Si en Algérie, l’été était la saison propice pour l’organisation des fêtes de mariages, de fiançailles et de circoncisions, c’est devenu au fil du temps, la saison de toutes les fêtes.
Si les mariages se fêtent, depuis quelques années, à toutes les saisons et à tous les jours de la semaine, les réceptions de succès aux différents examens scolaires ne se tiennent qu’en été, et de préférence juste après les résultats. Le succès à l’examen du baccalauréat a souvent été célébré dans le passé, mais la nouveauté consiste dans les cérémonies qui succèdent au succès des enfants dans les deux paliers moyen et primaire.
Ce dernier donne, en particulier, matière à commentaire, notamment quand l’extravagance est au rendez-vous durant la réception qui n’est pas organisée qu’aux amis et copains de classe de l’enfant, mais élargie aux adultes de la famille, aux voisins et aux amis. Mieux ! On loue dorénavant des salles des fêtes pour ce genre de réception. C’est, souvent et de plus en plus organisé à la manière des mariages.
Caissettes de gâteaux, Disque-Jokey, danse et youyous sont au rendez-vous. Mieux ! Il n’y a pas de réception où on n’assiste pas à un long et ennuyant défilé de mode, improvisé par la maman et la vedette de la fête quand il s’agit d’une fille. La «Tesdira» dépend souvent des moyens des parents, mais elle fait souvent partie du programme. Il n’est plus question de féliciter son enfant, de lui offrir un cadeau utile et de bonnes vacances si possible pour redémarrer la nouvelle année scolaire avec punch et énergie. Ces fêtes, récemment instituées chez nous sont souvent décriées, car elles sont perçues comme l’occasion d’étaler les richesses des uns et des autres.
Pour Arezki, 42, papa d’un petit garçon : «Comme si les fêtes de mariage et le snobisme qui les caractérisent depuis des années ne suffisaient pas pour faire l’inventaire des richesses des gens.
Puis, je ne vois pas ce qu’on pourra offrir à l’enfant comme valeur en lui organisant ce genre de réceptions. Une petite boom dans le salon, sans excentricités, suffit pour faire plaisir aux enfants et à leurs copains au lieu ,de faire des jaloux et des malheureux. Le gaspillage et l’extravagance sont devenus le moyen de récompenser le succès de l’enfant dans sa scolarité. C’est le snobisme qui est au rendez-vous. C’est à qui fera mieux. Ces pratiques ne font que rendre l’enfant plus matérialiste qu’il ne l’est déjà. On fausse tout. Au lieu de lui enrichir sa bibliothèque, on lui bourre la tête avec des futilités ! »? Arezki nous confie qu’en dehors d’une petite fête à la «petits fours, jus naturel !», son enfant n’aura droit à sa grande réception qu’une fois le doctorat en poche. Il n’est pas question pour lui que son fils s’attache à des futilités et oublie les vraies valeurs. «Et puis où est l’«événement» dans l’histoire ?, s’interroge l’épouse d’Arezki rencontrée avec son mari chez le pédiatre de leur enfant. Un enfant qui a réussi parce qu’il a bien travaillé, il faut lui dire que c’est bien mais aussi lui montrer que c’est normal et qu’il doit travailler jusqu’au bout, suggère-t-elle.
Au lieu d’offrir des cadeaux profitables pour leurs enfants, tel un ordinateur, des logiciels qui leur serviront pour leurs révisions, des jeux éducatifs et des livres, on leur apprend à snober leurs camarades et montrer ce qu’ils n’ont pas encore acquis !, pense-t-elle. Les pro-fêtes de succès scolaires se comptent souvent sur les doigts de la main, mais les fêtent continuent à fuser ça et là. Le niveau d’instruction est souvent étranger à l’opinion qu’on se fait de ces réceptions qui font du coude aux fêtes de mariages. Les salles sont déjà réservées depuis des mois par ces mamans si sûres de leurs progénitures. Fatiha, 29 ans, coiffeuse installée à son compte nous confie : «Une de mes clientes a réservé la salle des fêtes de son quartier depuis cinq mois déjà.
Elle n’était pas sûre que sa fille allait réussir l’examen de 6ème année, mais avait pensé à réserver au cas où. Elle m’a confiée qu’elle allait faire «Sa» fête quel que soit le résultat ! Ma cliente qui n’a pas eu la chance d’avoir une grande fête de mariage, à cause d’un décès dans sa famille, voulait une fête à tout prix. D’autant que les choses ont bien changé. Alors qu’elle était de condition modeste dans sa famille, le mariage lui a bourré les poches. Et elle veut absolument le montrer. Elle n’en est pas à sa première exhibition. Durant la fête d’anniversaire de son fils, il y a deux ans, elle a mis sept tenues ! On attend la fête de sa fille, la semaine prochaine, nous rigolerons certainement à fond d’autant qu’elle a annoncé la couleur s’annonce déjà. Elle veut une coiffure soirée ! Je trouve ça ridicule ! Mais j’avoue que je n’ose pas le lui dire !». Il est vrai qu’on est loin de la traditionnelle «livraison» de bouteilles de limonades à domicile ! Une sorte d’invitation et d’annonce. C’était le seul lux que se permettaient les gens avant. Et ce luxe était abordable par différentes classes sociales. Ce sont les enfants eux-mêmes qui distribuaient les limonades.
