Les non musulmans en Algérie
Par Jacob Thomas
J’ai souvent observé que l’Internet est en train de radicalement transformer la culture du monde arabe. Cela m’a encore frappé vers la mi juillet quand j’ai visionné un clip vidéo posté sur le site en langue arabe Elaph. Il a été produit par le système de radiodiffusion allemand, DW-TV | Deutsche Welle, et montrait un débat en direct intitulé
« les bloggeurs arabes offrent-ils une alternative aux médias arabes officiels ? »
المدونون العرب هل يقدمون صورة بديلة للاعلام العربي الرسم
Le modérateur, une dame arabe, menait le débat avec trois experts en matière d'Internet, dont deux Arabes et un Allemand à l'arabe parfait !
En écoutant leur instructif débat, j'ai appris qu’environ 50% à 60% de la population du monde arabe se composent des jeunes et que le nombre d'Arabes ayant l'accès à l'Internet est d’environ 30 millions ! Il y avait un consensus général sur le fait que nombre de ces jeunes Arabes « bloggent. » L'Internet a permis à ces jeunes de réaliser quelque chose qu'ils n’auraient jamais pu rêver il y a encore quelques années : émettre leurs idées et avis sur un espace de libre-pensée. Les lecteurs d'Internet peuvent contourner les médias traditionnels qui dans la plupart des pays musulmans sont strictement contrôlés et exprimer leurs points de vue avec considérablement moins de peur, de menaces ou d'interférences des autorités.
Et ainsi il devient de plus en plus évident que des sujets rarement traités dans les médias imprimés ne peuvent plus être étouffés depuis que l’omniprésence de l'Internet existe. C'est un phénomène entièrement nouveau. Un de ces sujets « sensibles » est la situation difficile des minorités ethniques et religieuses vivant entre le Maroc, à l'ouest, et les état du Golfe, à l'est. Le journal en ligne, Al-Awan, a récemment commencé à publier une série d'articles sous le titre général de « minorité et citoyenneté dans le monde arabe. » Au 22 juillet 2009, 31 articles étaient parus dans cette série. Le numéro 28, a été publié le 16 juillet, et porte ce titre provocateur : « Pour les Non-Musulmans d’Algérie : La mosquée ou la prison ! »
للامسلمون في الجزائر: المسجد أو السجن!
Voici des extraits de cet article, suivi de mon analyse et de mes commentaires.
Par Jacob Thomas
J’ai souvent observé que l’Internet est en train de radicalement transformer la culture du monde arabe. Cela m’a encore frappé vers la mi juillet quand j’ai visionné un clip vidéo posté sur le site en langue arabe Elaph. Il a été produit par le système de radiodiffusion allemand, DW-TV | Deutsche Welle, et montrait un débat en direct intitulé
« les bloggeurs arabes offrent-ils une alternative aux médias arabes officiels ? »
المدونون العرب هل يقدمون صورة بديلة للاعلام العربي الرسم
Le modérateur, une dame arabe, menait le débat avec trois experts en matière d'Internet, dont deux Arabes et un Allemand à l'arabe parfait !
En écoutant leur instructif débat, j'ai appris qu’environ 50% à 60% de la population du monde arabe se composent des jeunes et que le nombre d'Arabes ayant l'accès à l'Internet est d’environ 30 millions ! Il y avait un consensus général sur le fait que nombre de ces jeunes Arabes « bloggent. » L'Internet a permis à ces jeunes de réaliser quelque chose qu'ils n’auraient jamais pu rêver il y a encore quelques années : émettre leurs idées et avis sur un espace de libre-pensée. Les lecteurs d'Internet peuvent contourner les médias traditionnels qui dans la plupart des pays musulmans sont strictement contrôlés et exprimer leurs points de vue avec considérablement moins de peur, de menaces ou d'interférences des autorités.
