut évidemment des « personnes âgées », voire, si on en croit certaines rumeurs, des morts. Pour cela, il suffit de présenter des procurations ou autres artifices similaires. En outre, contrairement au bourrage d'urne dont on peut considérer qu'il s'agit d'une variante, cette fraude ne risque pas de multiplier au-delà du raisonnable le nombre de bulletins puisque le vote est associé à un électeur réel.
Fraude portant sur l'organisation du bureau de vote
Le bourrage d'urnes
Principe
Le bourrage de l’urne consiste à introduire des bulletins de vote supplémentaire dans l’urne. Ces bulletins de vote supplémentaires sont favorables à une liste ou à une candidature.
Les pratiques
Première méthode :
Un membre truqueur du bureau de vote profite de l’absence des membres trompés – qui, en général, sont du camp politique adverse – pour glisser un ou plusieurs bulletins de vote supplémentaires dans l’urne.
Seconde méthode :
Un électeur complice du membre truqueur glisse deux enveloppes au lieu d’une au moment du vote.
Troisième méthode :
Lors de l’ouverture de l’urne après la clôture du scrutin, les membres du bureau de vote regroupe les bulletins de vote par centaines. Chacun étant soucieux de son comptage, personne ne fait attention à ce qui se passe autour.
Un membre truqueur, qui généralement ne dit rien ou prétexte un manque de place sur la table, prend un petit paquet d’enveloppes pour le mettre de côté mais sans s’éloigner pour ne pas éveiller de soupçons. Profitant de l’inattention générale, le membre truqueur ajoute en toute discrétion un ou plusieurs bulletins de vote, préparés à l’avance.
La régularisation
Le bourrage de l’urne a pour conséquence première que les émargements des électeurs sont inexacts. La mission première du membre truqueur est donc que le nombre de bulletins de vote soit égal aux nombre de signatures.
Le membre truqueur doit être au fait de deux choses :
* Au premier tour, il ne pourra signer qu’à la place de personnes dont il connait l’absence certaine pour les deux tours. Le Code électoral permet à un électeur de signer par ses simples initiales,
* Au second tour, peu importe qu’il connaisse l’électeur ou pas, il pourra signer à la place de l’électeur qui a voté au premier tour et s’est abstenu au second tour. Pour cela, il lui suffit simplement d’imiter la signature de l’électeur qui à voté au premier tour.
Première méthode :
Le membre truqueur profite de l’absence – pause toilettes, heures de repas, pause cigarettes, etc… - ou de l’inattention des membres trompés pour ajouter des signatures sur le cahier d’émargements. Cette opération se fait généralement quelques heures avant la fin du scrutin et pendant une période d’affluence. La période d’affluence permet d’être plus tranquille pour le membre truqueur.
En effet, un bureau de vote qui ferme à 20 heures verra peu de monde de 19 heures à 20 heures par exemple. Le fait d’effectuer cette opération vers la fin du scrutin permet de voir les abstentionnistes et de signer à leur place.
Le membre truqueur ne peut pas se retrouver dans la situation ou il ajoute une signature et que l’électeur qu’il a « fait voter » vienne ensuite.
Seconde méthode :
Cette méthode est employée pour le second tour d’une élection. Elle consiste à apposer des signatures à l’avance sur le cahier d’émargement de gens dont on connait l’absence. Les cahiers d’émargements ne sont jamais vérifiés par les membres du bureau de vote avant le scrutin.
Pour garder l’équilibre BULLETIN DE VOTE = EMARGEMENTS, lorsqu’un électeur se présente pour voter, le membre truqueur repère rapidement si cet électeur s’est présenté lors du premier tour. Si ce n’est pas le cas, le membre truqueur le fait signer sur la case du premier tour.
Aucun électeur lambda ne vérifie ou il signe.
Troisième méthode :
Le membre truqueur se charge, à la clôture du scrutin, de compter lui-même les émargements et d’ajouter discrètement les signature qui lui manquent.
Parallèlement, les membres trompés comptent les bulletins de vote. A la fin du comptage, les membres qui comptent les enveloppes demandent si cela correspond au nombre d’émargements. Le membre truqueur répond que OUI et personne ne pense à vérifier.
Si le membre truqueur n’a pas fini d’ajouter les signatures dont il a besoin, il répond que cela ne correspond pas au nombre d’enveloppes et les membres du bureau s’empressent de recompter les bulletins de vote. Laissant ainsi un temps supplémentaire au membre truqueur pour ajouter des signatures.
Le membre truqueur peut tranquillement ajouter ensuite les signatures manquantes.
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