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Aprés l'éléction, le suspense!

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  • Aprés l'éléction, le suspense!

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    Chronique (Jeudi 23 Avril 2009)


    Après l’élection, le suspense !
    Par :Mustapha Hammouche
    Lu : (899 fois)

    Des confrères supputent : ils croient savoir qu’Ouyahia a longuement bavardé, avant-hier, avec Bouteflika. Mais comme ils n’ont pas eu droit au sempiternel communiqué qui “annonce que le Premier ministre a présenté sa démission et celle du gouvernement”, que “le Président l’a acceptée avant de lui demander d’expédier les affaires courantes…” Et comme aux
    termes de la Constitution arrangée en novembre dernier, il ne peut pas “charger M. Untel de constituer un nouveau gouvernement”, on n’aura pas non plus droit à ce communiqué.
    Des confrères évaluent aussi les chances de certains postulants et conjecturent sur les départs.
    Ce qu’il y a de passionnant dans ces moments de transition gouvernementale, c’est que c’est la seule occasion d’un réel suspense. Quand cela ne dépend plus de notre volonté et qu’on nous dit que nous allons exprimer “la volonté populaire”, le jeu est fermé et le résultat est programmé. On nous oblige à subir une campagne électorale, sonore et colorée qui débouche sur un résultat parfaitement prévisible avec un score préétabli, à la virgule près. Et pas seulement quand il s’agit de l’élection présidentielle. La prévisibilité est de règle pour les élections législatives : on peut, sans risque d’erreurs, pronostiquer la hiérarchie des groupes parlementaires et les rapports de force, jusqu’aux noms des imbattables ; les quotas des sigles admis à occuper la place marginale de l’opposition. Les élections locales ne créent pas plus de surprises : certains maires, s’ils se présentent, c’est qu’ils savent qu’ils seront élus. Réélus le plus souvent.
    Alors, il nous reste ces moments de démocratie, même si ce n’est pas nous qui l’exerçons. Ces décisions prises d’autorité, qu’elles résultent de prérogatives légales ou d’obscurs procédés, sont plus imprédictibles et nous donnent l’occasion de conjecturer sur les logiques qui les fondent et d’échafauder les stratégies politiques qui les justifient.
    Nous ne savons pas pourquoi nous avons le pouvoir que nous avons, mais nous savons reconstituer la rationalité de sa gouvernance avec force arguments sur les mutations stratégiques, les nouvelles priorités ou les équilibres politiques que le pouvoir vient d’adopter à travers ces nominations. Pas besoin de convoquer les notions de clanisme, de régionalisme, de compagnonnage ou de marchandage. Cela enlèverait au caractère cérébral de l’exercice. Et cet intérêt intellectuel ne vaut pas que pour la composition du gouvernement ; il s’applique à toutes les vagues de nominations : diplomatie, administration locale, grandes entreprises publiques, etc.
    Notre “lecture” sert à créer l’évènement dans un ordre d’une ennuyeuse stabilité. Ne pouvant changer cet ordre, nous guettons ce qui peut changer dans cet ordre. C’est toujours bon de casser la routine d’une vie politique totalement maîtrisée, mais pas besoin de tirer des plans sur la comète quand on connaît le peu d’effets de la personnalité sur une culture de gestion strictement définie par le système.
    Il en va de cette disponibilité intellectuelle et émotive comme de l’économie vulgaire qui, selon Marx, se trompe d’objet scientifique et dont il disait qu’elle faisait parfois “d’une butte une montagne”.

    M. H.
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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