Et ainsi il devient de plus en plus évident que des sujets rarement traités dans les médias imprimés ne peuvent plus être étouffés depuis que l’omniprésence de l'Internet existe. C'est un phénomène entièrement nouveau. Un de ces sujets « sensibles » est la situation difficile des minorités ethniques et religieuses vivant entre le Maroc, à l'ouest, et les état du Golfe, à l'est. Le journal en ligne, Al-Awan, a récemment commencé à publier une série d'articles sous le titre général de « minorité et citoyenneté dans le monde arabe. » Au 22 juillet 2009, 31 articles étaient parus dans cette série. Le numéro 28, a été publié le 16 juillet, et porte ce titre provocateur : « Pour les Non-Musulmans d’Algérie : La mosquée ou la prison ! »
للامسلمون في الجزائر: المسجد أو السجن!
Voici des extraits de cet article, suivi de mon analyse et de mes commentaires.
« Vers la fin de 2006, le gouvernement algérien a promulgué une loi régissant les pratiques religieuses de ses citoyens non-Musulmans qui menace d’emprisonnement toute personne propageant une croyance non-Islamique. Elle stipule également que les non-Musulmans sont tenus d'obtenir la permission de tenir des réunions dans les endroits indiqués par le gouvernement. De cette façon, les autorités ont essayé de stigmatiser les disciples de Jésus et de les traiter comme si leur existence même était une menace pour le pays. Leur simple présence tendant à polluer l'environnement islamique du pays !
Franchement, des chrétiens sont-ils impliqués dans la destruction de l'Algérie depuis 1991 ? Sont-ils ceux qui doivent être jugés responsables du meurtre de plus de 200.000 musulmans algériens ? Non contentes de promulguer ces lois iniques, les autorités algériennes ont importé des « experts » arabes « en matière d'Islam » pour enseigner à leurs citoyens les principes de leur propre foi. Les autorités déclarent : « C'est le devoir de chaque Algérien qui apprend que quelqu'un a embrassé la foi chrétienne d’en informer immédiatement les autorités ». Un propagandiste musulman égyptien a prétendu, au cours d’une récente visite en Algérie, qu'il y avait environ 580 sites Web gérés par des convertis au Christianisme qui publient de fausses fatwas afin de tromper les musulmans !
« Même des journaux de langue arabe qui se targuent d'indépendance et d'objectivité propagent dans leurs reportages des rumeurs sur l’existence d’un « complot missionnaire dirigé contre le pays ». Ils publient des bobards liant les chrétiens aux troubles dans la région algérienne de Kabylie. Ils persistent à répéter que ceux qui se sont convertis au christianisme ne l’ont fait que parce qu'ils auraient reçu des dollars ou des euros ! Selon eux, chaque Algérien qui est né musulman doit mourir musulman. Ils ont attribué les événements violents qui ont eu lieu entre les Malikis* et les Ibadis* à l’influence juive. Alors qu’en réalité, le conflit entre ces deux groupes musulmans a de profondes racines qui remontent dans l'histoire de l'Islam jusqu’au 7ème siècle.
« Le 9 juillet 2008, un Algérien a écrit au journal Al-Akhbar pour demander si le christianisme et l'Islam ne pourraient pas être considérés justes tous les deux, puisqu'ils proclament l'unité d'Allah. La réponse est venue du muftis Abu Abdel-Salam qui s’est contenté de citer la Sourate 3 , Ayats 19 et 85 du Coran qui proclament la nature exclusive de l'Islam.
Inna’l Deena ‘Inda’l Allahi, al-Islam.
la religion acceptée d'Allah, c'est l'Islam 19
Waman Yabtaghi ghair’l Islami Deenan, falan Yuqbala minhu, wahua fi’l-Akhirati mina’l Khasireen.
Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants. 85
« Quels sont les mobiles de cette subite désapprobation de soi-disant activités illégales en Algérie ? Douze églises protestantes ont été fermées sans avertissements, cela fut suivi d'une série d'arrestations de ceux qui menaient des activités visant à la conversion des musulmans à la foi chrétienne. Quelle serait la réaction des musulmans si les chrétiens faisaient pareil dans leurs pays et traitaient les musulmans de la même manière ? Il en résulterait sûrement un grand tumulte parmi les musulmans qui ne manqueraient pas de maudire cet Occident détesté « qui ne montre aucun respect pour la liberté religieuse et manifeste de l'animosité envers l'Islam ! »
« Le Dr. Michnan, un membre du Conseil des Muftis, se vante de la liberté de croyance en Algérie ; mais en même temps il considère les personnes qui embrassent le christianisme comme des déficients mentaux. Récemment, il a plaidé pour que la société « les considère comme des échecs et des inadaptés. » Selon lui, un non-Musulman n'appartient pas à la société algérienne ! Il considère que toute personne née en Algérie est de fait un musulman. Le vice-président de la Société musulmane des oulémas, a déclaré que le Coran est très clair au sujet des musulmans qui embrassent une autre croyance, les mettant en garde au sujet des souffrances incalculables qui les attendent. Il a continué à se référer à la Sunna qui exige l’application de la peine de mort pour les apostats.
« Il existe une volonté concertée de dissimuler les statistiques relatives aux croyances religieuses et philosophiques en Algérie. Tandis que plusieurs sources indépendantes estiment le nombre de chrétiens en Algérie à environ 100.000, le ministère des affaires religieuses prétend que leur nombre ne dépasse pas les 11.000 ! Quant au nombre de juifs en Algérie, aucune statistique n'est disponible ; cela reste le tabou des tabous ! Le nombre de Bahais est un secret puisqu'ils sont considérés comme Kuffar. Et si quelqu’un devait s'enquérir de la présence d’athées et d’agnostiques dans le pays, il serait l’objet des plus grands soupçons. Comment peut-on imaginer qu'un Algérien, Arabe ou Amazigh, puisse jamais être un incroyant ou un agnostique ?
« De temps à autre, nous entendons parler des terribles conséquences qui s'ensuivraient si les Islamiste parvenaient à prendre les rênes des gouvernements du monde arabe. Mais si le but est d'éviter un tel résultat, pourquoi les autorités algériennes semblent-elles adopter et appliquer les programmes des Islamistes algériens ? Cette préoccupation soudaine pour les « campagnes » missionnaires qui auraient cours en Algérie, n’est-elle pas une tentative voilée de présenter le gouvernement comme le protecteur de l'Islam et de désamorcer la propagande islamiste qui accuse les autorités de négliger la religion d'Allah ?
« En conclusion, à quoi bon ces vantardises sur la liberté, la démocratie, et les droits de l'homme, quand l'article II de la constitution algérienne énonce, « la religion de l'état est l'Islam» ? ! Il est parfaitement faux de prétendre qu'il y a une liberté de croyance dans un état où la religion officielle est l'Islam, religion dont le texte sacré affirme que quiconque embrasse une autre foi « sera parmi les perdants, dans cette vie et dans l'au-delà»
Franchement, des chrétiens sont-ils impliqués dans la destruction de l'Algérie depuis 1991 ? Sont-ils ceux qui doivent être jugés responsables du meurtre de plus de 200.000 musulmans algériens ? Non contentes de promulguer ces lois iniques, les autorités algériennes ont importé des « experts » arabes « en matière d'Islam » pour enseigner à leurs citoyens les principes de leur propre foi. Les autorités déclarent : « C'est le devoir de chaque Algérien qui apprend que quelqu'un a embrassé la foi chrétienne d’en informer immédiatement les autorités ». Un propagandiste musulman égyptien a prétendu, au cours d’une récente visite en Algérie, qu'il y avait environ 580 sites Web gérés par des convertis au Christianisme qui publient de fausses fatwas afin de tromper les musulmans !
« Même des journaux de langue arabe qui se targuent d'indépendance et d'objectivité propagent dans leurs reportages des rumeurs sur l’existence d’un « complot missionnaire dirigé contre le pays ». Ils publient des bobards liant les chrétiens aux troubles dans la région algérienne de Kabylie. Ils persistent à répéter que ceux qui se sont convertis au christianisme ne l’ont fait que parce qu'ils auraient reçu des dollars ou des euros ! Selon eux, chaque Algérien qui est né musulman doit mourir musulman. Ils ont attribué les événements violents qui ont eu lieu entre les Malikis* et les Ibadis* à l’influence juive. Alors qu’en réalité, le conflit entre ces deux groupes musulmans a de profondes racines qui remontent dans l'histoire de l'Islam jusqu’au 7ème siècle.