A chaque famille son lot. Une famille nombreuse a droit à deux bouteilles, les vieux couples et les petites familles n’ont droit qu’à une seule bouteille. Par signe de reconnaissance et pour cadeau, les amis et proches du lauréat rendent visite à sa famille et apportent des présents. Ces derniers, dont «Lehna», constituée de café, sucre, œufs et semoules, varient d’hôte en hôte, selon les moyens de chacun. Les lauréats ont droit à un billet. La valeur de ce dernier est également soumise aux moyens financiers des uns et des autres des «Imhennan».
Et ce n’était nullement une obligation. De nos jours les sommes que l’on offres aux lauréats sont souvent perçues comme un investissement. On offre un billet pour en recevoir deux. C’est incroyable mais les gens «placent» leur argent de cette manière quand ils sont persuadés d’avoir des occasions proches pour «reprendre leur dû» !
Il pense que cette pratique ne fait pas du bien aux enfants. «On ne paye pas un enfant parce qu’il a bien travaillé à l’école. Il ne travaillera que pour cela sinon. Et quand la récompense ne lui conviendra plus, il arrêtera de faire des efforts, c’est certain. Et ce ne sera pas de sa faute. L’échec reviendrait à ses parents et à toutes ces fausses pratiques. Ce qui est aussi déplorable c’est que les enchères sont en train de monter d’année en année. On n’offre plus 200 dinars ou 500 dinars, ce qui est déjà énorme pour un fonctionnaire quand on sait que dans son entourage il pourrait y avoir une dizaine de lauréats au moins, sans compter le coût de l’indispensable «Lehna». Je plaints les petites bourses. Car c’est devenu une obligation. Si on n’offre pas et qu’on se contente d’un «mebrouk», qui n’a plus de valeur d’ailleurs, nous sommes taxés et classés dans la liste d’en face, celle des ennemis. On se venge à la moindre occasion en vous rendant la pareille. Il y a des gens qui ne s’adressent plus la parole à cause d’une omission de ce genre ! ».
Si les mariages se fêtent, depuis quelques années, à toutes les saisons et à tous les jours de la semaine, les réceptions de succès aux différents examens scolaires ne se tiennent qu’en été, et de préférence juste après les résultats. Le succès à l’examen du baccalauréat a souvent été célébré dans le passé, mais la nouveauté consiste dans les cérémonies qui succèdent au succès des enfants dans les deux paliers moyen et primaire.
Ce dernier donne, en particulier, matière à commentaire, notamment quand l’extravagance est au rendez-vous durant la réception qui n’est pas organisée qu’aux amis et copains de classe de l’enfant, mais élargie aux adultes de la famille, aux voisins et aux amis. Mieux ! On loue dorénavant des salles des fêtes pour ce genre de réception. C’est, souvent et de plus en plus organisé à la manière des mariages.
Caissettes de gâteaux, Disque-Jokey, danse et youyous sont au rendez-vous. Mieux ! Il n’y a pas de réception où on n’assiste pas à un long et ennuyant défilé de mode, improvisé par la maman et la vedette de la fête quand il s’agit d’une fille. La «Tesdira» dépend souvent des moyens des parents, mais elle fait souvent partie du programme. Il n’est plus question de féliciter son enfant, de lui offrir un cadeau utile et de bonnes vacances si possible pour redémarrer la nouvelle année scolaire avec punch et énergie. Ces fêtes, récemment instituées chez nous sont souvent décriées, car elles sont perçues comme l’occasion d’étaler les richesses des uns et des autres.
Pour Arezki, 42, papa d’un petit garçon : «Comme si les fêtes de mariage et le snobisme qui les caractérisent depuis des années ne suffisaient pas pour faire l’inventaire des richesses des gens.
