Face au recul du taux de réussite au baccalauréat cuvée 2009 en Algérie, les langues commencent à se délier, y compris pour les responsables de l’éducation nationale qui, à l’occasion, développent un sophisme peu porteur qui consiste à faire imputer ce résultat au peu reluisant niveau scolaire des élèves. “Votre fille est muette parce qu’elle ne parle pas”, dit la pièce de Molière.
Parallèlement aux explications du SG du ministère de l’Éducation qui établit un tel constat, un cri d’alarme a été lancé lundi dernier, au Forum d’El Moudjahid par M. Mohamed Belkacem, directeur de l’École supérieure de gestion. Il ne prend pas de gants pour faire observer que “l’État algérien a échoué dans sa politique de refonte du système éducatif. Pis, il n’y a jamais eu de réforme de l’école au sens propre du terme. L’État a malheureusement fait dans le rafistolage et le bricolage”. Il s’inquiète légitimement du fait que les recommandations de la commission Benzaghou, chargée par le président de la République de faire des propositions pour la réforme de l’école, aient été ignorées et escamotées.
“Pourquoi ce silence autour de cette commission ? Pourquoi aucune suite n’a été donnée à ses recommandations ? Pourtant, elle visait un changement radical au sein de l’école”, s’indigne l’orateur. Les recommandations de la commission sont assez prometteuses.
Pour s’en rendre compte, il suffit de s’arrêter sur les réactions qu’elles ont soulevées auprès des organisations et des partis intégristes ou à tendance arabo-islamiste.
Par contraste, ces réformes apparaissent comme un véritable espoir pour tous ceux qui rêvent d’un avenir radieux pour l'Algérie. Il semble que le département de Benbouzid ait plutôt agi avec beaucoup de circonspection en matière de prise en charge pratique de ces recommandations.
La preuve en est que les décisions prises par le ministère le sont au compte-goutte, et certaines d’entre-elles ont pris à contre-courant, l’esprit même des réformes. Sinon, comment expliquer l’épée de Damoclès qui pèse sur les écoles privées sommées qu’elles sont de dispenser le même programme avec les mêmes outils -à savoir la langue arabe- que l’école publique ?
Les mouvements sociaux et les perturbations qui les accompagnent ne peuvent être vus que comme un symptôme d’une maladie plus profonde, plus pernicieuse, ayant gangrené le secteur.
Cependant, les aspects les plus névralgiques liés à la pédagogie, au contenu des manuels scolaires, aux structures et équipements d’accompagnement, à la formation des enseignants…ne sont pas en reste.
Mieux, la société tout entière est en attente de vraies réformes qui incluraient tous les aspects qui doivent faire de l’école algérienne de demain un creuset de savoir et de compétence qui puisse s’intégrer dans la nouvelle économie algérienne.
Dans le climat de la mondialisation, qui s’annonce à grands pas, notre pays ne peut pas se permettre d’encourager les investissements étrangers sans préparer le terrain des compétences nationales formées par l’école algérienne. C’est cette adéquation parfaite devant s’établir entre la sphère économique et l’école qui doit être sérieusement prise en charge par les pouvoirs publics. Dans ce sens, une relation intime et dialectique se met en œuvre entre l’enseignant -sur la base d’un statut, de motivations, de compétence et d’évaluation- l’élève et toute la logistique et l’intendance spécifique à ce secteur.
Et c’est à ce moment-là que l’on pourra -et même où l’on devra- asseoir des relations contractuelles entres tous les acteurs sur la base d’un contrat de performance. Sinon, comment peut-on se permettre de révoquer, comme ce fut le cas en 2006, 14 proviseurs pour avoir “fait obtenir de mauvais résultats’’ à leurs établissements respectifs. Depuis quand un résultat dépend-il exclusivement d’un directeur ?
Par Amar Naït Messaoud, La Dépêche de Kabylie
Parallèlement aux explications du SG du ministère de l’Éducation qui établit un tel constat, un cri d’alarme a été lancé lundi dernier, au Forum d’El Moudjahid par M. Mohamed Belkacem, directeur de l’École supérieure de gestion. Il ne prend pas de gants pour faire observer que “l’État algérien a échoué dans sa politique de refonte du système éducatif. Pis, il n’y a jamais eu de réforme de l’école au sens propre du terme. L’État a malheureusement fait dans le rafistolage et le bricolage”. Il s’inquiète légitimement du fait que les recommandations de la commission Benzaghou, chargée par le président de la République de faire des propositions pour la réforme de l’école, aient été ignorées et escamotées.
“Pourquoi ce silence autour de cette commission ? Pourquoi aucune suite n’a été donnée à ses recommandations ? Pourtant, elle visait un changement radical au sein de l’école”, s’indigne l’orateur. Les recommandations de la commission sont assez prometteuses.
Pour s’en rendre compte, il suffit de s’arrêter sur les réactions qu’elles ont soulevées auprès des organisations et des partis intégristes ou à tendance arabo-islamiste.
Par contraste, ces réformes apparaissent comme un véritable espoir pour tous ceux qui rêvent d’un avenir radieux pour l'Algérie. Il semble que le département de Benbouzid ait plutôt agi avec beaucoup de circonspection en matière de prise en charge pratique de ces recommandations.
La preuve en est que les décisions prises par le ministère le sont au compte-goutte, et certaines d’entre-elles ont pris à contre-courant, l’esprit même des réformes. Sinon, comment expliquer l’épée de Damoclès qui pèse sur les écoles privées sommées qu’elles sont de dispenser le même programme avec les mêmes outils -à savoir la langue arabe- que l’école publique ?
Les mouvements sociaux et les perturbations qui les accompagnent ne peuvent être vus que comme un symptôme d’une maladie plus profonde, plus pernicieuse, ayant gangrené le secteur.
Cependant, les aspects les plus névralgiques liés à la pédagogie, au contenu des manuels scolaires, aux structures et équipements d’accompagnement, à la formation des enseignants…ne sont pas en reste.
Mieux, la société tout entière est en attente de vraies réformes qui incluraient tous les aspects qui doivent faire de l’école algérienne de demain un creuset de savoir et de compétence qui puisse s’intégrer dans la nouvelle économie algérienne.
Dans le climat de la mondialisation, qui s’annonce à grands pas, notre pays ne peut pas se permettre d’encourager les investissements étrangers sans préparer le terrain des compétences nationales formées par l’école algérienne. C’est cette adéquation parfaite devant s’établir entre la sphère économique et l’école qui doit être sérieusement prise en charge par les pouvoirs publics. Dans ce sens, une relation intime et dialectique se met en œuvre entre l’enseignant -sur la base d’un statut, de motivations, de compétence et d’évaluation- l’élève et toute la logistique et l’intendance spécifique à ce secteur.
Et c’est à ce moment-là que l’on pourra -et même où l’on devra- asseoir des relations contractuelles entres tous les acteurs sur la base d’un contrat de performance. Sinon, comment peut-on se permettre de révoquer, comme ce fut le cas en 2006, 14 proviseurs pour avoir “fait obtenir de mauvais résultats’’ à leurs établissements respectifs. Depuis quand un résultat dépend-il exclusivement d’un directeur ?
Par Amar Naït Messaoud, La Dépêche de Kabylie