« Le 9 juillet 2008, un Algérien a écrit au journal Al-Akhbar pour demander si le christianisme et l'Islam ne pourraient pas être considérés justes tous les deux, puisqu'ils proclament l'unité d'Allah. La réponse est venue du muftis Abu Abdel-Salam qui s’est contenté de citer la Sourate 3 , Ayats 19 et 85 du Coran qui proclament la nature exclusive de l'Islam.
Inna’l Deena ‘Inda’l Allahi, al-Islam.
la religion acceptée d'Allah, c'est l'Islam 19
Waman Yabtaghi ghair’l Islami Deenan, falan Yuqbala minhu, wahua fi’l-Akhirati mina’l Khasireen.
Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants. 85
« Quels sont les mobiles de cette subite désapprobation de soi-disant activités illégales en Algérie ? Douze églises protestantes ont été fermées sans avertissements, cela fut suivi d'une série d'arrestations de ceux qui menaient des activités visant à la conversion des musulmans à la foi chrétienne. Quelle serait la réaction des musulmans si les chrétiens faisaient pareil dans leurs pays et traitaient les musulmans de la même manière ? Il en résulterait sûrement un grand tumulte parmi les musulmans qui ne manqueraient pas de maudire cet Occident détesté « qui ne montre aucun respect pour la liberté religieuse et manifeste de l'animosité envers l'Islam ! »
« Le Dr. Michnan, un membre du Conseil des Muftis, se vante de la liberté de croyance en Algérie ; mais en même temps il considère les personnes qui embrassent le christianisme comme des déficients mentaux. Récemment, il a plaidé pour que la société « les considère comme des échecs et des inadaptés. » Selon lui, un non-Musulman n'appartient pas à la société algérienne ! Il considère que toute personne née en Algérie est de fait un musulman. Le vice-président de la Société musulmane des oulémas, a déclaré que le Coran est très clair au sujet des musulmans qui embrassent une autre croyance, les mettant en garde au sujet des souffrances incalculables qui les attendent. Il a continué à se référer à la Sunna qui exige l’application de la peine de mort pour les apostats.
« Il existe une volonté concertée de dissimuler les statistiques relatives aux croyances religieuses et philosophiques en Algérie. Tandis que plusieurs sources indépendantes estiment le nombre de chrétiens en Algérie à environ 100.000, le ministère des affaires religieuses prétend que leur nombre ne dépasse pas les 11.000 ! Quant au nombre de juifs en Algérie, aucune statistique n'est disponible ; cela reste le tabou des tabous ! Le nombre de Bahais est un secret puisqu'ils sont considérés comme Kuffar. Et si quelqu’un devait s'enquérir de la présence d’athées et d’agnostiques dans le pays, il serait l’objet des plus grands soupçons. Comment peut-on imaginer qu'un Algérien, Arabe ou Amazigh, puisse jamais être un incroyant ou un agnostique ?
« De temps à autre, nous entendons parler des terribles conséquences qui s'ensuivraient si les Islamiste parvenaient à prendre les rênes des gouvernements du monde arabe. Mais si le but est d'éviter un tel résultat, pourquoi les autorités algériennes semblent-elles adopter et appliquer les programmes des Islamistes algériens ? Cette préoccupation soudaine pour les « campagnes » missionnaires qui auraient cours en Algérie, n’est-elle pas une tentative voilée de présenter le gouvernement comme le protecteur de l'Islam et de désamorcer la propagande islamiste qui accuse les autorités de négliger la religion d'Allah ?
« En conclusion, à quoi bon ces vantardises sur la liberté, la démocratie, et les droits de l'homme, quand l'article II de la constitution algérienne énonce, « la religion de l'état est l'Islam» ? ! Il est parfaitement faux de prétendre qu'il y a une liberté de croyance dans un état où la religion officielle est l'Islam, religion dont le texte sacré affirme que quiconque embrasse une autre foi « sera parmi les perdants, dans cette vie et dans l'au-delà»
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