Puis, je ne vois pas ce qu’on pourra offrir à l’enfant comme valeur en lui organisant ce genre de réceptions. Une petite boom dans le salon, sans excentricités, suffit pour faire plaisir aux enfants et à leurs copains au lieu ,de faire des jaloux et des malheureux. Le gaspillage et l’extravagance sont devenus le moyen de récompenser le succès de l’enfant dans sa scolarité. C’est le snobisme qui est au rendez-vous. C’est à qui fera mieux. Ces pratiques ne font que rendre l’enfant plus matérialiste qu’il ne l’est déjà. On fausse tout. Au lieu de lui enrichir sa bibliothèque, on lui bourre la tête avec des futilités ! »? Arezki nous confie qu’en dehors d’une petite fête à la «petits fours, jus naturel !», son enfant n’aura droit à sa grande réception qu’une fois le doctorat en poche. Il n’est pas question pour lui que son fils s’attache à des futilités et oublie les vraies valeurs. «Et puis où est l’«événement» dans l’histoire ?, s’interroge l’épouse d’Arezki rencontrée avec son mari chez le pédiatre de leur enfant. Un enfant qui a réussi parce qu’il a bien travaillé, il faut lui dire que c’est bien mais aussi lui montrer que c’est normal et qu’il doit travailler jusqu’au bout, suggère-t-elle.
Au lieu d’offrir des cadeaux profitables pour leurs enfants, tel un ordinateur, des logiciels qui leur serviront pour leurs révisions, des jeux éducatifs et des livres, on leur apprend à snober leurs camarades et montrer ce qu’ils n’ont pas encore acquis !, pense-t-elle. Les pro-fêtes de succès scolaires se comptent souvent sur les doigts de la main, mais les fêtent continuent à fuser ça et là. Le niveau d’instruction est souvent étranger à l’opinion qu’on se fait de ces réceptions qui font du coude aux fêtes de mariages. Les salles sont déjà réservées depuis des mois par ces mamans si sûres de leurs progénitures. Fatiha, 29 ans, coiffeuse installée à son compte nous confie : «Une de mes clientes a réservé la salle des fêtes de son quartier depuis cinq mois déjà.
Elle n’était pas sûre que sa fille allait réussir l’examen de 6ème année, mais avait pensé à réserver au cas où. Elle m’a confiée qu’elle allait faire «Sa» fête quel que soit le résultat ! Ma cliente qui n’a pas eu la chance d’avoir une grande fête de mariage, à cause d’un décès dans sa famille, voulait une fête à tout prix. D’autant que les choses ont bien changé. Alors qu’elle était de condition modeste dans sa famille, le mariage lui a bourré les poches. Et elle veut absolument le montrer. Elle n’en est pas à sa première exhibition. Durant la fête d’anniversaire de son fils, il y a deux ans, elle a mis sept tenues ! On attend la fête de sa fille, la semaine prochaine, nous rigolerons certainement à fond d’autant qu’elle a annoncé la couleur s’annonce déjà. Elle veut une coiffure soirée ! Je trouve ça ridicule ! Mais j’avoue que je n’ose pas le lui dire !». Il est vrai qu’on est loin de la traditionnelle «livraison» de bouteilles de limonades à domicile ! Une sorte d’invitation et d’annonce. C’était le seul lux que se permettaient les gens avant. Et ce luxe était abordable par différentes classes sociales. Ce sont les enfants eux-mêmes qui distribuaient les limonades.
A chaque famille son lot. Une famille nombreuse a droit à deux bouteilles, les vieux couples et les petites familles n’ont droit qu’à une seule bouteille. Par signe de reconnaissance et pour cadeau, les amis et proches du lauréat rendent visite à sa famille et apportent des présents. Ces derniers, dont «Lehna», constituée de café, sucre, œufs et semoules, varient d’hôte en hôte, selon les moyens de chacun. Les lauréats ont droit à un billet. La valeur de ce dernier est également soumise aux moyens financiers des uns et des autres des «Imhennan».
Et ce n’était nullement une obligation. De nos jours les sommes que l’on offres aux lauréats sont souvent perçues comme un investissement. On offre un billet pour en recevoir deux. C’est incroyable mais les gens «placent» leur argent de cette manière quand ils sont persuadés d’avoir des occasions proches pour «reprendre leur dû» !
Il pense que cette pratique ne fait pas du bien aux enfants. «On ne paye pas un enfant parce qu’il a bien travaillé à l’école. Il ne travaillera que pour cela sinon. Et quand la récompense ne lui conviendra plus, il arrêtera de faire des efforts, c’est certain. Et ce ne sera pas de sa faute. L’échec reviendrait à ses parents et à toutes ces fausses pratiques. Ce qui est aussi déplorable c’est que les enchères sont en train de monter d’année en année. On n’offre plus 200 dinars ou 500 dinars, ce qui est déjà énorme pour un fonctionnaire quand on sait que dans son entourage il pourrait y avoir une dizaine de lauréats au moins, sans compter le coût de l’indispensable «Lehna». Je plaints les petites bourses. Car c’est devenu une obligation. Si on n’offre pas et qu’on se contente d’un «mebrouk», qui n’a plus de valeur d’ailleurs, nous sommes taxés et classés dans la liste d’en face, celle des ennemis. On se venge à la moindre occasion en vous rendant la pareille. Il y a des gens qui ne s’adressent plus la parole à cause d’une omission de ce genre ! ».
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